Hébergement web écologique : les 7 bonnes pratiques
La mission interministérielle numérique écoresponsable a élaboré un guide des bonnes pratiques numériques responsables pour les organisations privées et publiques. Voici les 7 bonnes pratiques pour un hébergement web écologique.
1. Choisir un hébergeur respectant des règles environnementales
Lors du choix du prestataire d’hébergement de données, il est important de prendre en compte un certain nombre de critères environnementaux :
Adhésion au Code de conduite européen pour les datacentres
L’empreinte de la fabrication et de la fin de vie des équipements
Utilisation d’équipements issus du réemploi
Facteur d’émissions de l’électricité
Utilisation d’énergie électrique d’origine renouvelable
PUE (Power Usage Effectiveness pour Indicateur d'efficacité énergétique)
WUE (Water Usage Effectiveness pou Mesure et réduction de la consommation d’eau)
Récupération de la chaleur fatale produite par les serveurs
Écoconception du bâtiment
Écoconception des serveurs
2. Faire le choix d’un prestataire signataire du Code de conduite européen des centres de données
Le Code de Conduite européen des centres de données (EU CoC for Data centres), créé en 2008, s’adresse aux gérants et acteurs du marché des datacenters ainsi qu’aux clients qui louent ces infrastructures de façon à mieux les orienter.
Consulter la liste des datacenters ayant signé le code de conduite européen des centres de données
Les bonnes pratiques couvrent notamment les points suivants :
Implication des parties prenantes,
Niveau de redondance et approvisionnement,
Gestion des équipements numériques,
Déploiement de la virtualisation,
Réduction de la redondance du matériel et des équipements de secours,
Sélection ou développement de logiciels efficients,
Bonne gestion du refroidissement ou de l’alimentation électrique du centre de données,
Surveillance, monitoring et reporting de différents indicateurs de consommation de ressources.
3. Optimiser l’urbanisation et l’architecture de la salle serveur
Voici quelques exemples de bonnes pratiques issues du Code de conduite européen :
Confiner les baies des salles serveurs pour baisser l’énergie nécessaire à la climatisation.
Deux solutions : confinement de l’air frais ou confinement de l’air chaud.
Organiser les baies en allées chaudes et froides : un des principes d’une climatisation efficace est d’assurer une bonne circulation de l’air frais dans la salle, notamment en séparant les flux d’air chaud et d’air froid, en apportant l’air froid au plus près des baies et en extrayant l’air chaud au plus près des sorties de baies.
Dimensionner de façon rationnelle les équipements et choisir du matériel de qualité permet d’optimiser la consommation énergétique de l’ensemble de la chaîne de valeur.
Augmenter la température de fonctionnement à plus de 24° C.
Utiliser des systèmes de refroidissement naturel, économes en énergie.
4. Virtualiser les serveurs pour un hébergement web écologique
La virtualisation permet de répondre à la problématique de surdimensionnement de serveurs dédiés à des applications uniques.
Les avantages de la virtualisation informatique sont nombreux :
Baisse du nombre de serveurs physiques
Une disponibilité performante
Des performances accrues
Une sécurité optimale
Une solution anti-obsolescence
Une économie sur les licences
Une facilité dans les sauvegardes
Une gestion plus simple du PRA (Plan de Reprise d'Activité)
L’hébergement de plusieurs machines virtuelles (VM) sur un même serveur hôte réduit le nombre d’équipements et donc leur occupation au sol, ainsi que leur consommation énergétique à toutes les étapes du cycle de vie.
5. Refroidir les serveurs par une solution économe en énergie
La problématique majeure des serveurs est leur besoin en refroidissement. Les dispositifs classiques de climatisation sont particulièrement énergivores. Il existe des alternatives comme le free cooling (réutilisation de l’air extérieur pour le refroidissement quand les conditions météorologiques le permettent).
6. Mettre en place une stratégie de décommissionnement des services numérique
Des applications sont parfois maintenues dans les organisations pour de rares utilisateurs, voire pour plus aucun. Cela engendre des coûts de licence, de maintenance et d’électricité.
Une stratégie de décommissionnement doit donc être définie avec les différents acteurs concernés (développeurs(ses), devops, hébergeur) afin de mettre en place des alertes tout au long de la vie du service numérique.
Le décommissionnement informatique permet de gagner de l’espace sur les serveurs, de réduire les risques en matière de sécurité, de baisser les coûts, de simplifier le système d’information et de réemployer les serveurs décommissionnés.
7. Suivre les indicateurs des centres de données
Il est essentiel aussi de suivre en permanence les indicateurs de performance écologique des centres d’hébergement afin de pouvoir les améliorer.
Voici quelques exemples d’indicateurs :
· PUE (Power Usage Effectiveness) mesure l’efficacité énergétique d’un centre d’exploitation informatique
· CUE (Carbone Usage Effectiveness) mesure le rapport entre la quantité de gaz à effet de serre dégagé par les serveurs et la quantité d’énergie utilisée par les équipements informatiques
· WUE (Water Usage Effectiveness) mesure le rapport entre la quantité d’eau consommée par le centre de données et l’énergie fournie par le matériel informatique.
En savoir plus :
· Quel enjeu pour le « cloud for sustainability » de Microsoft ?
Commentaire
Connectez-vous ou créez votre compte pour réagir à l’article.