Le secteur de la Deeptech en plein renouveau
Sous la surface de la Tech, émerge un paysage dynamique : celui de la Deeptech. Des domaines énigmatiques et fascinants comme la biotechnologie, l'intelligence artificielle, la robotique ou encore la physique quantique y trouvent leur écho. Explorons ce secteur en plein essor.
Qu’est-ce que la Deeptech ?
Parler de Deeptech, c'est évoquer un pan bien particulier de l'écosystème technologique : celui des innovations avancées et de pointe. En clair, les deep tech représentent des start-ups audacieuses, élaborant des approches révolutionnaires ancrées dans des recherches sophistiquées et des technologies avant-gardistes :
la santé,
l'intelligence artificielle,
la biotechnologie,
la blockchain,
l'automatisation et la robotique,
etc.
La caractéristique fondamentale de la Deeptech réside dans la complexité et l'innovation inhérentes à ces technologies. Elles demandent un niveau d'expertise technique et de recherche scientifique conséquent. En cela, la Deeptech est intrinsèquement collaborative, rapprochant universités, centres de recherche, investisseurs et entreprises autour d'un but commun : la mise sur le marché de technologies disruptives. L'embauche de chercheurs au sein des organisations ou le recours à des experts pour des missions spécifiques figurent parmi les stratégies employées pour concrétiser ces innovations.
La France abrite actuellement près de 1 800 start-up deeptech soutenues par l'initiative France 2030.
Ces start-up Deeptech, générant 50 000 emplois, représentent un moteur essentiel de l'économie locale et une force propulsive pour la réindustrialisation.
Au cours des quatre dernières années, Bpifrance a déployé 2 milliards d'euros de financements via France 2030. Rien qu'en 2022, 869 de ces start-up ont bénéficié d'un financement total de 673 millions d'euros.
Quelles différences avec la Tech traditionnelle ?
A contrario de la technologie courante, aisément reproductible ou imitable, la Deeptech s'ancre dans une expertise à la fois fine et particulière. Cette dernière se distingue par une complexité technologique largement supérieure. Elle se fonde souvent sur des algorithmes détaillés et des systèmes avancés, où chaque élément est savamment orchestré pour produire une solution innovante.
D'autre part, la Deeptech nécessite une recherche et développement (R&D) plus intense. Le développement d'innovations technologiques disruptives requiert une coopération étroite entre divers acteurs - scientifiques, ingénieurs, investisseurs, et entreprises. Ce travail collaboratif de R&D se révèle donc primordial dans l'écosystème Deeptech.
Par ailleurs, la protection intellectuelle occupe une place centrale en Deeptech. Compte tenu de l'expertise requise, des algorithmes élaborés et du volume important de données, il est nécessaire de garantir la protection intellectuelle et les brevets. Ceux-ci sont essentiels pour assurer la pérennité de l'entreprise et lui permettre de générer des revenus à long terme.
Enfin, du fait de sa complexité et de son fort potentiel d'innovation, la Deeptech requiert des investissements plus conséquents que la technologie traditionnelle. Ces investissements se justifient par la volonté de créer et de commercialiser des technologies réellement innovantes, capables de bouleverser leur secteur d'application.
Exemples de Deeptech
Pasqal
Pasqal se positionne en tant que leader dans l'univers de la Deeptech avec son expertise dans le domaine de la computation quantique. Ils utilisent des atomes froids, arrangés dans des géométries complexes, pour constituer des processeurs quantiques. Ainsi, Pasqal vise à résoudre des problèmes industriels et académiques d'une envergure autrefois insurmontable, tout en ouvrant la voie à l'ère de l'information quantique.
Orbis Holographics
Orbis Holographics propose une gamme d'hologrammes à destination des entreprises, des particuliers et des institutions. Ses hologrammes sont utilisés dans des domaines variés, tels que la publicité, la communication, l'éducation, le divertissement et la sécurité.
Orbis Holographics est l'un des principaux acteurs du marché français de l'holographie. Elle a déjà réalisé de nombreux projets, notamment pour les marques Nike, L'Oréal et Coca-Cola.
Stanley Robotics
Stanley Robotics est une entreprise française qui développe des solutions de parking robotisé autonome. Leurs robots, appelés Stan, sont capables de se déplacer de manière autonome dans les parkings et de garer les voitures dans des espaces optimisés.
Les solutions de parking robotisé de Stanley Robotics ont pour objectif de réduire l'empreinte carbone des parkings, d'optimiser l'espace et de fluidifier la circulation. Les robots Stan sont également capables de collecter des données sur l'utilisation des parkings, ce qui permet aux gestionnaires de parking d'améliorer la performance de leurs installations.
Stanley Robotics est une entreprise en pleine croissance qui a l'ambition de devenir le leader mondial des solutions de parking robotisé autonome.
Naker
Naker, spécialisée dans la création de contenus interactifs en ligne, propose une plateforme qui permet de concevoir des animations 3D pour le web. Avec un outil facile d'utilisation, ils démocratisent l'accès à des expériences web interactives, apportant une nouvelle dimension au contenu en ligne.
Cailabs
Cailabs est une entreprise française de photonique fondée en 2017. Elle développe des technologies de pointe pour la fabrication de composants photoniques innovants, tels que des lasers, des amplificateurs et des détecteurs. Ces composants sont utilisés dans une large gamme d'applications, telles que la communication optique, la télédétection, la santé et la sécurité.
Cailabs a développé une technologie brevetée appelée « Light Shaping » qui permet de contrôler la forme et l'intensité de la lumière avec une précision inégalée. Cette technologie a le potentiel de révolutionner de nombreux domaines d'activité, tels que la téléphonie mobile, la réalité virtuelle et la réalité augmentée.
Quels sont les défis de la Deeptech ?
Tout d'abord, l'un des obstacles majeurs se trouve dans le coût de développement et de commercialisation de ces technologies innovantes. D'une part, la recherche et le développement, mais aussi la protection intellectuelle et le marketing, demandent des ressources financières considérables.
Ensuite, le défi de la complexité technologique est également conséquent. Ces technologies, loin d'être triviales, requièrent une expertise technique pointue. Il s'agit donc non seulement de maîtriser ces technologies, mais également de les rendre accessibles et compréhensibles pour le grand public et les utilisateurs finaux.
En parallèle, la question de la conformité réglementaire se pose. Les entreprises opérant dans des domaines de la Deeptech sont souvent confrontées à des réglementations strictes et parfois complexes à respecter. Ces contraintes peuvent ralentir le développement et la commercialisation des innovations.
Enfin, la question de la sécurité est indéniablement un défi pour la Deeptech. Ces technologies innovantes, par leur nature même, peuvent être particulièrement exposées aux cyberattaques. La protection des données sensibles et la garantie de la vie privée des consommateurs sont donc au cœur des préoccupations.
Et la suite ?
Désormais, il est clair que la Deeptech se dresse comme une force incontournable au sein de l'écosystème Tech français. Avec ses innovations de rupture, elle a le potentiel de bouleverser de nombreux secteurs, malgré les défis importants qu'elle rencontre. Son évolution reflète non seulement les progrès technologiques constants, mais aussi l'implication grandissante des acteurs de la recherche, des entreprises, et des institutions financières. Alors que les exemples de start-up Deeptech prolifèrent et que les investissements dans le secteur s'intensifient, le renouveau de la Deeptech semble bel et bien amorcé.
Article rédigé par Romain Frutos, rédacteur passionné par l’IT et les nouvelles technologies.
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