le coup de bambou de l'exercice N+2

sug a écrit : - provisionner pour parer à ce mauvais passage, OK, mais de quelle manière ? on les mets où les brouzoufs? cela sous-entend ne pas suivre la feuille d'optimisation d'olivier qui dans mon cas me met 0€ en souscription au capital et me reverse la totalité des dividendes?
Ou alors je n'ai rien compris et ce "redressement" s'effectue au niveau de mes impôts sur le revenu (et pas au niveau de la société) et dans ce cas-là, je me débrouille pour bourrer mes livrets A , codevi et autres placements disponibles, pour pouvoir payer ces arriérés?

Stop stop stop stop stop.

Si tu es en EURL à l'IS, c'est à dire une structure qui tient une comptabilité en dépenses/recettes, il n'y a pas de "coup de bambou" de 3ème année.

En EURL IS, tu as intérêt à faire payer tes cotisations sociales par la société (tu décides de te payer "en net").

Ainsi, pour 30kE de rémunération, on va dire que t'en auras pour 10kE de cotisations sociales. La société te paie donc 30k nets. Ensuite, il faut donc payer les 10k de cotisations. Sauf que la première année, les organismes sociaux vont appeler par exemple 3kE au lieu de 10kE. Mais la société étant en créance/dettes, elle va déduire 10k de ton résultat (3k effectivement payés, 7k provisionnés comptablement). Niveau trésorerie, la société décaisse 30k (rémun) + 3k (cotisations provisionnelles "faibles" appelées par les organismes sociaux). Et elle va garder de côté les 7k qui restent. En 3ème année, donc il va y a voir les régularisations (+ les provisions pour l'année en cours), la société va donc solder les 7k et basta.

Bref, la feuille de calcul d'olivier présente une situation créance-dette et n'est pas faite pour estimer les flux de trésorerie (compta et tréso sont deux choses différentes).
Donc la feuille de calcul te donne les cotisations dues. Tu soustrais les cotisations que tu paies effectivement et la différence te donne les sommes à provisionner.

A titre perso, vu que c'est la société qui paie les cotisations pour toi, tout ceci n'a pas d'impact vu que tu te contentes de déclarer 30k (enfin un peu plus, vu que t'as de la CSG en plus).

Là où c'est plus embêtant, c'est en entreprise individuelle où, hors option, tu ne peux pas provisionner. Du coup la première année, tu paies très peu de charges sociales (alors que pourtant c'est de l'argent que tu dois) et du coup t'as un résultat imposable artificiellement élevé. Tu paies donc de l'IRPP sur du bénéfice qui va disparaître dans 2 ans ...

Le coup de bambou ne concerne donc pas l'EURL IS. Du moins pas quelqu'un qui a 2 neurones et qui claque pas 100% du HT facturé ... Mais là c'est pas un problème d'EURL, EI ou autre, c'est un problème de neurones.

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J'ai pas l'air c** là ... Bon ben cette subtilité-là m'avait complètement échappé ... Merci de cette réponse, ça m'éclaircit sacrément l'esprit !

Plus ça va plus j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une structure type AE ou EI ... ça m'a l'air d'être un bon gros bourbier au final...

Une question toutefois : je reviens à tes 7K de provisions, ils sont provisionnés où concrètement ?

sug a écrit : Plus ça va plus j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une structure type AE ou EI ... ça m'a l'air d'être un bon gros bourbier au final...

AE c'est ultra-basique et ca a un intérêt parce que c'est juste une fraction du CA trimestriel qui est prise et zou, pas de régularisation à terme, etc ...

EI, c'est plus simple, c'est le statut historique. Et en-dessous d'un certain niveau de résulat, tu t'en sors au même niveau de cash au final par rapport à une EURL, mais tu n'as pas de statuts, de décisions ordinaires/AG, une compta un peu plus simple (mais pas forcément triviale pour autant) ... J'avoue qu'à titre perso, je n'aime pas du tout le concept même d'EI ... Mais bon, pourquoi pas.

666 a écrit : Une question toutefois : je reviens à tes 7K de provisions, ils sont provisionnés où concrètement ?

Une ligne dans ta compta.

Puis après le moment venu de payer, il faut évidemment avoir les thunes. Donc soit tu laisses les 7k sur le compte courant (ou t'investis dans des opcvm de tréso ou des CAT) de la société, soit tu te débrouilles pour avoir le pognon grâce à tes recettes.

Il faut bien distinguer les flux de trésorerie de la comptabilité dans une structure en créance/dettes. La simplicité de l'EI vient aussi du fait qu'elle est par défaut en encaissements-décaissements pour les BNC. C'est plus simple de visualiser les choses quant la compta est "alignée" sur les mouvements de trésorerie (c'est pas totalement le cas à cause des amortissements, ...).

Après, à notre niveau, à moins d'être mal cablé, c'est totalement gérable.

sug a écrit : Plus ça va plus j'ai du mal à comprendre l'intérêt d'une structure type AE ou EI ...

Mouaih, enfin tout le monde n'est pas freelance en informatique avec un contrat démarrant dès le début de la création de l'EURL et un CA de 1ère année à bloc.

La plupart des entreprises ont des démarrages progressifs et les forfaits de 1ère et 2ème années (ou le principe de l'AE, mais c'est un autre débat) permettent de monter en puissance.

Et en EI, contrairement à ce que certains pensent, il n'y a aucun problème pour provisionner les cotisations et fonctionner en créances/dettes comme en EURL. L'avantage est la souplesse, l'inconvénient est l'absence d'IS.

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François