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Cotisations Sécu & Retraite sans CA
Celeri
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Celeri
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30 avril 2015
Bonjour à tous,
Dans le cadre de la réflexion que beaucoup de freelance connaissent du "que faire de la trésorerie que j'accumule chaque année ?", j'en suis arrivé à me dire qu'elle pourrait me servir de "réserve de garantie" pour mes cotisations, notamment retraite, au cas où j'aurais envie de m'arrêter de travailler avant l'âge de départ à taux plein.
Donc voilà la question : supposons que mon âge de départ à taux plein est 65 ans et que j'arrive à 60 ans avec assez de trésorerie pour me payer pendant 5 ans sans avoir le moindre contrat, est-ce que les cotisations seraient valables pour valider la retraite à taux plein au bout de ces 5 ans, malgré le fait qu'il n'y aurait eu aucun travail ?
Je n'ai pu trouver la question directement traitée nulle part. Fondamentalement, vu qu'il y aurait eu les cotisations, je ne pense pas qu'il y ait de problème légal ou fiscal, mais peut-être que quelque chose m'échappe et que ça pourrait être considéré comme un abus quelconque ?
Merci par avance pour votre aide !
Dans le cadre de la réflexion que beaucoup de freelance connaissent du "que faire de la trésorerie que j'accumule chaque année ?", j'en suis arrivé à me dire qu'elle pourrait me servir de "réserve de garantie" pour mes cotisations, notamment retraite, au cas où j'aurais envie de m'arrêter de travailler avant l'âge de départ à taux plein.
Donc voilà la question : supposons que mon âge de départ à taux plein est 65 ans et que j'arrive à 60 ans avec assez de trésorerie pour me payer pendant 5 ans sans avoir le moindre contrat, est-ce que les cotisations seraient valables pour valider la retraite à taux plein au bout de ces 5 ans, malgré le fait qu'il n'y aurait eu aucun travail ?
Je n'ai pu trouver la question directement traitée nulle part. Fondamentalement, vu qu'il y aurait eu les cotisations, je ne pense pas qu'il y ait de problème légal ou fiscal, mais peut-être que quelque chose m'échappe et que ça pourrait être considéré comme un abus quelconque ?
Merci par avance pour votre aide !
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JohnDoe
Nombre de posts : 163Nombre de likes : 6Inscrit : 19 mars 2022Bonjour
Je ne sais pas si ça peut vous aider mais j'avais eu le questionnement et j'avais lu qu'il était possible de cotiser volontairement à la retraite pour les indépendants ayant cessé leur activité -
calvin
Nombre de posts : 149Nombre de likes : 74Inscrit : 27 mai 2019
en théorie : le schéma que vous envisagez pose plusieurs problèmes :Donc voilà la question : supposons que mon âge de départ à taux plein est 65 ans et que j'arrive à 60 ans avec assez de trésorerie pour me payer pendant 5 ans sans avoir le moindre contrat, est-ce que les cotisations seraient valables pour valider la retraite à taux plein au bout de ces 5 ans, malgré le fait qu'il n'y aurait eu aucun travail ?- une société est normalement instituée par des associés en vue de partager le bénéfice ou profiter de l'économie qui en résultera (article 1832 du code civil). Dans votre cas, la société ne remplit aucune de ces deux fonctions, et on peut donc s'interroger sur sa raison d'être
- la société dispose d'une personnalité propre dotée d'un intérêt distinct du vôtre : l'intérêt social. En engageant des dépenses (votre salaire) sans aucun espoir de gain en contrepartie pour la société, vous méconnaissez l'intérêt de cette dernière puisqu'elle n'a "rien à gagner" dans ces opérations. Il s'agit donc d'une forme d'abus de bien social
- en tant que dirigeant, vous êtes tenu de veiller aux équilibres comptables de la société, et vous engagerez donc votre responsabilité dans une situation qui pourrait être assimilée à la poursuite abusive d'une exploitation déficitaire
en pratique : si vous êtes le seul associé de votre société, que vous n'avez plus aucun client ni fournisseur, on voit mal qui pourrait vous assigner en justice pour les délits mentionnés ci dessus. Comme vous l'avez indiqué, le fisc et l'URSSAF ne devraient pas poser de problème non plus dès lors qu'ils trouvent leur compte dans l'opération. Le risque parait donc relativement modeste, mais il n'est toutefois pas totalement nul
de nombreux chefs d'entreprise qui arrivent en fin de carrière convertissent leur société en SC immobilière ou patrimoniale et convertissent l'essentiel de leur trésorerie accumulée en placements, tout en continuant de se remunérer au titre d'une direction "passive" mais toutefois bien réelle de la société. Vous pourriez éventuellement envisager cette option si vous souhaitez mitiger le risque (et accessoirement limiter l'effet de l'inflation) -
Celeri
Nombre de posts : 103Nombre de likes : 46Inscrit : 30 avril 2015Merci Calvin pour ces éléments très éclairants ! -
JohnDoe
Nombre de posts : 163Nombre de likes : 6Inscrit : 19 mars 2022Bonjour
je vous remercie également même si ce n'est pas mon sujet car je ne connaissais pas cette possibilité. Par contre je ne comprends pas ce que vous entendez par limiter l'effet de l'inflation ? -
Celeri
Nombre de posts : 103Nombre de likes : 46Inscrit : 30 avril 2015Tel que je le comprends, il s'agit de toucher des loyers sur les investissements effectués, lesquels suivent (plus ou moins) l'inflation. -
calvin
Nombre de posts : 149Nombre de likes : 74Inscrit : 27 mai 2019
si par exemple Celeri dispose d'une trésorerie de 300 000 € et que l'inflation est de x% par an, la valeur que représente ces 300 000 € (son équivalent en biens et services) diminuera d'autant pendant toute la période où la trésorerie restera sur le compte de la société. Pour éviter ce phénomène, il est donc impératif de la placer pour qu'elle produise des revenus (loyers, dividendes, intérêts, plus-values, etc) susceptibles de "couvrir" l'inflationje vous remercie également même si ce n'est pas mon sujet car je ne connaissais pas cette possibilité. Par contre je ne comprends pas ce que vous entendez par limiter l'effet de l'inflation ?
bien souvent, la société d'exploitation dispose d'un objet social cantonné à une activité précise (le conseil informatique, par exemple) ce qui a deux conséquences :- les possibilités de placement de la trésorerie sont limitées à une gamme de supports assez restreinte (CTO ou compte à terme par exemple) si on veut éviter le dépassement de l'objet social
- un investissement un peu trop audacieux et conduisant à de lourdes pertes a de bonnes chances d'être durement sanctionné par l'administration fiscale au titre de l'acte anormal de gestion
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JohnDoe
Nombre de posts : 163Nombre de likes : 6Inscrit : 19 mars 2022
Merci beaucoup pour ces explications.calvin a écrit :
si par exemple Celeri dispose d'une trésorerie de 300 000 € et que l'inflation est de x% par an, la valeur que représente ces 300 000 € (son équivalent en biens et services) diminuera d'autant pendant toute la période où la trésorerie restera sur le compte de la société. Pour éviter ce phénomène, il est donc impératif de la placer pour qu'elle produise des revenus (loyers, dividendes, intérêts, plus-values, etc) susceptibles de "couvrir" l'inflationje vous remercie également même si ce n'est pas mon sujet car je ne connaissais pas cette possibilité. Par contre je ne comprends pas ce que vous entendez par limiter l'effet de l'inflation ?
bien souvent, la société d'exploitation dispose d'un objet social cantonné à une activité précise (le conseil informatique, par exemple) ce qui a deux conséquences :- les possibilités de placement de la trésorerie sont limitées à une gamme de supports assez restreinte (CTO ou compte à terme par exemple) si on veut éviter le dépassement de l'objet social
- un investissement un peu trop audacieux et conduisant à de lourdes pertes a de bonnes chances d'être durement sanctionné par l'administration fiscale au titre de l'acte anormal de gestion
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lalala13
Nombre de posts : 183Nombre de likes : 19Inscrit : 12 novembre 2012
Bonjour,calvin a écrit :
en pratique : si vous êtes le seul associé de votre société, que vous n'avez plus aucun client ni fournisseur, on voit mal qui pourrait vous assigner en justice pour les délits mentionnés ci dessus. Comme vous l'avez indiqué, le fisc et l'URSSAF ne devraient pas poser de problème non plus dès lors qu'ils trouvent leur compte dans l'opération. Le risque parait donc relativement modeste, mais il n'est toutefois pas totalement nul
de nombreux chefs d'entreprise qui arrivent en fin de carrière convertissent leur société en SC immobilière ou patrimoniale et convertissent l'essentiel de leur trésorerie accumulée en placements, tout en continuant de se remunérer au titre d'une direction "passive" mais toutefois bien réelle de la société. Vous pourriez éventuellement envisager cette option si vous souhaitez mitiger le risque (et accessoirement limiter l'effet de l'inflation)
Il me semblait avoir lu qu'un changement radical d'activité (par exemple du conseil informatique, vers patrimonial ou immobilier) était considéré comme une cessation d'activité et par suite le boni du dirigeant TNS soumis aux cotisations sociales.
Ne serait-ce pas le cas pour Celeri ici ? du coup l'intérêt financier ne serait plus le même...freelance Gérant majoritaire SARL / IS -
calvin
Nombre de posts : 149Nombre de likes : 74Inscrit : 27 mai 2019
le changement d'objet social projeté entraine effectivement la création d'une personne morale nouvelle au sens fiscal, et les effets de cette opération sont bien ceux de la cessation d'activité décrits ici. Il s'agit notamment de l'imposition des bénéfices non taxés, des bénéfices en sursis d'imposition et des plus-values latentes de l'actif socialIl me semblait avoir lu qu'un changement radical d'activité (par exemple du conseil informatique, vers patrimonial ou immobilier) était considéré comme une cessation d'activité et par suite le boni du dirigeant TNS soumis aux cotisations sociales. Ne serait-ce pas le cas pour Celeri ici ? du coup l'intérêt financier ne serait plus le même...
dans le cas de Celeri, si l'actif est composé uniquement de la trésorerie, et qu'il n'y a pas de bénéfices en sursis d'imposition (cas le plus probable), la cessation d'activité qui découle de la transformation n'a donc aucun effet "dommageable" au plan fiscal. Dans la mesure où la société initiale est dissoute mais pas liquidée, la question du boni ne se pose pas ici -
hmg
Nombre de posts : 26868Nombre de likes : 418Inscrit : 9 janvier 2005Bonjour,
Plutôt que de verser une rémunération, il faudrait voir auprès de l'URSSAF/CIPAV si le versement de dividendes au delà de 10% "du capital et du compte courant" pour un TNS en EURL permet d'obtenir des droits retraite identique à la rémunération.
Cela évitera de créer des pertes au delà des frais courants et des cotisations sociales. Cela écartera par ailleurs les idées de rémunération sans contre partie d'un travail.Cordialement, - HMG - hmg_71@yahoo.fr Expert comptable - Paris - www.hmgec.com Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas. -
KrysHL
Nombre de posts : 35Nombre de likes : 3Inscrit : 30 août 2018Bonjour,
J'ai posé dernièrement la question à l'URSSAF sur les droits sociaux liés aux dividendes et j en ai profité pour demander confirmation concernant la prise en compte ou non de l'abattement. Voici leur réponse :
"
je vous confirme que vous devez déclarer la totalité des
dividendes qui dépassent les 10% du capital social.
Au niveau social, il n'y a pas d'abattement appliqué comme pour la partie fiscale.
De plus, les cotisations sociales payées ouvrent bien aux droits sociaux
"
J'ai renvoyé un message pour avoir leur retour sur les différentes décisions de justice à ce sujet. J'attends leur réponse. -
Celeri
Nombre de posts : 103Nombre de likes : 46Inscrit : 30 avril 2015Je comprends à peu près l'idée de privilégier le versement de dividendes au lieu d'une rémunération pour le côté "absence de travail".
Par contre, la partie économique m'échappe : j'avais cru comprendre qu'en EURL, le versement de dividendes au-delà de 10% est lourdement taxé/chargé : est-ce que ça reste malgré tout plus intéressant qu'un salaire en SASU ?
En tout cas merci pour avoir mis en avant cette piste qui reste intéressante !