Astride Darmon-Rouzin, responsable marketing freelance dans le Web 3.0

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Astride Darmon-Rouzin est fractional CMO (Chief Marketing Officer à temps partagé entre plusieurs clients) spécialisée dans le Web 3. Aujourd’hui freelance, elle raconte pour Free-Work son parcours et comment elle a été amenée à travailler pour des start-up dans le Web 3, ce Web décentralisé basé sur la technologie des blockchains, notamment pour des projets de NFT (Non Fungible Token).

Free-Work : Quel est votre parcours professionnel ?

 

Astride Darmon-Rouzin : j’ai fait des études en école de commerce. Je me suis d’abord spécialisée dans le secteur des études de marché, plus particulièrement en études qualitatives (entretiens de groupe sur divers sujets de consommation).

J’ai ensuite intégré des départements marketing de grands groupes : Unilever, puis Renault (j’ai notamment mené des études pour nommer les voitures), enfin chez Mercedes en 2012, en tant que product manager (chef de produit). J’y ai notamment participé au lancement de la nouvelle Classe A.

J’ai ensuite rejoint la filiale financement de Mercedes. J’étais manager d’une micro-business unit où je développais un service de location courte-durée. L’innovation était au cœur de notre activité. Nous étions pionniers dans la création de solutions de mobilité.

 

Vous vous êtes formée au Web 3 en 2022 à Berlin. Qu’est-ce qui vous a amené au Web 3 ?

 

J’ai découvert le monde des NFT (Non Fungible Token) début 2022. (NDLR : les NFT, ou « jetons non fongibles » en français, sont des clés numériques utilisés pour certifier l’authenticité et la propriété d’un objet numérique).

J’ai rejoint des communautés de femmes sur le Web 3, telles que BFF (Best Friend Forever) ou World of Women (NFT) aux Etats-Unis. Ce sont des communautés d’empowerment (autonomisation) entre femmes qui organisent entre autres des webinars sur le thème du Web 3.

Lorsque j’ai découvert le Web 3.0, je me suis dit que mon métier de marketeuse allait changer et évoluer vers le marketing expérientiel et communautaire. En effet, le Web 3.0 rapproche la marque du consommateur. J’ai senti que cela me procurait le sens qui me manquait jusque-là dans la pratique de mon métier.

J’ai recherché une formation compatible avec mon activité de salariée en CDI (Contrat à Durée Indéterminée). Je n’ai pas trouvé en France de formation en marketing dans le Web 3.0. C’est pourquoi j’ai intégré la formation Tech Open Air_Marketers Klub à Berlin (Allemagne) en distanciel.

 

Que vous a apporté cette formation en marketing du Web 3?

 

La formation n’était pas très technique. Elle m’a donné les bases du Web 3.0. J’y ai surtout découvert tout un écosystème. Nous avons mis en application nos connaissances théoriques pour un projet en faveur de l’Ukraine.

 

Aujourd’hui, quel est votre métier ?

 

Après avoir travaillé dans des grands groupes, je suis à présent freelance. Je voulais cumuler des expériences dans diverses entreprises et avoir la liberté de choisir les missions freelance sur lesquels je travaille. Je voulais retrouver le côté créatif, ainsi que le côté opérationnel de mon métier de marketeuse dans un univers très dynamique et innovant.

Je suis aujourd’hui fractional CMO (Chief Marketing Officer) pour différentes start-ups. J’accompagne les marques qui se lancent dans le Web 3. Cela va de l’accompagnement dans la réflexion sur la stratégie marketing à adopter à la mise en œuvre opérationnelle.

L’échelle de temps n’est plus la même. Dans les grands groupes, les projets s’étalent sur plusieurs années. En start-ups et notamment dans le Web 3, les projets sont lancés en un mois.

J’ai travaillé sur différents projets, comme la création de collections de NFT ou de jeux vidéo dans le Web 3.0.

Mes missions sont diverses et variées : création de plates-formes de marque, recherche de noms, recommandations stratégiques, création de plannings éditoriaux pour les réseaux sociaux, recherche de branding avec la couche Web 3, rédaction de communiqués de presse, de landing pages, etc., avec les recommandations stratégiques en amont.

Le Web 3.0 est souvent considéré comme un buzzword sans substance. Mon objectif est de réfléchir avec les marques à leur intérêt de lancer un projet avec du sens avec comme couche technologique les NFT et la blockchain (mais qui finalement sont secondaires). Je réfléchis à la meilleure manière de se rapprocher du client ainsi qu’à l’apport de valeur pour ce dernier. L’aspect communautaire est primordial dans le Web 3.

Y a-t-il beaucoup de femmes dans le Web 3.0 ?

 

Non, il n’y a pas beaucoup de femmes dans le Web 3.0. Les fondations du Web 3.0 sont proches du gaming. En effet, le jeu vidéo est une des catégories NFT avec le plus fort potentiel de développement. Un grand nombre d’entreprises du jeu vidéo travaillent sur l’intégration de la technologie NFT, des cryptomonnaies et de la blockchain dans leurs futurs jeux.

La jeune génération est donc habituée à ces codes. Selon une récente étude de Co-Marketing News , 25 % des investisseurs en cryptomonnaies sont de la génération Gen-Z ou Millenials. Et dans le gaming, on trouve quelques femmes, même si l’univers est très masculin.

En France, il existe une communauté de femmes qui accompagnent les autres femmes vers le Web 3 notamment lors de conférences, qui s’appelle Women in Web 3

Je fais également partie de Fleet Collective, un collectif pour accompagner les freelances du Web 2 au Web 3, qui a été fondée par une femme Marie Robin et où les femmes sont plutôt bien représentées.

 

Avez-vous remarqué une approche différente entre les femmes et les hommes dans la tech ?

Non, il n’y a pas de différences fondamentales. Dans le Web 3 , le visuel est très important. Le côté peut-être plus créatif des femmes peut alors apporter une valeur ajoutée à la technicité du sujet.

Voir le profil LinkedIn d’Astride Darmon-Rouzin

 

En savoir plus sur le Web 3 :

●       Les différentes catégories de NFT

●      Plateforme d’achat de NFT  

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