Expatriation - Viabilité montage sous-traitance entre france et pays étranger
Free-Worker-463782
Bonjour,
Je suis gérant d'une eurl dont l'objet social est de réaliser des prestations dans l'IT.
J'ai pour projet de m'expatrier dans un pays hors UE et dans lequel j'aurai la résidence, la résidence fiscale et une société locale pour la même activité (pays avec convention avec la France). Je vais continuer à réaliser des prestations, à distance depuis le pays étranger, pour des clients français ou étranger mais souhaite les facturer depuis la société française pour plus de crédibilité et pour faciliter les virements en euros des clients.
Il y aura ensuite un contrat de sous-traitance entre l'eurl et ma société étrangère locale, cette dernière refacturera exactement à l'eurl ce que l'eurl facture aux clients.
Question : Est-ce que l'administration fiscale française peut trouver quelque chose à redire ?
Merci d'avance pour vos retours
- Free-Worker-99999999999
Ça me parait être un jeu dangereux : règles des prix de transfert, la résidence fiscale et le respect des conventions fiscales bilatérales ...
Ca le fait si tu fais quelques contrats, mais, la refacturation à l'identique entre ta société étrangère et l'EURL française peut être interprétée comme une tentative de déplacer les bénéfices pour des raisons fiscales.
Et plein d'autres choses : redressement fiscal, etc.
Je dirais qu'il faut être sûr de ton coup. -
calvin
Nombre de posts : 149Nombre de likes : 74Inscrit : 27 mai 2019Il y aura ensuite un contrat de sous-traitance entre l'eurl et ma société étrangère locale, cette dernière refacturera exactement à l'eurl ce que l'eurl facture aux clients.
quel est l'intérêt de cette opération pour l'EURL si elle n'y gagne rien ? A priori aucun, et ce point peut déjà constituer un problème en cas de contrôle
Est-ce que l'administration fiscale française peut trouver quelque chose à redire ?
Oui (cf point ci-dessus). En particulier, comme indiqué dans le commentaire précédent, la problématique des prix de transfert peut se poser : vous devrez être en mesure de justifier que le tarif de la prestation facturée par la société bulgare correspond à un prix de marché dans une situation de pleine concurrence, soit le prix que n'importe quelle autre société bulgare (y compris celles dont vous n'êtes pas associé) pourrait demander pour la prestation en question... Bon courage !
si vous voulez évitez les problèmes, facturez votre client directement depuis la société bulgare; tant pis pour la "crédibilité"
-
VincentB_
Nombre de posts : 2396Nombre de likes : 954Inscrit : 11 juillet 2022Bonjour.
Question : Est-ce que l'administration fiscale française peut trouver quelque chose à redire ?
Oui, et l'administration fiscale de votre pays de résidence aussi...
Avocat (non, pas celui qui se mange) -
Free-Worker-463782
Nombre de posts : 4Nombre de likes : 0Inscrit : 22 octobre 2019Merci pour vos retours
C'est très clair sur la partie prix de transfert, et mettons les de côté pour la suite.
Sur la partie refacturation identique, si on laisse 5 ou 10% du CA sur la société française pour porter le contrat comme l'aurait fait une société de portage (au sens portage contrat), est ce que cela est envisageable ?
Dans le cadre de prestations IT, on n'est quasi jamais en direct avec les clients finaux donc finalement la société FR serait un intermédiaire de plus, ce qui donnerait :
client final => intermédiaire (com 10%) => ma société FR
client final => intermédiaire (com 10%) => ma société FR (com 10%) => ma société à l'étranger
Il y a effectivement déplacement des bénéfices, mais pour le coup j'exécute la prestation depuis l'étranger. Je ne créé pas une société offshore en restant en France
Droopyann
Nombre de posts : 3681Nombre de likes : 1831Inscrit : 21 mai 2018S'il y a déjà un intermédiaire, autant gérer directement avec l'intermédiaire 😜
-- Yann EURL IS depuis 2019VincentB_
Nombre de posts : 2396Nombre de likes : 954Inscrit : 11 juillet 2022Donc on va localiser une partie du CA de façon artificielle dans un autre pays que celui où il doit être fiscalisé.
Et là : boum.
Y en a vraiment qui n'ont peur de rien...
Je me suis fait iech avec l'affaire Patino pendant tout un trimestre quand j'étais en 4ème année, j'espérais ne plus jamais avoir à toucher au droit international privé ensuite, grande est ma déception...
Avocat (non, pas celui qui se mange)