Se lancer en Free-lance?

bonjour,
en EURL/IS comptez a peu près en rémunération 60% de votre TJM (voir ensuite le nombre de jours que vous travaillerez dans l'année).

Consultez le site de l'APCE avant de vous lancer.

Et ne vous lancez pas si ce n'est que pour espérer une augmentation de salaire.

😕

telecommoa a écrit : bonjour,
en EURL/IS comptez a peu près en rémunération 60% de votre TJM
:?

Moins la marge de la SSII (typiquement 15% a 20%) 😉 .

Bonjour

J'ai commencé a travailler en 2008 en MOE dans une SSII qui travail bcp dans le domaine de l'assurance.

Je suis depuis 2008 chez le même client mais en 2011 je suis passé en MOA.

En 2012 je me suis fait licencier par mon SSII et je suis passé en freelance mais en restant dans la même mission chez le même client.

Pour des raisons administratifs je facture selon la grille MOE (car c tjr le même contrat reconduit depuis 2008). Mais la grille MOA est beaucoup plus intéressante (25% de plus).

Donc serte les missions MOA assurance font pas le poids devant MOE java/j2ee mais une fois que tu trouve une mission c'est souvent des missions longues est très bien payée. (par exemple des consultant Solvency II avec 4ans d’expérience facture 600euros).

Donc le conseil que je peux te donner c'est de développer beaucoup ton réseau commercial (commerciaux de SSII département assurance) et à ce moment là, tu verra l'état du marché et si il faut se lancer ou pas.

Merci pour vos réponses, donc si j'ai bien compris, en net je toucherais potentiellement 50% a 60% de ma facturation (com SSII et autres charges comprises)?

Environ oui. Tu n'auras pas de congés payés, pas de CE, pas de RTT et des inter contrats non rémunérés :-] Bref une vraie petite société. Le meilleur conseil que j'ai à donner et de bien murir son projet, acquérir de l'expérience technique mais aussi relationnel et bien sur se forger un solide réseau social.

Justement je ne connais pas beaucoup de commerciaux. Mais je ne peux pas juste poster mon CV sur des sites de ce type, comme j'aurais fais si je cherchais un CDI?
Parce que je n'ai pas beaucoup de contact!

MOA assur a écrit : Justement je ne connais pas beaucoup de commerciaux. Mais je ne peux pas juste poster mon CV sur des sites de ce type, comme j'aurais fais si je cherchais un CDI?
Parce que je n'ai pas beaucoup de contact!

Bonjour,

Tu sembles bien défaitiste ! Ce n'est pas très prudent de te lancer en freelance si tu es dans cet état d'esprit. Je me suis lancé en 2001, comme consultant MOA. Je n'avais qu'un an d'expérience derrière moi. Lors de ma première mission, je suis tombé sur un responsable qui m'a fait confiance, m'a confié un très beau projet, et je m'en suis servi pour trouver ma seconde mission. Ensuite, c'était parti...

Pour ce qui est des contacts, il ne sert à rien d'en avoir des dizaines : toutes les SSII te proposeront de toute façon les mêmes missions, et ce sera contreproductif de devoir sans arrêt leur dire "Ah, désolé, chez ce client là mon CV a déjà été envoyé par un de vos concurrents". Il vaut mieux, à mon avis, n'avoir que deux ou trois contacts (perso, il n'y a jamais plus de 2 SSII qui peuvent diffuser mon CV en même temps), mais bien choisir ceux-ci : des sociétés qui traitent un volume d'affaires significatif dans ton domaine de compétence, et qui assurent un vrai suivi commercial. Travailler avec une petite SSII, qui a moins d'affaires, mais avec laquelle tu sais que tu peux travailler en confiance, et dont tu es sur qu'elle fera autant d'efforts pour te placer qu'elle en fait pour ses salariés est également très efficace (et oui, de telles SSII existent !).

Enfin, sache que mon CV est disponible uniquement sur freelance-info. Je ne suis inscrit nulle part ailleurs et ne suis pas présent sur les réseaux sociaux professionnels. Cela suffit à générer plus de contacts et d'opportunités que je ne peux généralement en traiter. Le réseau, tu le construiras au gré des missions et des consultants que tu rencontreras, mais pour commencer, une plateforme de mise en relation tel que celle où nous sommes en train d'échanger est un très bon point de départ. Si tu ne veux pas que ton employeur risque d'apprendre ta démarche, rien ne t'interdis de modifier ton nom ou ton prénom, ou de ne pas le mentionner sur le CV que tu enregistreras.

Pour te donner rapidement un maximum d'éléments, ne perds pas de vue que le marché est très difficile en ce moment. Les tarifs en ont pris un coup, et par exemple, le chiffre de 600 euros/jour que tu cites, qui était très réaliste il y a quelques années, est maintenant peut être un peu ambitieux. Mais bon, ça dépend de tes compétences et de ton secteur d'activité exact.

La SSII qui te trouvera la mission prendra en général 20%. Attention aussi au fait que certains clients demandent aux SSII des "rétrocessions" en fin d'année (une marge arrière quoi, il faut rendre une partie de la facturation). C'est probablement illégal, mais c'est comme ça. Du coup, si la SSII doit rendre une fraction de la facturation, elle l'incluera au moins en partie dans sa marge et te demandera plus que 20%. Enfin, certains clients limitent le nombre de jour facturables.

Un exemple concret : si tu tables sur 250 jours de travail dans l'année, à 600 euros par jour (soit 150 000 euros), dans certaines banques ça pourrait bien être en fait :
600 - 20% (marge de la SSII) - 5% (rétrocession de fin d'année faite par la SSII, concrètement, celle-ci conservera donc 25% pour elle) soit un tarif réel pour toi de 450 euros par jour
212 jours facturables maximum (vois le bon côté des choses : tu auras des vacances que tu le veuilles ou non).
Et donc au final un chiffre d'affaires pour toi de 450 x 212 = 95400 euros

Comme indiqué, une fois payé charges sociales et impôts, il te restera environ 60% de cette somme (net de tout impôt)

Le conseil de telecommoa est extrêmement judicieux : se lancer en freelance uniquement pour gagner plus est rarement une bonne idée.

N'oublie pas de bien te renseigner, notamment sur ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas, l'exemple que j'ai pris ci-dessus étant volontairement défavorable (marge de la SSII, plus rétrocession, plus plafonnement du nombre de jour). Et si tu te lances et que tu as des questions, le forum est là pour ça.

Cordialement

Bonjour ,
Merci beaucoup pour vos réponses, par contre j'ai deux questions:

1. Quel type de motivation aviez vous pour vous lancer? Honnêtement tout ce qui me motive actuellement c'est de pouvoir travailler a mon compte, car je trouve que ma SSII s'en met plein les poches sur mon dos, j'ai l'impression de faire de la prostitution intellectuelle au profit d'un Mac (désolée pour la comparaison, mais c'est un peu la vérité). Mais je pense également a augmenter mes revenus... Y a-t-il d'autres avantages? Qu'est ce qui vous a poussé a vous lancer? surtout que vous dites que si la seule motivation est l'augmentation des revenus alors vaut mieux pas se lancer, vous voulez dire que ce n'est pas avantageux financièrement?


2. Olivier, vous me parlez de SSII avec qui je peux travailler en confiance. Auriez-vous une petite liste a le conseiller? Et d'autres a me déconseiller
(j'ai vu plein de sujets sur ce forum sur des SSII mauvais payeur...)

PS: vous pouvez utiliser les MP pour les noms de SSII

Merci bcp 🙂

MOA assur a écrit : 1. Quel type de motivation aviez vous pour vous lancer? Honnêtement tout ce qui me motive actuellement c'est de pouvoir travailler a mon compte, car je trouve que ma SSII s'en met plein les poches sur mon dos, j'ai l'impression de faire de la prostitution intellectuelle au profit d'un Mac (désolée pour la comparaison, mais c'est un peu la vérité). Mais je pense également a augmenter mes revenus...

Pour renforcer les messages des intervenants précédents, et celui l'Olivier_M en particulier, travailler à son compte, ce n'est pas vraiement (pas seulement? pas toujours? pas du tout?) augmenter ses revenus en bypassant une SSII.
Pourquoi? parceque souvent il y a une SSII dans la boucle. Elles sont difficilement contournables.

Et puis surtout, être indépendant, c'est plus une question d'état d'esprit que de revenus. C'est les prises de tête avec le RSI ou l'URSSAF, la banque.
Et la liberté de partir (presque) quand on veut...

Mais aussi ne pas savoir si on aura encore un job à la fin du mois. Etre capable de se vendre efficacement au prochain client (une forme de prostitution, là aussi?) Etc...

Donc ne pas y voir seulement l'aspect financier

mixomatose a écrit : Mais aussi ne pas savoir si on aura encore un job à la fin du mois. Etre capable de se vendre efficacement au prochain client (une forme de prostitution, là aussi?) Etc...

+1 avec mixo 😉

free-lance = INDÉPENDANT !

--
François

Ma motivation est d'être à mon compte. De ne pas dépendre d'un patron, de pouvoir dire "stop" si j'ai envie (je l'ai déjà fait plusieurs fois), et d'avoir la fierté de me dire que je suis capable de gagner ma vie par moi-même et par mon travail, et non parce que, quoi qu'il arrive, j'ai un salaire qui "tombe" à la fin du mois.

Ce n'est nullement une critique vis à vis des salariés, c'est juste une question d'état d'esprit. Je ne suis d'ailleurs pas un bon exemple, puisque lorsque j'étais étudiant, je ne savais pas encore vers quel métier j'allais m'orienté, mais je savais déjà que ce serait en étant à mon compte.

Cela veut dire que même si demain je devais gagner la même chose qu'en étant salarié, je resterait freelance (après, je suis aussi rationnel, et si on me propose un salaire mirobolant....)

Freelance, c'est quand même pas mal de contraintes : la paperasse est tout à fait gérable. Les erreurs régulières de l'administration sont, en ce qui me concerne, un peu plus agaçantes lorsqu'elles arrivent au moment où vous travaillez 70 heures par semaine pour boucler un projet et qu'il faut bien entendu vous déplacer physiquement si vous voulez avoir une chance de résoudre le problème. Il faut aussi pouvoir parfois "décrocher" volontairement et partir en congés tout en sachant que pendant ce temps, vous n'êtes plus payé. C'est sans doute le plus difficile et la raison pour laquelle pas mal de freelances sont en permanence sur la brèche. Je suis sur que nous en connaissons tous un dans notre entourage : lorsqu'il est en mission, il ne prend jamais le moindre jour de congés ("un client me paye, alors je ne vais certainement pas partir en vacances") et lorsqu'il est en intercontrat, il stresse trop pour se reposer ("j'ai plus de revenus, alors je ne vais certainement pas dépenser des sous, et puis il faut que je retrouve quelque chose au plus vite"). Si je mets des guillemets, c'est que j'ai des noms 🤣

De ce que je vois autour de moi depuis 11 ans, ceux qui deviennent freelance par seule motivation financière redeviennent souvent salariés à l'issue de leur première mission (ça peut être un bon calcul financier !), ou deviennent extrêmement stressés. Mais après tout, il est assez logique que ceux qui ont choisi ce statut pour être indépendant le vivent en général mieux que ceux qui le considèrent comme une prise de risque pour gagner davantage

Il ne faut pas généraliser non plus. J'ai par exemple un ami qui alterne depuis 10 ans entre les deux statuts, salarié et freelance, au gré des missions et des opportunités. Pourquoi pas.

Si je dresse un bilan rapide, ce que ma apporté en premier lieu le fait d'être indépendant, c'est de pouvoir sélectionner mes missions. Cela me permet de construire un parcours (et un CV) extrêmement cohérent, et de ne pas avoir trop de mal aujourd'hui à trouver des missions. Je vois bien que mes amis salariés sont "parachutés" de mission en mission, sans grande cohérence, et qu'il leur est plus difficile de se construire un CV de "spécialiste". Lorsque le marché est compliqué, comme c'est le cas en ce moment, il est salutaire de pouvoir mentionner une expertise quelconque.

Le fait de gagner plus est bien entendu un gros bonus, dont j'aurais sans doute du mal à me passer aujourd'hui, mais ça n'était pas mon objectif. Ca me permet, comme beaucoup de free-lances, de développer d'autres activités en parallèle (ce qui est souvent un bon moyen de perdre l'argent durement gagné)

Au final, ce serait intéressant que les free-lances du forum fassent la liste des questions à se poser avant de se lancer. Comme ça, vite fait, je dirais :

- Est-ce que gagner plus est ma seule motivation ?

- Est-ce que je suis prêt a consacrer un peu de temps à la paperasse (au minimum : réunir les pièces comptables à transmettre à son expert comptable, et se préoccuper de faire ou de "faire faire" les déclarations obligatoires) ?

- Comment vais-je réagir lorsque, en plein coup de bourre professionnel, je vais recevoir -à tort- une mise en demeure d'une administration me menaçant de pénalités exorbitantes (oui, ça a du arriver quasiment à chacun d'entre nous...) ?

- Comment vais-je réagir lorsqu'après 20 coups de fil infructueux, et après avoir pris en catastrophe un jour de congés au beau milieu de ce projet critique afin de me déplacer physiquement auprès de ladite administration, je me rends compte que le problème vient d'eux et qu'ils ont perdu mon dossier (version alternative : ils l'ont mal enregistré dès le début)

- Comment vais-je vivre le fait de ne plus avoir de revenus une fois ma mission terminée ? Et si cet intercontrat se prolonge au-delà d'un mois ? De 3 mois ? De 6 mois ?

Après tout ça, il faut relativiser : vous n'allez pas risquer votre vie. Si vous vous rendez compte que finalement ce statut n'est pas fait pour vous, il sera toujours temps de redevenir salarié. Il vaut mieux expérimenter, quitte à se tromper, qu'avoir des regrets, non ?

Pour ce qui est des SSII, je vous contacte par MP, mais ça va dépendre surtout de votre secteur d'activité.

Un conseil plus général et public : renseignez-vous un minimum sur la solidité financière de vos partenaires. J'ai déjà été contacté par des SSII qui me promettaient monts et merveilles, mais qui étaient en liquidation judiciaire (autrement dit, c'était une arnaque, je n'aurais jamais vu la couleur de ma facturation).

Bonjour,

Il me semble intéressant de rappeler cet article :
http://www.freelance-info.fr/raisons-creer-son-entreprise,27.html

Il faut savoir que même si les revenus sont plus forts quand il y a du travail, un nombre non négligeable d'independants préfère au bout de quelques mois ou année décide de repartir vers le salariat.