Quels sont les langages de programmation les plus utilisés en 2023 ?
JetBrains, éditeur réputé d'outils de développement, vient de publier son étude annuelle recensant les usages et préférences des développeurs en matière de langages de programmation. Menée auprès de plus de 26 000 professionnels aux quatre coins du globe, l'enquête 2023 révèle cette année une petite révolution. Pour la première fois, les développeurs ont été interrogés sur leur utilisation de l'intelligence artificielle, phénomène qui bouleverse actuellement l'industrie IT.
Les langages les plus populaires
Javascript conserve la première place du podium en 2023, plébiscité par plus de 60% des développeurs sondés. La raison ? Son statut de langage historique du web, permettant d'ajouter des fonctionnalités interactives aux pages web et applications. De plus, l'écosystème Javascript ne cesse de s'enrichir, avec l'émergence de puissants frameworks tels React ou Vue.js.
Derrière, Python s'impose désormais comme le deuxième langage le plus utilisé. Sa syntaxe simple, proche du langage naturel, en fait un langage facile d'accès, idéal pour le machine learning et les scripts d'automatisation.
Enfin, le couple HTML/CSS, essentiel à toute création de site ou d'interface, complète le trio de tête avec 52% d'utilisateurs. Leur popularité s'explique par leur caractère indispensable dans tout projet web frontend. Pour autant, certains développeurs back-end et full-stack les utilisent également pour prototyper rapidement des interfaces.
A contrario, des langages réputés complexes ou en perte de vitesse tels que C++, Perl ou Objective-C plongent de plus en plus dans les méandres du classement.
À noter également la chute de PHP. Lors de l’étude 2021, ce langage web historique figurait encore en bonne place avec 32% de développeurs y ayant recours régulièrement. Cette année, PHP dégringole avec seulement 18% d'adeptes, soit presque moitié moins. Fin de la hype ?
Les langages les plus rémunérateurs
La complexité paie. L'adage se vérifie une nouvelle fois à la lecture des résultats de l'étude menée par JetBrains auprès des développeurs. Parmi les professionnels IT les mieux rémunérés figurent ceux maîtrisant des langages réputés ardus.
Sans surprise, Scala arrive en tête. Ce langage fonctionnel qui compile en bytecode Java séduit par ses performances, mais rebutent plus d'un développeur par sa courbe d'apprentissage abrupte.
Juste derrière, Go et Kotlin trustent les deuxième et troisième places de ce classement des langages les plus lucratifs. Le premier brille par sa rapidité d’exécution et sa gestion poussée de la concurrence. Quant au second, il s'impose comme une alternative moderne et concise à Java.
Malgré le marasme actuel et face à la pénurie de talents, les recruteurs n'hésitent plus à sortir le chéquier pour attirer les perles rares maîtrisant ces langages.
Preuve s'il en fallait que la complexité et la rareté des compétences - plus que le langage lui-même - conditionnent bien souvent le niveau de rémunération.
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Répartition homme/femme
La programmation demeure un bastion masculin, quasiment imperméable à la gent féminine. Sur l'ensemble des développeurs interrogés dans le cadre de l'étude, à peine 5% de femmes. Un chiffre qui stagne dangereusement depuis 2021, preuve qu'aucune avancée notable vers plus de parité ne se profile à l'horizon.
Pourtant, un pays se démarque positivement : la Corée du Sud. Chez les développeuses de moins de 30 ans, la proportion grimpe à 14%, soit près de trois fois la moyenne mondiale. Comment l'expliquer ? Par la mise en place dès le milieu des années 1990 de politiques publiques encourageant les femmes à se tourner vers l'informatique. Le gouvernement sud-coréen a ainsi investi massivement pour promouvoir l'égalité des chances dans les filières d'ingénierie.
Cet exemple vertueux démontre qu'un changement d'ampleur ne peut advenir sans initiatives fortes et continuité dans les actions menées en faveur de la diversité. Au sein de la Tech, les mentalités et usages évoluent trop lentement. Seule une impulsion politique ciblée permettra de rétablir l'équilibre et garantir à toutes et tous les mêmes opportunités de carrière.
Utilisation de l’IA
La grande nouveauté de l’étude de cette année concerne, sans surprise, l’IA. En effet, l'intelligence artificielle s'immisce partout, y compris dans les pratiques des développeurs. 84% des sondés déclarent connaître les outils de génération automatisée par IA (texte, code, images). Un chiffre globalement homogène à travers le monde, signe de la démocratisation éclair des chatbots du type ChatGPT.
Parmi les 77% de développeurs utilisant déjà des générateurs de texte comme ChatGPT, les cas d'usage se révèlent multiples :
Génération de messages de validation ou de commentaires dans le code.
Production de code pour la refactorisation.
Résumé des dernières modifications du code pour accélérer la compréhension.
Révision du code pour détecter des failles de sécurité ou des bugs.
On le constate, ChatGPT sert majoritairement à optimiser la productivité des équipes et la qualité du code. Les développeurs l'emploient pour automatiser les tâches fastidieuses et se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.
Pour autant, seuls 15% des sondés utilisent ChatGPT pour générer directement du code, preuve d'une certaine défiance qui perdure.
Ainsi, cet engouement massif contraste toutefois avec la méfiance qu'inspirent encore les générateurs de code. En effet, d'après l'étude, les principales barrières demeurent un manque de compétences et la crainte des problèmes de sécurité que peuvent poser ces outils. Néanmoins, près de la moitié des sceptiques envisage de franchir le pas prochainement.
L’environnement de travail des développeurs
Les derniers enseignements de l’étude sont assez contrastés et concernent l’environnement de travail des développeurs. On y apprend que 73% des développeurs ont connu un burn-out au cours de leur carrière.
En parallèle, 75% d’entre eux se disent satisfaits à très satisfaits de leur travail. Par ailleurs, près de la moitié des sondés disent prendre en compte leur santé mentale, un phénomène qui ne cesse de croître d’année en année.
Romain Frutos, rédacteur passionné par l’IT et les nouvelles technologies.
Commentaire (1)
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