Les métiers IT les plus recherchés en 2024 : tendances et prévisions

Avec l'essor fulgurant des technologies de pointe telles que l'intelligence artificielle, le big data ou la blockchain, le paysage des métiers de l'informatique se transforme à un rythme effréné. De nouvelles spécialités émergent, promettant des perspectives d'emploi stimulantes aux professionnels IT désireux de monter en compétences. Mais quelles sont ces nouvelles filières amenées à recruter massivement d'ici 2024 (et au-delà) ? 

1. Les ingénieurs IA, un profil ultra-recherché

Avec les progrès fulgurants de l'IA ces dernières années, les ingénieurs maîtrisant ces technologies ont la cote auprès des recruteurs. Capables de concevoir des systèmes d'IA de A à Z et de les intégrer aux infrastructures existantes, ces profils experts constituent des proies de choix pour les entreprises. 

Leur maîtrise technique des concepts d'apprentissage automatique tels que le deep learning leur permet de construire des modèles de prédiction et de classification performants à partir de grands jeux de données. A contrario des Data scientists centrés sur l'analyse statistique, les ingénieurs IA conçoivent l'architecture algorithmique optimale et la déploient via des API dans des produits concrets.

En 2024, la plupart des grandes entreprises auront adopté des solutions d'IA à large échelle. La nécessité de talents pour développer et maintenir ces systèmes nourrit donc une demande croissante pour ces profils rendus indispensables. Startups et géants du numérique comme Google ou Facebook mènent déjà une guerre des talents sans merci pour attirer les meilleurs ingénieurs IA.

Preuve que l'IA recèle encore de nombreux gisements d'innovation à explorer, le métier d'ingénieur spécialisé s'annonce donc comme l'un des plus prometteurs de cette prochaine décennie.

2. Les Prompt Engineers, locuteurs des IA de demain

Avec l'émergence des modèles de langage tels que GPT-4 (et bientôt GPT-5), capable de générer du texte et du code de manière autonome, un nouveau métier clé a fait son apparition : celui de Prompt Engineer. 

Véritables architectes des systèmes de langage, ils conçoivent les instructions détaillées (prompts) permettant de contrôler et d'optimiser les capacités génératives des IA. Leur maîtrise technique des dernières avancées en matière de traitement automatique du langage (NLP) fait d'eux des experts recherchés par les géants du secteur.

Leur rôle couvre aussi bien la scénarisation des dialogues conversationnels (chatbots) que l'amélioration de la qualité et de la cohérence des contenus produits par les IA de dernière génération. Un travail de fond indispensable pour que ces technologies tiennent leurs promesses.

Pour exceller en tant que Prompt Engineer, des compétences en coding sont nécessaires afin de pouvoir personnaliser les modèles selon les besoins métiers de chaque client. Des connaissances en linguistique computationnelle et en psychologie cognitive sont également précieuses pour appréhender les subtilités du langage humain. 

Portés par l'engouement croissant des entreprises pour les capacités d'automatisation du langage des IA, les Prompt Engineers s'imposent d'ores et déjà comme des profils extrêmement convoités. Leurs expertises associées à leur rareté leur garantissent des rémunérations à la hauteur des enjeux pour ce métier amené à occuper le devant de la scène IA dans les années à venir.

3. Les experts en cybersécurité, des profils sous haute tension

Avec la multiplication des cyberattaques ces dernières années, les entreprises sont à la recherche de profils techniques capables de sécuriser leurs infrastructures. Les spécialistes en cybersécurité sont donc plus que jamais sous les feux de la rampe. 

Leurs missions sont multiples. Ils sont tout d'abord chargés de réaliser des audits de sécurité afin de détecter les failles et vulnérabilités des systèmes d'information de l'entreprise. Véritables hackers éthiques, ils doivent constamment se mettre dans la peau d'un cybercriminel pour anticiper les vecteurs d'attaque potentiels et renforcer les défenses.

Par ailleurs, ils sont garants de la mise en place et du respect des bonnes pratiques en matière de sécurité IT. Chiffrement des données sensibles, cloisonnement des accès, protection contre le phishing… Ils orchestrent la feuille de route cybersécurité de l'organisation. 

Lorsque survient une cyberattaque, ce sont également eux qui sont en première ligne pour l'endiguer. Analyse de la menace, investigation numérique, restauration des systèmes… Les experts réagissent alors dans l'urgence pour limiter les dégâts.  

Avec l'explosion du nombre de menaces, les RSSI prévoient de doubler leurs effectifs de spécialistes en 2024. Les profils certifiés aisément capables d'identifier les signaux faibles annonciateurs d'attaques seront particulièrement recherchés et idéalement rémunérés. La pénurie de ces talents sur un marché du travail en tension laisse présager de belles perspectives pour la profession.

4. Les spécialistes de la donnée, des stratèges au cœur de la data economy

Face à l'explosion des volumes de données (Big Data) au sein des entreprises, mais aussi à la complexification des techniques pour extraire des insights stratégiques, les environnements data nécessitent des profils experts pour piloter la data à 360°. 

D'un côté, les data analysts maîtrisent les rouages des statistiques, de la data visualisation et de l'analyse prédictive. En exploitant des logiciels spécialisés tels que Python, ils traduisent des masses de données brutes en tableaux de bord et rapports qui serviront aux décideurs à élaborer les futures stratégies business. Véritables guides, ils extraient ce qu'il y a d'essentiel.

De l'autre, les data scientists sont quant à eux des spécialistes de l'application de savoirs mathématiques et statistiques pour modéliser et résoudre des problématiques métiers complexes. Dotés de fortes compétences techniques en machine learning et en programmation, ce sont eux qui conçoivent à la main les algorithmes pour des objectifs de prévision avancée ou d'automatisation de la prise de décision.

On peut également nommer les data stewards qui contribuent à valoriser la qualité de la data à des fins d’exploitation commerciale. 

Tous trois amènent une valeur inestimable pour la compétitivité des entreprises. Pour répondre aux besoins de ces profils data, les recruteurs doublent leurs investissements de formation et de recrutement. Les experts capables d'extraire des insights tangibles des profondeurs abyssales des data se voient promettre d'excellentes rémunérations à la clé. 

Ces architectes du datamining occupent ainsi un rôle central dans la transformation des organisations, où les enjeux de demain s'articulent autour de la maîtrise et de l’exploitation intelligente de données de plus en plus imposantes.

5. Ingénieurs en robotique, bâtisseurs des usines 4.0

L’avènement de l’industrie 4.0 ou industrie du futur entraîne des bouleversements majeurs dans l’organisation des chaînes de production, désormais dotées d’un haut niveau d’automatisation et de connectivité. Dans ces usines nouvelle génération, les ingénieurs en robotique brillent par leurs compétences techniques élevées.

Leurs principales missions consistent à intégrer des flottes de robots collaboratifs (cobots) appelés à travailler aux côtés des opérateurs humains pour les assister dans les tâches manuelles répétitives. Ils sont ainsi chargés de programmer ces machines intelligentes en instillant les bons comportements via le machine learning. Ce sont également eux qui orchestrent les interactions entre robots et interfaces numériques pour favoriser les transferts de données en temps réel entre machines.

Outre leurs savoirs pointus en mécanique et leur parfaite compréhension des normes de sécurité, ces experts en robotique ont un rôle clé à jouer pour rendre les futurs environnements de travail plus collaboratifs et agréables. Ils permettent aux opérateurs d’évoluer vers des tâches plus valorisantes, en délestant les robots des travaux les plus pénibles. 

Par ailleurs, les ingénieurs en robotique sont fréquemment sollicités lors des phases initiales de conception des lignes de production, afin de guider les choix technologiques pour une meilleure complémentarité entre humains et machines. Leur vision d’experts représente un apport inestimable pour profiter de toute la souplesse offerte par cette robotique nouvelle génération.

6. Les éthiciens en intelligence artificielle, gardiens de la technologie responsable

Avec la diffusion massive des technologies d'IA au sein des organisations, le besoin de garantir leur utilisation éthique et responsable n'a jamais été aussi important. C'est tout l'enjeu du métier émergent d'éthicien en IA.

Véritables conseillers, ils sont chargés d'accompagner les entreprises pour s'assurer que les systèmes d'IA respectent des principes forts en matière de biais algorithmiques, de transparence, de protection de la vie privée et des libertés. 

Par leur capacité à détecter les angles morts éthiques dès les premières phases de conception, ils permettent de prévenir les dérives et les impacts néfastes potentiels de ces technologies sur la société. Leurs recommandations expertes guident ainsi les choix techniques et fonctionnels vers plus de responsabilité.

Compétences en data science, sensibilisation aux textes réglementaires (RGPD, future régulation IA de l'UE), capacité à mener des analyses d'impact relatives aux droits humains... c'est toute une palette de savoir-faire qui distingue le profil de l'éthicien IA.

Cette mission de « conseil éthique » est vouée à occuper une place centrale à mesure que l'IA continue de s'immiscer dans tous les interstices de nos vies professionnelles et personnelles. Une expertise qui ne pourra que renforcer la confiance vis-à-vis de technologies dont l'essor soulève des défis inédits.

Avec des perspectives de recrutement brillantes, ce nouveau métier passionnant invite donc les candidats dotés d'une solide culture digitale et animés par la défense de valeurs humanistes à se positionner rapidement sur ce créneau.

7. Experts du cloud, pivots de la transformation numérique

Le cloud computing représente aujourd'hui l'un des principaux leviers de la transformation numérique des entreprises. Pour tirer pleinement profit du potentiel de cette technologie, les organisations s'arrachent les compétences rares de spécialistes maîtrisant sur le bout des doigts les architectures cloud. 

Leurs missions sont multiples. Ils commencent par réaliser des audits approfondis des systèmes d’information existants de l’entreprise en vue de leur transfert progressif vers le cloud. Cette migration délicate nécessite en effet une refonte technique en profondeur pour garantir performances et disponibilité. Ce sont ensuite eux qui conçoivent l’architecture cloud optimale répondant aux besoins métiers identifiés.

Véritables architectes, ils orchestrent ainsi le design des solutions cloud, qu’il s’agisse d’infrastructures (IaaS), de plateformes (PaaS) ou de logiciels (SaaS) exploités à la demande sur Internet plutôt qu'en local. Leur maîtrise des offres des grands fournisseurs (AWS, Azure, Google Cloud...) n'a d'égale que leur capacité à sélectionner les briques technologiques adéquates pour chaque cas d'usage.

Au final, leur valeur ajoutée réside dans cette capacité à maximiser les bénéfices business générés par le cloud, que ce soit en termes d'innovation, d'agilité ou de réduction des coûts IT grâce à une consommation à l'usage. Des experts cloud recherchés, à fort potentiel de rémunération, et promis à un bel avenir alors que le marché du cloud devrait encore croître de +15% par an dans les prochaines années selon Gartner.

8. Ingénieurs FinTech, innovateurs des services financiers de demain

Porté par l'émergence de startups véloces, le secteur de la finance connaît depuis quelques années une effervescence inédite en matière d'innovation technologique. Au cœur de cette transformation radicale des services financiers se trouvent les ingénieurs FinTech.  

Véritables innovateurs, ils conceptualisent et développent les produits et services bancaires de nouvelle génération exploitant les dernières avancées technologiques : paiement mobile, robo-advisory, crédit instantané, assurance peer-to-peer, blockchain... Leur créativité associée à leur excellence technique repousse les frontières de l'expérience client dans la finance.

Solides connaissances en programmation, maîtrise des technologies blockchain et d'intelligence artificielle, sens aiguisé du design et de l’expérience utilisateur : leur background témoigne de profils experts à même de matérialiser les visions les plus audacieuses.    

Capables de coder la couche applicative aussi bien que l’interface utilisateur de services financiers innovants, ce sont eux qui transforment les idées en produits tangibles, facilement adoptés par les utilisateurs. Des magiciens du code dont les services premium sont ardemment convoités par les acteurs de la Fintech en plein boom.

Avec des rémunérations frôlant déjà les 150 000€ annuels pour les plus recherchés, pas de doute que ce jeune métier passionnant réserve encore de superbes perspectives à ceux sachant surfer avec talent sur la vague de l'innovation dans la finance.

9. Tech Sales, virtuoses de la relation client

Le boom des nouvelles technologies entraîne une explosion de la demande de solutions digitales par les entreprises. Dans ce contexte hautement concurrentiel, les compagnies tech sont à la recherche de talents capables de promouvoir efficacement leurs offres techniques sur un marché en surchauffe. 

C'est tout l'enjeu du métier de Tech Sales qui consiste à commercialiser les innovations technologiques d'une société auprès de clients professionnels. Une mission exigeante nécessitant tact et persuasion pour convertir des prospects peu matures face aux promesses de la tech.

Ces experts des ventes IT doivent ainsi maîtriser sur le bout des doigts les solutions qu’ils présentent pour mettre en avant auprès de leurs interlocuteurs le gain de productivité permis. Leur capacité à vulgariser les bénéfices des technologies les plus pointues (IA, IoT, cloud...) fait merveille pour emporter l’adhésion. 

Dotés d’un sens du service client très développé, ils savent se mettre à la place des décideurs IT pour identifier les use cases technologiques à même de résoudre leurs problématiques métiers. De la compréhension du besoin à la proposition de POCs ciblés, ils orchestrent avec brio toutes les étapes du cycle de vente. 

Avec des rémunérations composées à 30% de commissions sur les contrats signés, les meilleurs éléments peuvent espérer dépasser allègrement les 100 K€ de packages annuels dans les années à venir. De quoi attirer les commerciaux IT avides de challenges stimulants !

10. Ingénieur DevOps, maîtres des infrastructures IT agiles

Issu de la contraction entre « développement » et « opérations », ce profil témoigne de la convergence croissante entre équipes techniques. En tant qu'intermédiaire entre les deux, le DevOps adopte une approche globale pour industrialiser et automatiser tout le cycle de vie des applications, de l'idéation jusqu’à l’exploitation.

Ses missions sont multiples afin d’accélérer les livraisons logicielles dans un contexte business marqué par l’urgence digitale et la compétition par la vitesse : automatisation des tests, mises en production continues, supervision des performances... Grâce à cette fluidification des processus, leur credo est simple : Build faster, fail faster, fix faster.  

Pour relever ce défi, une solide culture technique est requise afin de déployer et maîtriser les outils d’intégration et de déploiement en continu (CI/CD), ainsi que d’orchestration des conteneurs comme Kubernetes. Des compétences essentielles dans un environnement clarifié où cohabitent de multiples applications, bases de données et API.

Perméables aux sujets cybersécurité et cloud computing, ces leaders techniques sont clés pour hisser les DSI vers plus de réactivité, en assurant coordination et collaboration entre équipes Software et Infra. Des profils rares qui ne sont pas près de voir fléchir les offres alléchantes des recruteurs !

Nos prédictions sur les futures compétences et métiers IT de demain !

L’IA dope la valeur du travail

Avec la rapide progression des modèles d'IA générative comme GPT-4 ou Mistral, leur adoption massive dans de nombreux secteurs d'activité exigera de nouvelles compétences clés pour en exploiter pleinement le potentiel.

D’abord, des capacités d'analyse des besoins, de traduction en langage naturel explicite et de questionnement itératif seront requises.

Le réentraînement ou l'affinement (fine-tuning) de ces grands modèles généralistes pour les spécialiser à des domaines ou usages spécifiques constitue une autre compétence critique. 

Cela nécessitera des connaissances poussées en ingénierie des données, en techniques d'entraînement des modèles de deep learning, d’optimisation des hyperparamètres ainsi que , évidemment, des méthodes d'évaluation des performances.

Enfin, des compétences avancées en gouvernance et contrôle des systèmes d'IA seront primordiales pour garantir leur déploiement éthique et responsable. Ceci impliquera nécessairement la maîtrise des cadres réglementaires, des processus d'audit, des méthodes d'anonymisation des données ou encore des techniques d'analyse des biais et dérives algorithmiques.

La démocratisation de la programmation low-code/no-code

L'irrésistible essor des solutions low-code et no-code entraîne d'incontournables mutations dans la sphère du développement logiciel. En dépit de la simplification apportée par ces plateformes, qui réduisent significativement les efforts de codage, leur adoption croissante requiert l'acquisition de compétences techniques spécifiques.

Un prérequis incontournable réside dans la maîtrise de la modélisation visuelle et de la conception orientée données. Plutôt que de coder manuellement, les développeurs devront impérativement exceller dans la capacité à modéliser visuellement, de manière fluide et efficiente, les processus métiers, les flux de données ainsi que les interfaces utilisateurs.

Par ailleurs, une expertise pointue sur l'intégration et le déploiement d'applications cloud-natives, la gestion des contraintes de montée en charge, l'exploitation des API et des microservices constituera un atout majeur.

Les compétences Web3 et blockchain gagnent du terrain

Qu'il s'agisse de développer, d'auditer ou simplement de conseiller sur ces environnements distribués et sécurisés, des savoir-faire spécifiques deviennent indispensables.

Pour commencer, la maîtrise des langages et frameworks dédiés au développement Web3 et blockchain (Solidity, Vyper, Ethereum ou encore Hyperledger Fabric) est fondamentale. 

De plus, une solide expertise dans la conception, le déploiement et le monitoring d'applications et de smart contracts déployés sur ces infrastructures décentralisées devient critique.

En parallèle, une compréhension fine des tenants et aboutissants techniques, juridiques et organisationnels des technologies blockchain demeure essentielle pour accompagner au mieux les entreprises. C'est la raison pour laquelle des compétences transverses en conseil et en gestion de la transformation digitale blockchain sont de plus en plus recherchées.

L'informatique quantique, une révolution à préparer

Alors que l'informatique quantique franchit des étapes décisives, de nouvelles compétences ultra-spécialisées émergent pour préparer dès à présent cette révolution technologique majeure. 

Tout d'abord, la maîtrise des principes mathématiques et informatiques sous-jacents à l'algorithmique quantique représente un prérequis clé. De fait, une solide connaissance des concepts de superposition, d'intrication quantique et de portes logiques quantiques sera nécessaire pour concevoir les algorithmes performants de demain.

En outre, le développement des calculateurs quantiques nécessite l'acquisition de compétences hardware hautement techniques. Qu'il s'agisse de l'ingénierie des processeurs quantiques à base de supraconducteurs, de puces photoniques ou encore d'atomes piégés, des profils experts en physique quantique appliquée seront indispensables.

Parallèlement, l'émergence de cette informatique disruptive soulève d'inédits défis en matière de cyber-résilience. La nécessité de protéger les systèmes quantiques des risques de piratage et d'espionnage exigera de nouvelles compétences en cryptographie post-quantique, en sécurité des communications quantiques et en contre-mesures.