Le no-code : une compétence indispensable dans l’IT ?

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D’après la dernière étude du cabinet Gartner, 80 % des produits et services technologiques pourraient être développés par des non-informaticiens d’ici à 2024. Ces solutions numériques seraient à la place entièrement conçues par des no-codeur à l’aide d’outils automatisés. Face à la pénurie de développeurs, d’intégrateurs et d’autres experts de la programmation, le no-code connaît un essor fulgurant avec des opportunités d’emploi de plus en plus nombreuses. Les formations au no-code, communauté de no-codeur, freelance no-codeur, etc. se multiplient. Certains parlent même d’un art du no-code ! Alors le no-code va-t-il devenir une compétence indispensable dans l’IT ? Découvrez-le dans cet article ! 

Qu’est-ce que le no-code ?

Le no-code est, comme son nom l’indique, une méthode de développement logiciel qui requiert peu, voire aucune compétence en programmation. Souvent confondu avec le low-code, le no-code implique de mettre en place une approche plus visuelle du développement logiciel afin de permettre des livraisons rapides, sans avoir besoin de faire appel à des spécialistes de la programmation.

Quelles différences entre no-code et low-code ?

La principale différence entre no-code et low-code est que les plateformes low-code utilisent moins d’abstractions. Elles intègrent un peu plus de codage et nécessitent certaines compétences en programmation. Les outils de low-code peuvent ainsi être exploités par des développeurs professionnels pour accélérer les temps de conception. Les plateformes low-code les plus populaires sont :

  • SalesForce ;

  • Service Now ;

  • Power Platform (de Microsoft) ;

  • Appian.

Les outils no-code permettent eux de concevoir intégralement des applications et sites sans avoir à taper une seule ligne de code ! Le no-codeur recourt à un environnement de développement visuel intégré avec le plus souvent des composants préconçus à placer en « glisser déposer ». Toutes les couches d’abstraction et d’encapsulation des données ainsi que la construction de l’algorithme sont effectuées, de manière transparente, par l’environnement de développement.

Comment faire du no-code ?

Le no-code repose sur un ensemble d’outils et de plateformes automatisés. Les plus utilisés sont :

  • WebFlow : un CMS doté d’un puissant éditeur visuel en ligne avec des modèles préconçus.

  • Carrd : un outil de création de sites one-page avec un large éventail d’options de conception et d’intégration.

  • Umso : un outil de création de sites web conçu pour accompagner les startups et entrepreneurs dans leur développement. 

  • Adalo : une plateforme accessible en ligne pour créer différents types de sites web et applications mobiles.

  • Notion : à la base une application de prise de note, la plateforme permet désormais de créer des portfolios, blogs ou même des sites d’entreprise.

Ces plateformes reposent principalement sur des composants visuels et blocs de code réutilisables, faciles à manipuler. Elles découlent d’initiatives antérieures de développement rapide d’application, qui s’appuyaient généralement sur des langages de programmation orientés objet comme Java ou C++.

Les outils no-code sont en effet loin d’être nouveaux. En tant que professionnels de l’IT vous avez probablement déjà rencontré le no-code, ou au moins le low-code au travers de langage haut niveau de 4ème et 5ème génération (Perl, Python ; etc.) ou en tant que dérivé du développement logiciel. 

Ce qui est plus nouveau en revanche, c'est l’essor de l’approche no-code popularisée par les outils, mais aussi par la demande croissante des organisations. Les entreprises ont de plus en plus recours à des no-codeur pour réduire les coûts de développement ou pallier au manque de main-d’œuvre qualifiée en programmation. Alors le no et low-code menacent-ils les développeurs ?

Le no-codeur peut-il remplacer le développeur ?

Le no-codeur n’est pas encore un métier en tant que tel. En revanche, de plus en plus de freelances ou salariés s’affichent en tant qu’expert WebFlow, expert Notion certifié, etc. L’avenir du no-code semble en effet prometteur, mais face aux enjeux et défis liés à la transformation digitale, les développeurs risquent bien de rester indispensables.

Le no-code des opportunités d’emploi !

Presque chaque semaine, une nouvelle étude ou un rapport alerte sur les difficultés de recrutements dans l’IT et le manque de profils qualifiés. Les besoins digitaux des entreprises surpassent souvent leurs possibilités de recrutement ou les capacités de leurs services informatiques internes à développer et à maintenir des applications.

La pandémie de COVID-19 a encore exacerbé cet écart lorsque les organisations ont dû mettre en place, en urgence, des solutions de travail à distance et des outils collaboratifs. 

Face à cette explosion des besoins digitaux, les organisations sont davantage prêtes à engager des no-code « maker » ou à former leurs propres salariés afin qu’ils puissent venir en renfort des équipes IT. D’après une étude du Discovery Analytics Center les compétences en outils no-code pourraient bien devenir aussi importantes que les soft skills dans le cadre d’une embauche.

Le no-code représente aussi l’opportunité pour les plus petites structures de réduire leurs frais en recrutant des profils métiers capables de traduire eux-mêmes leurs besoins en solutions informatisées et automatisées. Mais cet « avantage » révèle également une limite du no-code. Si les plateformes permettent de concevoir des applications et sites « sans coder », des formations restent souvent indispensables pour les prendre en main et surtout pour exploiter toutes leurs capacités de manière performante, sécurisée et résiliente.

Des applications no-code qui restent limitées

Les plateformes et outils no-code actuels permettent de concevoir voir une grande diversité de solutions numériques. Cependant, elles comportent des limites et inconvénients comme :

  • des difficultés à extraire des données d’autres applications existantes ;

  • pas de prise en charge pour les fonctionnalités complexes (à moins de passer par le code) ;

  • une menace accrue de shadow IT, car les DSI ou RSI risquent de ne pas être aux courants des différents projets no-code créés par les fonctionnels, des accès et des données manipulées ;

  • des risques de sécurité si les utilisateurs ne sont pas sensibilisés aux vulnérabilités et cybermenaces ;

  • des problèmes d’intégration et d’interopérabilité avec les solutions existantes ;

  • d’éventuels verrouillages fournisseur avec notamment l’impossibilité de transférer un projet en cours d’une plateforme no-code à une autre ;

  • des difficultés de maintenance ou de débuggage sans connaissance du code sous-jacent.

Même si le no-code devient une approche de plus en plus recherchée dans l’IT, les entreprises continueront également à recruter des développeurs pour les applications qui nécessitent une gouvernance des données, un déploiement dans des environnements spécifiques ou pour étendre les fonctionnalités de solutions no-code !

Et vous en tant que professionnel de l’IT avez-vous déjà travaillé avec des outils low ou no-code ? Partagez-nous vos témoignages en commentaires ou sur le forum Free-Work !


Sources et liens utiles :

L’étude de Gartner sur les perspectives de développement du no-code

Un exemple de formation no-code

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