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Le poste de CTO, c'est quoi ?

Utilisateur supprimé

Salut à tous,

nous sommes tous ici pour partager des éléments de notre vie professionnelle, alors profitons-en.

Je suis actuellement sur un poste de CTO dans une très belle entreprise de 6000 employés. Je propose que nous parlions des postes de CTO et de la réalité qu'il y a en face de chaque intitulé. Il y a plusieurs acceptions au terme CTO et je vais essayer d'exposer cette réalité. Il faut distinguer plusieurs cas que je vais tenter d'expliciter :

1/ le cas de la startup < 20 employés.

2/ le cas de la PME/ETI

3/ le cas de la grande entreprise > 5000 employés

(1) Le cas de la startup, c'est de loin, le cas le plus simple à comprendre. C'est dans la droite lignée de la célèbre bande dessinée "Chief Bullshit Officer". En fait, les créateurs d'une startup ont souvent des objectifs qui sont très loin de l'état de l'art de l'informatique moderne. C'est normal, ils vont développer un MVP (Minimum Viable Product) et vont jouer le "Fake it until you make it", bien connu. C'est de bonne guerre. Récemment, j'ai pensé à me lancer dans l'aventure Startup avec un produit 10 fois moins cher que la concurrence. J'ai beaucoup hésité entre faire le produit et feindre de faire le produit. C'est vraiment un choix difficile à faire.

Dans le même domaine, une startup a généralement peu de moyens et elle doit attirer du monde. Donc, il y a plusieurs mécanismes : l'apport en industrie.... les actions (d'un truc qui ne vaut rien)... les intitulés de poste. Dans ce contexte, le titre de CTO n'est qu'un titre fun. C'est l'homme à tout faire de la boite. Ca va de la prise réseau, à la configuration d'un routeur/firewall, en passant par la création de compte sur Google Workspace. Bref, dans l'ancien monde, le CTO est un RSI. Un responsable des systèmes d'information. La difficulté réside généralement dans le fait que le CEO, qui a fait 2 pings sur un serveur sur un compte d'essai AWS, croit qu'il connait l'informatique mondiale depuis l'invention de l'Intel 4004.

Budget zéro, achat de matos zéro, convergence vers l'état de l'art zéro....etc.... Bref, ça vole pas haut. Quand on veut faire un truc rapidement, on le fait en no-code. Quand on veut un kubernetes, on le met sur un core i5... ben oui, il y a 8 vCPU. On est large pour bosser avec 6 micro-services.... 😶‍🌫️

Kubernetes est à la mode. Donc, si tu as besoin de faire une multiplication, envoie la dans un pod kubernetes, le résultat de la multiplication va être "KubeControlizée". Ce sera top.

En général, le CTO d'une startup maitrise une seule stack technique. La boite est condamnée à passer par cette stack, quel que soit son domaine d'activité. Donc, encore une fois.... le mec fait du PHP/Laravel.... ce qui a pour conséquence que la gestion des sauvegardes de la boite se fera sous.... PHP/Laravel. Etc....

(2) Dans la PME/ETI, on est clairement sur une tentative de modernisation du directeur informatique. On est passé de DI à DSI. A l'heure de la digitalisation, on a fait des essais de DSI vers CDO. Puis, pour moderniser le titre, on a tenter de passer de DSI à CTO. Je comprends cette démarche, puisque les métiers étant à la manœuvre sur la contractualisation SaaS, il faut une sorte de Design Authority pour que tous ces gens bien intentionnés ne fassent pas de bêtise.

On va dire que nous sommes vraiment dans le "business as usual". Il y a de petites évolutions dans les PME/ETI, et, les titres et les périmètres de compétences accompagnent ces changements.

(3) Dans les grandes entreprises, les DSI sont en général des "politiques". Ce sont des gens qui ont fait des études sup-sup. Grandes écoles, cabinets ministériels, responsabilités à l'échelon régional.... etc... Donc, en gros, les DSI n'ont jamais, Ô grand jamais touché une bécane et ils se reposent sur des gens de confiance pour être conseillés.

C'est dans ce contexte que le CTO de grande entreprise évolue. Dans mon cas, c'est assez simple : je produis de la norme. Je suis le patron du Design Authority (composé d'une dizaine d'architectes que j'anime en "non-hiérarchique"). Cette autorité m'oblige à faire des PoC, à être dans des conseils stratégique, etc....

Je précise que dans les grandes entreprises, vous voyez des comportements qui vous semblent strictement impossibles. Et pourtant, ces problèmes arrivent. Hier, j'ai quand même croisé un problème dont l'origine vient du fait qu'un administrateur système n'avait pas mis les "Default Gateways" sur les cartes réseaux d'un cluster. Les bras m'en tombent. Le seul cas où tu peux faire ça, c'est dans ta piaule, entre 2 Raspberry pi. Tout le reste de l'état de l'art amène vers la configuration des "Default Gateways".

Dans un autre contexte, j'avais également vu des mecs qui avaient fait des règles de firewall pour router du 169.0.0.0/8. Je précise que 169.x.x.x c'est une adresse par défaut qui est auto-attribuée par une machine Windows lorsqu'elle attend une attribution d'adresse par un serveur DHCP, mais que le serveur DHCP n'est pas capable d'en fournir une. Ou, autre cas, qu'il n'y a tout simplement pas de serveur DHCP disponible sur le réseau.

Donc, les mecs ne comprenaient pas pourquoi ils obtenaient des adresses en 169.0.0.0/8 et ils s'étaient mis en tête d'accepter cet état de fait et de pondre des règles de firewall pour permettre le routage de cette anomalie vers le reste du SI. Encore un fois, les bras m'en tombent. C'est comme rouler sur les jantes. Ca peut faire illusion pendant un court instant.

Voilà, voilà, n'hésitez pas à commenter et à faire part de votre propre expérience.

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