Comment Uber arrive comptablement à payer les pariculiers?

Extrait de http://blog.uber.com/FocusChauffeurs :
La grande majorité (80%) ont le statut d’entreprise individuelle/micro-entreprise, EURL ou SASU pour les chauffeurs à leur compte, ou bien de SARL ou SAS pour les sociétés. 20% seulement sont auto-entrepreneurs.[/quote]

Bonjour,

Ne nous voilons pas la face, dans de nombreux cas, ces entreprises souvent à l'étranger considèrent qu'ils n'ont pas à vérifier que la personne est en règle dans l'autre pays surtout pour des sommes très faibles. Ils mettent dans leurs conditions générales que la personne doit l'être et lui font éditer un justificatif directement sur leur site. Ensuite, ils considèrent que le reste est de la responsabilité de la personne.

Merci pour vos réponses,
Donc ils (Uber, Airbnb, Google, Amazon,...) jouent sur la zone grise des réglementations entre les pays pour bypasser le code du travail local.

Bonjour,

Oui.
Tant que ce n'est pas réglementé clairement.

Certains pays acceptent des petits revenus qui sont juste à déclarer à leur irpp, en France, il faut être immatriculé.

Voici le cas d'un webmaster avec Adsense qui rejoint ce que vous avez dit hmg
http://blogbuster.fr/adsense/declarer-impots-google-adsense.htm

D'un autre côté, cette balance est injuste.

Les entreprises californiennes peuvent faire travailler les français (le reste du monde d'une façon générale), par contre les entreprises françaises ne le peuvent pas (d'un point de vue légale/comptable)

Ne serait elle pas la raison pour laquelle nous n'arrivons pas à avoir un google français...

Bonjour,

Aux US, la plupart des taxes et cotisations sont de la responsabilité des personnes elles-mêmes. Vous n'avez rien prévu ou gardé, et bien vous nettoyez les tables de macdo à 80 ans.

En France, le système est réglementé pour que chacun participe à l'effort de tous et qu'il ne soit pas nécessaire qu'autant de personnes âgées travaillent ou soient à la rue.

baros a écrit : Les entreprises californiennes peuvent faire travailler les français (le reste du monde d'une façon générale), par contre les entreprises françaises ne le peuvent pas (d'un point de vue légale/comptable)

C'est complètement faux.
Aux USA, il n'y a pas besoin de s'enregistrer pour gagner de l'argent d'Adsense par exemple. La seule obligation, c'est de déclarer ses revenus au fiscc en fin d'année. Donc pas besoin d'autoentrepreneur, de RSI, etc.. Donc une entreprise française pourrait faire exactement le symétrique de Goggle sans aucune difficulté.

Par contre, est-ce que Google aurait pu se développer en France avec l'URSSAF, le RSI, le code du travail français, les fisc français, les 35heures et les institutions françaises, j'en doute fortement.

Les chauffeurs Uber revenant dans l'actualité (et ayant été bloqué dans leurs bouchons...) je me demande pourquoi ce système n'est toujours pas redressé, alors que de notre côté on nous agite en permanence cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Nous avons donc des chauffeurs qui bien souvent ne possèdent pas leur outil de travail, travaillent pour un client unique, avec certainement un contrat d'exclusivité, et ne peuvent pas négocier leurs tarifs. Comment donc peuvent-ils être considérés comment indépendant par les organismes sociaux?

Paul92 a écrit : Nous avons donc des chauffeurs qui bien souvent ne possèdent pas leur outil de travail,...

Je crois que c'est exactement le contraire, les chauffeurs travaillent avec leur véhicule personnel, Uber ne faisant aucun investissement.

mixomatose a écrit :

Paul92 a écrit : Nous avons donc des chauffeurs qui bien souvent ne possèdent pas leur outil de travail,...

Je crois que c'est exactement le contraire, les chauffeurs travaillent avec leur véhicule personnel, Uber ne faisant aucun investissement.

Uber leur impose souvent un leasing d'après ce que j'ai compris.

Non. Ils leur imposent une liste de véhicule (tu ne peux pas être chauffeur Uber avec ta clio de 1995). Mais après, que ça soit la tienne ou un leasing (ils proposent le service via leurs partenaires évidemment) ils s'en foutent.

Et dans l'absolu, Uber ne met à dispo que l'application pour trouver les clients. Sauf qu'ils imposent aussi unilatéralement le tarif, et ça c'est déjà beaucoup plus limite pour le lien de subordination.

S'il ne faisait que mettre son application (parmi d'autres) à disposition il n'y aurait en effet pas matière à discuter.

La plupart des chauffeurs Uber avec qui j'ai discuté sont en AE, une bonne moitié ne possède pas vraiment la voiture qu'ils conduisent mais la louent à des (j'ai oublié le nom exact). Des gens qui gèrent un parc automobile pour ces personnes en activité de VTC (Et à les entendre, y'a pas mal de black qui se fait)


Ceux qui possèdent leur propre voiture, c'est un peu comme des franchisés. Ils utilisent Uber comme plateforme pour leur clientèle et se font taxer une commission par Uber (Mise en relation avec le client, fournis l'application...)


J'ai aussi entendu certains chauffeurs développer leur clientèle en perso, au gré des rencontres qu'ils font via Uber.

Il me semblait qu'on ne pouvait pas être AE avec un client unique s'il s'agit de son activité principale.

Ce qui m'épate c'est de voir cette tolérance assez étonnante quand on voit dans le même temps tous les soucis que nous pouvons avoir. Surtout que dans notre cas le statut d'indépendant est la plupart du temps choisi et non pas imposé par une multinationale qui se débrouille pour déclarer le moins de bénéfices possibles en France.

Enfin on nous répondra évidemment qu'Uber fait dans le social en offrant un travail gratifiant à des personnes qui ne trouvaient aucun emploi jusque là ...

Les chauffeurs de VTC n'ont PAS de client unique. En effet, les factures éditées automatiquement par Uber sont émises au nom du chauffeur et en aucun cas au nom d'Uber. Ainsi, le client du chauffeur n'est pas Uber mais bien la personne transportée. Uber n'est qu'un intermédiaire qui gère la mise en relation VTC/voyageur, le paiement, et le développement de la plateforme.

C'est une blague 😮 . Uber impose sa grille tarifaire, sa commission, son règlement, mais ce n'est officiellement qu'un simple apporteur d'affaire ?

Paul92 a écrit : C'est une blague 😮 . Uber impose sa grille tarifaire, sa commission, son règlement, mais ce n'est officiellement qu'un simple apporteur d'affaire ?

Paul92 : c'est un bon résumé de la manière dont Uber voit la chose.

Cette multinationale, et d'autres dans son sillage, ont galvaudé le statut d'indépendant 😕 . En prime ils auront réussi le tour de force d'avoir l'opinion publique de leur côté et d'amadouer les pouvoir publics (malgré une optimisation fiscale décomplexée) face aux artisans-taxi. Et dire que certains politiques osent nous vendre ce modèle, ça fait rêver 😕 .

Indépendants et Artisans taxis, ça se discute.
A Paris, beaucoup sont exploités par les grosses sociétés dont les patrons/propriétaires étaient des personnages haut placés de la république.
Et ailleurs, leur monopole s'apparents parfois à du racket (60€ pour faire Massy TGV Orly).
Après, il ne faut pas s'étonner que les taxis parisiens soient plus chers que dans les autres grandes capitales.

Alors, oui, le coup de pied dans la fourmillière était nécessaire. Il faut simplement mettre des garde-fous à Uber et consors.

Disons que la révolution technologique et les mutations économiques récentes ont permis de dépoussiérer de manière radicale des secteurs (de la photographie au transport aérien, en passant par l'hôtellerie ou les télécoms) qui jusque là se croyaient à l'abri, avec les excès que cette situation peut comporter. De la multinationale comme Kodak au petit chauffeur de taxi, chacun doit se remettre en cause brutalement ou périr.

Je ne m'apitoie pas plus que ça, finalement ils ne font que connaître ce que nous vivons depuis 15 ans dans l'informatique avec la concurrence de l'offshore. Simplement alors que les taxis, et malgré G7, ont un jour la réelle perspective d'être vraiment indépendants, la méthode Uber par contre s'apparente à du servage moderne, puisque dans les faits les chauffeurs très souvent ne sont pas propriétaires de leur outil de travail, ne maîtrisent par leur clientèle, pas plus que leurs tarifs et leurs process, et qu'ils n'ont pas de réelles perspectives de voir cette situation changer. Je ne vois pas qui ici pourrait se réjouir de constater que le statut d'indépendant est dans bien des secteurs de plus en plus dévoyé.

Sinon 60€ pour un trajet si court, je n'ai jamais eu par contre. Il m'a fallu prendre un taxi à Roissy dernièrement. 55€ un jour férié à minuit pour faire plus de 30kms, ça me paraît correct.