Web 3.0 : qu’est ce que ça change ?
Le web 3.0 est présenté comme le futur d’internet. Dans cette troisième génération de la toile, les sites et applications seraient capables de traiter les informations d’une manière intelligente et humaine. Le web3 permettrait aussi aux internautes d’avoir plus de contrôle sur leurs données, sur leur suivi et même d’être rémunérés lorsqu’ils naviguent sur internet ! Trop beau pour être vrai ? Dans cet article, nous vous présentons ce qu’est le web 3.0 et ce qu’il change concrètement par rapport au web 2.0.
Qu’est-ce que le web3 ?
Le web3 tire son origine du web sémantique, un concept défini par le créateur du World Wide Web : Tim Berners-Lee. Selon lui, cette version d’internet s’apparente à « une toile de données qui peuvent être traitées directement et indirectement par des machines pour aider leurs utilisateurs à créer de nouvelles connaissances ». Le web 3.0 va encore au-delà de ce concept grâce à l’internet décentralisé et à l’intelligence artificielle.
L’internet décentralisé
Le web que l’on connaît actuellement est un écosystème fermé et centralisé. Cette concentration provient en majeure partie des réseaux et plateformes qui engrangent des millions d’utilisateurs. Avec leurs communautés, difficile aujourd’hui d’aller concurrencer Facebook ou Amazon. Ces géants du net sont devenus quasi incontournables pour les internautes avec toutes les dérives que cela peut engendrer… En effet, dans cette configuration, les entreprises peuvent collecter et interférer sur d’énormes quantités de données personnelles.
L’une des promesses majeures du web 3.0 est d’offrir un réseau où les données seront contrôlées et contrôlable par les internautes grâce :
à des applications décentralisées où leurs créateurs n’auront aucun pouvoir unilatéral sur les actions des utilisateurs ou leur fonctionnement (par exemple en termes de censure, de changement de conditions d’utilisation, etc.) ;
à la mise en place d’une identité auto-souveraine où chaque internaute pourra choisir précisément quels services peuvent ou non accéder à ses données. Il pourra également décider par lui-même de monnayer certaines de ses informations ;
à l’hébergement des sites et applications sur des millions d’ordinateurs partout à travers le monde, plutôt que dans des datacenters privés.
Ces évolutions seront réalisables grâce à la blockchain, qui intègre déjà les concepts de décentralisation. De nombreux protocoles du web 3.0 reposent d’ailleurs sur les cryptomonnaies. Ces protocoles peuvent être exploités pour proposer des services d’hébergement, de stockage ou encore d’identité, actuellement offerts par des fournisseurs de services privés. Selon Juan Benet, le fondateur de Protocol Labs : « Le Web3, c’est prendre ce que le bitcoin a fait avec la monnaie et l’appliquer à tout ».
Web 3.0 et intelligence artificielle
L’IA et les algorithmes d’apprentissage automatique ont évolué permettant aux machines de passer du stade d’assistants intelligents à des équipements capables de faire des prédictions et de prendre des décisions en autonomie.
Le web 3.0 devrait offrir la possibilité aux ordinateurs et équipements d’encore mieux exploiter les ressources de l’IA. L’objectif est que les machines aient la faculté d’utiliser les informations de la même manière que les internautes. Ainsi, ces deux catégories d’utilisateurs pourront collaborer par la voix, le texte ou d’autres interfaces de communication.
Cette évolution se basera en majeure partie sur le traitement du langage naturel (NLP), une branche de l’IA qui vise à donner aux ordinateurs la capacité de comprendre les mots aussi bien écrits que parlés. Dans le web 2.0, cette technologie est déjà employée dans ce qu’on appelle l’IA faible comme les assistants vocaux intelligents. Dans le web 3.0, elle sera utilisée en combinaison avec l’apprentissage automatique afin que les machines puissent appréhender et apprendre exactement comme les humains.
Quels sont les avantages du web 3.0 par rapport au web 2.0 ?
Les évolutions du web 3.0
Le web 3.0 se définit aussi comme une évolution du web 2.0. En dehors de la décentralisation et des apports de l’IA, ses principaux avantages par rapport à la version précédente sont :
le suivi et la personnalisation : basés sur les cookies dans le web 2.0, ces derniers devraient être remplacés par des jetons uniques NFT dans le web3 ;
les relations sociales : limitées au forum et réseau dans la deuxième version du web, elles connaîtront une révolution avec l’arrivée des univers metaverse ;
la connectivité : dans le web 3.0, l’information sera davantage connectée grâce aux métadonnées sémantiques ;
la portabilité : les applications liées au web ainsi que les services pourront être utilisés de partout.
La portabilité est déjà largement favorisée par le cloud computing dans le web 2.0. Mais, dans la vision de Tim Berners-Lee, cette portabilité désigne un écosystème où les informations ne circuleront pas sous la forme de silos de données comme dans le web 2.0. Dans la prochaine itération, elles seront reliées entre elles pour constituer un véritable réseau global d’informations.
Les avantages du web 3.0
Les évolutions du web3 lui confèrent de nombreux avantages comme :
une meilleure intégrité des données : le stockage décentralisé permet de multiplier les sauvegardes notamment en cas d’accidents ou de pannes côté serveur ;
davantage de confidentialité : aucune entité ou organisation gouvernementale n’aura la possibilité de suspendre des comptes ou de demander l’accès aux données d’internautes ;
la limitation des intermédiaires lors des échanges ;
la réduction de la censure : le réseau blockchain est accessible à tous, indépendamment de l’emplacement géographique ou de facteurs sociologiques ou politiques ;
la création d’un profil unique utilisable sur toutes les plateformes, mais avec toujours la faculté de ne partager que certaines informations du profil ;
une plus grande rapidité et de meilleures performances grâce au traitement amélioré des données avec l’IA.
Les défenseurs du web3 soutiennent que cette nouvelle version permettra à internet de redevenir un service transparent favorisant la démocratie et la liberté. À l’inverse, ses détracteurs estiment qu’il ne restera qu’un concept ou un web alternatif, car les technologies de blockchain ne seront pas abordables par tous. Pourtant, le web3 est déjà implanté dans divers domaines, dont l’assistance virtuelle, la navigation, les services d’échanges, de messageries et les réseaux sociaux.
Plus décentralisé, protecteur des données et intelligent, le web 3.0 représente une réponse aux limites du web 2.0. Cet internet du futur continue d’évoluer et de se définir, mais il laisse entrevoir un internet plus libre et équitable.
Pensez-vous qu’il pourra tenir ces promesses ? N’hésitez pas à nous partager vos avis sur le web3 dans le forum IT.
Par Laura Pouget, Rédactrice Web SEO & Développeuse Informatique.
Sources et liens utiles :
Des exemples d’application du web3 (en anglais)
Les liens entre web 3.0 et démocraties
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