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[Mutuelle] Article sur les mutuelles : ça ne sert à rien...

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Cet article n'est pas de moi, et résume très exactement (et bien mieux) ce que j'ai essayé d'expliquer dans le débat sur les mutuelles sur ce forum...

Désolé pour HMG, KZG, Tcharli, etc.... RIP j'ai envie de dire ? 😃
Votre complémentaire santé vous coûte de plus en plus cher pour des remboursements souvent insuffisants. A l'heure de la couverture santé pour tous, voici pourquoi et comment vous en passer.

Au 1er janvier 2016, la loi obligera tous les employeurs à proposer une complémentaire santé à leurs salariés. Une bonne nouvelle a priori, l'entreprise prenant à sa charge au minimum la moitié de la cotisation. Mieux encore, le Gouvernement promet de faciliter l'accès des retraités à cette assurance dès 2017. Un seul mot d'ordre : la mutuelle pour tous ! 96 % des Français sont pourtant déjà couverts par une complémentaire. Un score qui illustre l'efficacité du lobbying effectué par les compagnies d'assurance, les groupes de prévoyance et les sociétés mutualistes. A contre-courant, posons une question : cette assurance onéreuse vous est-elle indispensable ? Pas si sûr. Alors que les salariés du privé seront bientôt tous tenus d'y souscrire, les fonctionnaires, retraités, chômeurs et étudiants auraient intérêt à explorer une autre voie, celle de l'auto-assurance.

1 - Evaluez le coût, les cotisations pèsent jusqu'à 10 % de vos revenus
Avec des augmentations de 2 %, 5 %, 8 % par an depuis une dizaine d'années, les tarifs des complémentaires santé galopent. Dans les entreprises, c'est presque indolore, la cotisation étant déduite du salaire brut et prise en charge en partie par l'employeur. Les retraités et fonctionnaires, ponctionnés sur leur compte courant, n'en diront pas autant. Sur un marché captif et juteux, les assureurs récitent toujours les mêmes arguments pour justifier cette inflation : taxes supplémentaires, consommation médicale croissante avec le vieillissement de la population, désengagement de l'Assurance maladie.

Résultat, le poste mutuelle santé est en première ligne dans le budget des ménages. "Pour les retraités situés au niveau de vie médian, ce coût représente 8 % du revenu", indique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2016. Et de l'avis des professionnels, la hausse des primes va se poursuivre. Les plus démunis se tourneront vers le dispositif d'aide au paiement d'une complémentaire santé ou vers celui de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). Pour les autres, il faudra mettre la main au portefeuille. Ou changer d'approche.

2 - Faites vos comptes Les remboursements font souvent pâle figure
Si vous les avez conservés, sortez les relevés de remboursement envoyés par votre mutuelle, sur plusieurs années, pour une analyse fondée. Additionnez dans une colonne tous les remboursements reçus, y compris ceux n'ayant pas transité par votre compte mais payés directement aux professionnels de santé via le tiers payant, et dans l'autre toutes les cotisations versées.

Dans la très grande majorité des cas, l'écart sera saisissant en votre... défaveur. Tant mieux, vous dira-t-on, c'est que vous avez été en bonne santé ! Vraiment ? Richard, 35 ans, marié et deux enfants à charge, a fait ses comptes : 240 euros remboursés par sa mutuelle en 2011, 215 euros en 2012, 300 euros en 2013, 250 euros en 2014. Peu ou prou 1 000 euros sur quatre ans, quand il aura déboursé 6 700 euros de cotisations ! Au passage, l'un de ses fils aura séjourné quinze jours en soins intensifs pour lesquels la mutuelle n'aura pas versé un centime.

Ce fossé entre les cotisations et les remboursements n'est pas une exception, c'est la règle, notamment pour les retraités. Bien sûr, les assureurs sont toujours prompts à vous sortir le cas d'un assuré pour lequel la complémentaire a couvert au-delà des cotisations. Sur un ou deux ans, c'est possible, en effet. Au-delà, aucun exemple n'est fourni. La faute à des niveaux de cotisation devenus prohibitifs, notamment passé 60 ans. Allez sur Internet pour effectuer des devis en ligne. Pour une couverture de niveau moyen, il en coûtera près de 1 500 à 2 000 euros par an pour une famille avec deux enfants, jusqu'à 2 500 euros pour un couple de retraités. Et à ce prix-là, n'attendez pas des miracles de votre contrat.

3 - Chassez les a priori, le plus souvent, c'est la Sécurité sociale qui vous couvre
Premier point, une mutuelle n'est pas faite pour vous rembourser en cas de maladie grave. Les risques les plus coûteux (cancer, insuffisance cardiaque, diabète, etc.) sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie, notre chère Sécu. 10 millions de Français sont concernés.

Quid ensuite des actes opératoires "ordinaires" ? Tous sont couverts à 100 % par la Sécu dès que l'acte chirurgical atteint ou dépasse 120 euros - ce qui est très souvent le cas -, après une franchise de 18 euros. En cas d'hospitalisation, la mutuelle acquittera cette franchise, et en plus le forfait hospitalier (18 euros par jour également). La chambre particulière, elle, n'est pas toujours couverte. Quant aux éventuels dépassements d'honoraires des médecins, dans les faits ils ne sont remboursés que par un petit tiers des contrats individuels avec, en sus, des plafonds imposés par l'Etat. Il y a aussi des exceptions au 100 % : une hospitalisation pour observation, par exemple suite à un malaise inexpliqué, sera prise en charge à 80 % par l'Assurance maladie, la mutuelle apportant le complément.

Bien sûr, hors hôpital, la Sécurité sociale est moins généreuse, ne finançant en moyenne que 50 % des soins courants. Mais si les mutuelles couvrent plutôt bien les consultations médicales, elles restent loin des frais engagés sur l'optique et les prothèses dentaires. Pour des lunettes à 500 euros, elles restituent en moyenne 280 euros, selon une étude du ministère de la Santé (Drees, avril 2013). Quant aux séances d'ostéopathie, d'acupuncture, etc., les forfaits proposés sont bien insuffisants.

Difficile de s'y retrouver ? Il faut dire que les assureurs ne vous facilitent pas la tâche avec des garanties trompeuses. Ainsi des taux de remboursement à 200 ou 300 % sur de faibles bases... resteront peu généreux. Ne vous méprenez pas non plus, votre mutuelle est là pour rembourser vos soins, pas vos frais de séjour dans une maison médicalisée. Quant à l'idée répandue que la Sécu se désengage toujours davantage, elle est fausse. L'Assurance maladie couvre autour de 76 % des dépenses de santé en France, les complémentaires 14 % et les assurés le reliquat, selon le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM), des données stables depuis plusieurs années.

4 - Passez à l'acte, l'auto-assurance est une solution crédible et accessible
"Certains assurés jugeront préférable de "s'auto-assurer", compte tenu de leurs faibles dépenses estimées, de leur faible aversion au risque ou de leur forte préférence pour le présent." Même le rapport 2013 du HCAAM constate que vous pouvez avoir de bonnes raisons de zapper votre mutuelle. La première chose à faire est de résilier votre contrat actuel en prévenant votre assureur deux mois avant l'échéance annuelle par lettre recommandée. Et après ? Le but n'est pas de s'enrichir, il est de se constituer un capital santé. C'est assez simple, vous placez avec régularité une somme équivalente à votre cotisation mutuelle sur un livret d'épargne dédié à votre santé. Quand vous avez besoin de financer des soins, vous y puisez. Sinon, le livret se remplit, avec les intérêts en prime. En parallèle, tenez une comptabilité de vos dépenses de santé pour modifier votre stratégie si besoin. Et évidemment, soyez responsable en recourant à des médecins aux tarifs contenus et aux établissements conventionnés.

Richard (voir plus haut) épargne désormais 140 euros chaque mois, le montant de son ancienne cotisation. "A chaque remboursement de l'Assurance maladie, je prélève la part complémentaire sur mon livret d'épargne pour la reverser sur mon compte courant. Je fais le même travail qu'une mutuelle sauf que mon capital ne part pas en fumée." Jean, retraité, n'a plus de mutuelle depuis dix ans, préférant placer la cotisation de 100 euros sur son assurance vie. Sans regret. "J'ai eu un malaise cardiaque l'an dernier, suivi de trois jours à l'hôpital et de la pose d'un stent. J'ai réglé 54 euros de forfait hospitalier et une franchise à 18 euros, soit 72 euros, c'est moins d'un mois de cotisation."

Vous seriez 1 à 2 % de la population à avoir sauté le pas et fait le choix de l'autoassurance qui, sans remettre en cause la qualité des soins, vous permet de réaliser de belles économies. Mais cette décision reste difficile, le frein psychologique est fort. Sachez que vous pourrez toujours faire marche arrière. Il est possible de s'assurer à n'importe quel moment sans questionnaire médical ni limite d'âge, même après avoir été malade. Si vous planifiez des soins coûteux, il sera d'ailleurs opportun de reprendre une mutuelle. Une alternative consiste à opter pour une complémentaire "hospitalisation". Bref, ne vous rendez pas malade, passez à l'acte !
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