Manager IT : comment intégrer les nouveaux outils pour son équipe ?

L’IT et, plus globalement, le secteur de la Tech, connaissent actuellement des mutations profondes, portées par l'émergence fracassante de technologies disruptives comme l'intelligence artificielle ou les nouvelles solutions clouds et d’infrastructures. Face à ces profonds changements de paradigmes, les managers IT se trouvent confrontés à un défi de taille : intégrer en urgence ces nouveaux outils au sein de leurs équipes, sous peine de se laisser dépasser par des concurrents plus réactifs. Dès lors, adopter une stratégie ambitieuse d'appropriation de ces innovations technologiques constitue la priorité pour tout décideur IT soucieux de préserver la compétitivité et la pérennité de son organisation. Zoom sur les étapes à suivre.

1 - Auditer l'existant et définir une feuille de route

L’audit constitue le premier jalon du chantier d'intégration des nouveaux outils IT. Sans lui, impossible de bien cerner les enjeux. 

L’élaboration d’une cartographie exhaustive du système d'information vise à dresser un état des lieux précis des technologies en place, des ressources disponibles, des niveaux d'expertise, mais aussi des principaux freins et irritants. 

S'ensuit logiquement l'identification minutieuse des besoins et opportunités d'évolution. Cette démarche prospective tient compte, à minima, des contraintes métiers, des objectifs stratégiques de l'entreprise, mais aussi des tendances et évolutions technologiques à même d'apporter une valeur ajoutée substantielle. 

Les axes de développement, les chantiers prioritaires, les ressources requises sont ainsi finement circonscrits.

Forte de ces analyses, l'étape ultime pour les responsables IT consiste à définir une vision cible et une stratégie de transformation sur le long terme. Formaliser un plan directeur détaillé articulant les différentes phases du programme, les ressources dédiées, le pilotage opérationnel et la gestion du changement associée apparaît indispensable pour mener à bien cette mue de grande ampleur.

2 - Choisir les bonnes solutions technologiques

Après avoir posé les fondations en auditant l'existant et en définissant une stratégie, il convient désormais de se tourner vers le choix des solutions technologiques ad hoc. Opération délicate, celle-ci requiert un discernement affûté afin de sélectionner les outils les plus pertinents au regard des objectifs fixés.

Parcourir le panorama des innovations récentes constitue la première étape. Le Cloud computing, en tête de ce peloton, a révolutionné les modes de consommation des ressources IT. AWS, Microsoft Azure ou encore Google Cloud déclinent désormais une offre pléthorique permettant d'héberger infrastructures, plates-formes ou logiciels de manière flexible et économique. 

Parallèlement, les méthodologies Agile et DevOps ont profondément transformé les cycles de développement, privilégiant l'agilité, l'automatisation et l'intégration continue (avec des outils comme Git, Jenkins, Kubernetes...) au détriment des approches en cycle en V traditionnelles.  

L'IA fait également désormais figure d'incontournable grâce à des avancées fulgurantes, que ce soit dans le traitement du langage naturel, la vision par ordinateur, ou encore l'aide à la décision. Autant de briques désormais facilement exploitables. 

Une fois cette revue technologique effectuée, le défi consiste à opérer une sélection pertinente d'outils en parfaite adéquation avec la stratégie établie en amont. Il convient en effet de discerner soigneusement les solutions répondant aux besoins ciblés, tout en veillant à leur intégration cohérente au sein de l'écosystème existant. 

Enfin, au-delà des critères techniques et fonctionnels, la dimension économique, en termes de coûts de déploiement, de support et de formation, figure également en bonne place dans l'équation de sélection. La facilité d'appropriation et le niveau de maturité des solutions sont aussi des paramètres non négligeables pour les départements IT.

3 - Gérer le changement au sein des équipes

L'intégration de nouveaux outils IT, aussi pertinents soient-ils, ne saurait prospérer sans une gestion avisée du changement au sein des équipes. Ce volet humain représente en effet LE défi majeur conditionnant la réussite du projet.

Impliquer étroitement les collaborateurs dès les premières étapes apparaît primordial. Communiquer de manière transparente sur les enjeux, la stratégie retenue ainsi que les impacts induits favorise l'adhésion et permet de lever certaines réticences. 

Mieux, en recueillant leurs retours d'expérience et leurs attentes, on optimise les chances d'appropriation future. Gérer leurs inquiétudes légitimes, souvent liées à la charge de travail ou au risque d'obsolescence de leurs compétences, s'avère tout aussi déterminant.

S'ensuit naturellement la nécessité de définir un plan de formation et d'accompagnement exhaustif. Outre les aspects purement techniques et fonctionnels à acquérir, il importe de faire évoluer les mentalités. 

Adopter les bonnes postures, intégrer les nouvelles méthodologies dites « agiles », appréhender la gestion du changement constant : la montée en compétences constitue en réalité un volet pluridimensionnel (c’est ce qui le rend compliqué à appréhender). Le recours à du coaching, du tutorat ou du mentorat représente à ce titre un levier efficace.

Bien sûr, cela implique nécessairement de revoir en profondeur les processus, les méthodes et l'organisation même des équipes. Passer d'une approche en V à une démarche DevOps plus itérative et collaborative impacte tous les rouages du fonctionnement. Du cycle de développement aux processus de tests, de déploiement et de support en passant par les schémas de gouvernance, tout est à repenser pour maximiser les bénéfices des nouveaux outils.

4 - Déployer et opérer les nouveaux outils

Le déploiement et l'opérationnalisation des nouveaux outils IT nécessitent d'adopter une approche à la fois progressive et itérative, sous peine d'exposer l'entreprise à des risques inconsidérés. 

Une démarche incrémentale et pilote constitue, souvent, l'option la plus judicieuse en particulier dans des organisations en quête de maturité. Identifier un périmètre restreint pour un premier jalon permet de démontrer rapidement la preuve de concept, d'affiner les processus et de détecter d'éventuels points de friction. 

Parallèlement, définir un cadre de suivi et de mesures s'impose pour piloter sereinement cette transformation d'envergure. Suivre scrupuleusement les progrès de l'adoption effective, identifiés au travers d'indicateurs objectifs, révèle rapidement les écueils ou zones de résistance nécessitant des actions correctives. 

Quantifier les bénéfices opérationnels, fonctionnels et économiques réels à chaque jalon consolide par ailleurs la feuille de route. Pour autant, une veille permanente sur les risques potentiels, qu'ils soient humains, techniques ou sécuritaires, permet d'anticiper les impacts et d'ajuster le cap en amont.

5 - Sécuriser les nouveaux environnements

Et on en vient logiquement au versant sécurité que tout projet doit aujourd’hui intégrer nativement. 

En effet, appréhender les risques inhérents aux technologies émergentes devient prioritaire, de la fuite de données sensibles aux attaques par déni de service en passant par le piratage d'infrastructures cloud. 

Une revue approfondie de la posture de cybersécurité s'impose dès lors, avec le renforcement des mesures de protection, de détection et de réaction face à ces menaces protéiformes. 

Un dispositif de veille sécuritaire renforcé, couplé à des audits et certifications périodiques, permet enfin de maintenir un niveau de vigilance adapté dans une course perpétuelle contre les cybercriminels.

Conclusion

L'adoption réussie des nouveaux outils IT ne représente pas un simple changement technique, mais bien une profonde mutation à l'échelle de l'entreprise toute entière. Auditer l'existant, choisir les solutions pertinentes, piloter le changement avec doigté, déployer progressivement et sécuriser forment les étapes fondamentales de ce chantier de transformation d'envergure. Les organisations les plus résilientes sauront embrasser pleinement cette nouvelle donne pour se hisser durablement à la pointe de l'innovation, prérequis indispensable à leur prospérité future.