La cybersécurité recrute

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Publié le 20 février 2024, mis à jour le 21 février 2024

Ne ratez pas le potentiel du secteur de la cybersécurité !

Caroline Loisel interviewe Aurélie Beaupel, entrepreneure et consultante en transformation digitale et cybersécurité.

De CDI à solo-entrepreneure ? C’était il y a 20 ans ☺

Oui ! C’est toujours un choix assumé. J’évolue dans le secteur du numérique au national et dans ma région, les Pays de la Loire. J’y ai développé mon réseau de partenaires, de prospects et de clients pour développer mon activité. Je sensibilise, je forme et j’accompagne sur les enjeux technologiques et sociétaux, notamment celui de la cybersécurité, depuis quelques années. J’organise mes années en fonction de mes projets personnels. Je combine projet professionnel et projet personnel et c’est ainsi que le professionnel sert le personnel. Il y a 20 ans, j’avais fait ce choix pour pouvoir gérer mon temps avec mes enfants. Ce qui demande tout de même des efforts. Seul le travail en désynchronisation permet cela !

Nous avons besoin de monde en cybersécurité !

Pourquoi as-tu choisi la cybersécurité maintenant dans ton parcours ?

J’ai un profil bidouilleur depuis 25 ans ! J’ai besoin de comprendre comment cela marche et de mettre en lumière ce que la technologie engendre : une métamorphose sociétale. Mon réseau de codeurs de solutions m’a amenée à me positionner comme un profil passerelle entre les utilisateurs et les concepteurs. La cybersécurité est une corde de plus à mon arc, complémentaire à mes compétences sectorielles.

Nous sommes en retard sur l’enjeu cyber, que ce soit en prise de conscience, en décryptage des enjeux et en plans d’actions. Nous avons besoin de monde ! Dans ce secteur, le potentiel de pédagogie, d’acculturation et de pilotage de projet est colossal.

Comment mesures-tu le retard pris en France ?

En tant qu’entreprise, nos données et leurs flux, c’est vital ! Je mesure le retard à la formulation des questions que les entreprises se posent.

J’entends trop souvent « Et si on est attaqué ? » ou « Quand serons-nous attaqués… ? ».

Or la seule question qui soit pertinente en 2024 est : « sommes-nous prêts pour quand nous serons attaqués ? »

La cybersécurité souffre de stéréotypes qui la rendent peu attractive.

Quels sont les freins à l’attractivité des métiers de la cybersécurité ?

Les stéréotypes !

Le premier est de penser que le sujet concerne exclusivement les grosses entreprises. Or, même une TPE, une association ou un artisan peuvent être attaqués car ils peuvent être pour les hackers de portes d’entrée vers ce qu’ils cherchent.
Le deuxième est de réduire le potentiel des métiers à des expertises techniques et informatiques. Or, comme dans toute pratique, la cybersécurité exige des métiers avec des fonctions supports, des compétences créatives et de gestion de projet.
Le troisième stéréotype est de penser que ce secteur est exclusivement demandeur de profils type « geek », pionnier dans les innovations d’hacking des systèmes.
Le dernier est celui qui est le revers de la médaille : la confidentialité liée au risque. Par exemple, pour un jeune stagiaire, il est très difficile de trouver un stage.
6 grandes familles de métiers, ce n’est pas que pour les geeks !

Concrètement, quels sont les différents types de métiers accessibles et recherchés en ce moment ?

Je dirai qu’il y a 6 grandes familles de métiers :

Stratégiques
Pédagogiques
Innovation technique (dév de solutions)
Test intrusion / restauration
Pilotage de projet
Gestions des risques/de crises.
Tous les types de taille d’entreprise sont concernés et tous les secteurs publics, privés, associatifs. De façon générale, la cybersécurité demande des compétences et une appétence pour l’anticipation et la gestion du risque ! Cela signifie un attrait pour être au cœur de sujets transverses à une entreprise. Travailler pour la cybersécurité, c’est travailler potentiellement avec les départements IT, Juridique, Financier, Communication, Innovation...

Vous cherchez une mission dans la Cybersécurité?

Comment se former ?

Si vous choisissez un métier technique dans la cyber, un parcours initial universitaire en filière informatique ou réseaux et télécommunications est essentiel.

À l’inverse, je connais beaucoup de profils autodidactes dans ce secteur qui se sont formés par entraînement !

La plateforme Root.me le propose ou des événements comme les « Capture the flag ». Je recommande ces entraînements à toute personne quel que soit son âge, son secteur, sa formation.

Ce sera une bonne première façon de découvrir la réalité du secteur de la cybersécurité et de tester votre première appétence. Vous comprendrez rapidement ainsi en quoi consiste une activité professionnelle dans la cybersécurité côté technique.

Vous serez par ailleurs identifié vite, si cela vous intéresse car la pénurie de talents est très forte dans ce secteur. Vous pouvez aussi vous spécialiser dans le métier de pentesteur pour réaliser des tests d’intrusion et identifier les failles informatiques. Vous trouverez aussi beaucoup de MOOC en auto-formation libre.

Pour vous familiariser avec le secteur, je vous recommande de consulter notre référence étatique et nationale, l’ANSSI, l’agence nationale de la sécurité et des systèmes d’information. Si vous souhaitez vous former dans la région bretonne, l’ENSIBS fait référence.

Si vous êtes une femme, n’hésitez pas à vous rapprocher de l’association des femmes dans la cybersécurité, le CEFCYS, le cercle des femmes de la Cybersécurité présent dans plusieurs villes en France.

Et pour nos lecteurs et lectrices qui veulent travailler dans ta région, comment se porte la tech à Nantes ?

Les métiers de la cybersécurité ont le vent en poupe. Ici comme ailleurs, nous sommes en flux tendu. Nous accueillons des start-up qui se sont très bien développées dans le bassin nantais comme IAdvize, une solution d’IA générative pour l’e-commerce, des pépites comme la fintech Nickel ou la célèbre licorne Doctolib. Il y a une belle dynamique et les ENS nationales et régionales sont installées.