OVH la frugalité verte et la circularité en action
Suite de nos entrevues sur les réalisations du Green IT (partie 1 sur Filecoin Green) et du rôle des industries technologiques pour relever les défis de la décarbonation de nos sociétés.
Zoom sur OVH, champion français de l’infonuagique (cloud computing) et acteur de la durabilité dans ses opérations depuis 2002. Pour en savoir plus, notamment sur comment OVH pratique la circularité en action, nous avons rencontré Germain Masse, chef de file pour OVH pour l’éco-efficacité digitale.
Frédéric Guarino : Merci de nous recevoir et de nous permettre de faire un retour sur les engagements et réalisations en durabilité d’OVH.
Germain Masse, OVH : Un point un peu différenciant de l'approche d'OVH c'est de véritablement prendre en compte tous nos impacts, incluant tous les impacts du scope 3.*
Le scope 1 correspond à toutes les émissions “directes” liées à la fabrication d’un produit et/ou d’un service Par exemple : combustion des sources fixes et mobiles (carburant, charbon) ; procédés industriels hors combustion.
Le scope 2 regroupe toutes les émissions indirectes en rapport avec la consommation d’électricité, de chaleur ou de vapeur utilisées pour la production. Le scope 3 concerne toutes les autres émissions sur toute la chaîne de valeur de l’entreprise.
OVH prend en compte la partie impact et émissions liée à la fabrication de ses serveurs, ce qui est assez clivant par rapport au reste de l’industrie du cloud et du numérique.
Le plus gros de notre poste d'émissions carbone reste la fabrication des serveurs et essentiellement celle des composants électroniques en Asie et spécifiquement en Chine. 46% de notre bilan carbone aujourd'hui sont liés à cette fabrication. Le deuxième poste d'émission c'est la partie électricité où il y a des très grandes différences en fonction des localisations et on pourra discuter du Québec où nous opérons en plus de l’Europe.
Bien avant qu'on commence à parler de problématique environnementale, OVH a mis en œuvre une méthode durable sur la partie serveurs.
Un data center classique et la plupart des acteurs du “cloud” vont utiliser leurs serveurs de quatre à six ans. Récemment les trois grands acteurs américains - Google, Amazon et Microsoft ont annoncé avoir prolongé la durée de vie des serveurs d'au moins un an. À la fin de cette durée de vie les serveurs, dans le meilleur des cas, sont revendus mais aussi potentiellement détruits.
Une fois terminée ce qu'on appelle la première vie du service du serveur, celui-ci est retiré du centre de données et il est complètement désassemblé et chaque composant est ensuite testé et repart dans notre stock. OVH réinjecte dans son stock tout ce qui peut l’être, à moins qu'il y ait des défauts qui eux partent en retour fabricant ou en destruction. Tout ce qui est réutilisable repart dans le fil de production.
Frédéric Guarino - Perspective & Context
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