L’IA gén, créatrice de nouvelles opportunités de missions
Pour mieux comprendre les enjeux de l’IA générative au sein de l’écosystème technologique, j’interviewe Emmanuel Vivier, co-fondateur du HUB Institute.
Quelle est la mission du HUB Institute ?
Avec nos équipes, nous œuvrons à être un think tank digital et durable. Nous plaçons les transformations multiples, que les organisations traversent, au cœur de notre activité. Concrètement, nous proposons des conférences, des formations et des learning expeditions pour acculturer les entreprises à ce monde en changement. Chaque jour, nous analysons et décryptons les tendances permettant à nos clients d’envisager leur impact sur leur business. Nous étions présents notamment à Vivatech pour accompagner les entreprises sur des parcours personnalisés, et nous avons déjà délivré 180 formations sur l’IA générative !
Anticiper l’impact des transformations sur le business des
organisations
Alors justement, quels sont les principaux usages de l’IA gén notamment dans les métiers de la tech ?
Au-delà des usages connus de traduction et d’écriture, le text-to-code, avec notamment CopilotX de GitHub, Amazon CodeWhisperer ou d’autres outils open source, est l’usage principal. Leur avantage est de gagner du temps en aidant à débugger, documenter, convertir dans un autre langage et coder plus rapidement. Bien sûr, cela ne se fait pas de manière autonome ! Les dernières études montrent qu’il est possible de gagner jusqu’à 40 % de temps de développement. De manière transversale à tous les métiers, nous parlons de 30 à 40 % des tâches qui vont évoluer avec l’utilisation de l’IA générative.
Jusqu’à 40% de temps de développement gagné !
Par où commencer en tant qu’entreprise ou freelance souhaitant se former ?
Nous assistons clairement à une démocratisation des usages pour tous les collaborateurs. La première étape consiste à tester et benchmarker avec des acteurs privés ou open source. Je vous recommande notamment la plateforme communautaire Hugging Face. Ensuite, la deuxième étape est d'acculturer l’ensemble des collaborateurs pour, en troisième étape, réfléchir en intelligence collaborative avec chaque métier sur les premiers cas d’usage à déployer. Pour rester informés, je produis chaque semaine « Big récap », une newsletter dédiée exclusivement au foisonnement d’actualités sur les IA génératives. Vous trouverez aussi des modules d’e-learning très bien conçus sur les plateformes d’Amazon, Sales Force, Google et bien sûr Microsoft. Il en existe également chez Intel et Nvidia. C’est une nouvelle déferlante comparable à l’arrivée du Web dans les années 2000 !
Des opportunités de missions pour développer et entraîner les outils d’IA gén
Quel est l’impact métiers de cette déferlante technologique ?
Le champ des possibles est incroyable. Les métiers autour du Chief Privacy Officer, de la data science et de l'architecture prennent de l’ampleur. De nombreuses opportunités de projets se créent également via le machine learning pour développer des LLM et des modèles d’apprentissage automatique. Les enjeux de cybersécurité n’ont jamais été aussi élevés, et ce secteur recrute massivement. Je constate également que les directions de projets au sein des services IT ou des directions métiers se renforcent pour prendre en charge le pilotage des projets et des services s’appuyant sur des IA génératives.
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Quelles sont les compétences requises au-delà de l’expertise technique ?
Le défi est de tirer profit de ces technologies dans les différents métiers de manière pertinente, rentable et durable. Cela exige de la curiosité, de l’empathie et une forte capacité d’interaction. Nous assistons d’ailleurs au retour des « squads », ces équipes constituées spécifiquement pour des projets et travaillant en mode agile pour interagir plus efficacement.
Une question me taraude pour terminer. Emmanuel, l’IA gén est-elle l’amie ou l’ennemie de nos capacités cognitives et relationnelles ?
Ces outils sont de puissants assistants, mais il faut rester vigilant quant à la création d’une forme de dépendance. L’humain sera toujours indispensable, ne serait-ce que pour coder de nouveaux logiciels. L’IA générative n’est pas une technologie autonome ! C'est à nous de trouver le bon mix technologique et humain. Nous devons apprendre à travailler avec la technologie tout en encadrant les abus et les risques potentiels. Je suis confiant.
Propos recueillis par Caroline Loisel. Je suis solopreneure depuis 10 ans. J’accompagne les organisations en transformation lors de séminaires, ateliers et conférences.
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