Grande démission - Tracances
NC_EB
Bonjour,
J'ai vu plusieurs fois un membre du forum(que je ne citerai pas....@DevAndOps đ) utilisĂ© cette expression: Grande dĂ©mission.
Je crois qu'on y est là . 470 000 démissions au T1 2022.
J'ai vu un extrait des GG oĂč un restaurateur s'en plaignait. C'est juste aberrant vu certaines conditions de travail dans ce domaines.
Du coup je comprends mieux pourquoi l'explication qu'à donné @DevAndOps dans un autre sujet, concernant les TJMs bas.
Et autre expression, les Tracances : Travailler sur son lieu de vacances...
Vous en pensez quoi?
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Paul92
Nombre de posts : 1754Nombre de likes : 336Inscrit : 1 avril 2012Les gens de ma génération (j'ai la quarantaine) ont été élevés dans la peur permanente du chÎmage et de ses conséquences supposées : déclassement social, divorce, ruine personnelle puis vie sous les ponts.
Les jeunes aujourd'hui n'ont absolument plus cette crainte, et le travail n'est plus forcément synonyme d'intégration sociale (aujourd'hui on ne cherche pas un travail, on cherche un salaire). Pour notre génération c'est trÚs déroutant.
NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021Oui pareil. On a était un peu conditionné à rester dans notre zone de confort.
On cherche un salaire pour payer ce qu'il faut et pouvoir profiter à cÎté. La qualité de vie devient la norme et c'est une bonne chose.
Beaucoup de jeunes s'imaginent gagner 3k voire plus en sortie d'école et la réalité les rattrape rapidement!
Certains ont la chance de faire un travail qui leur plaßt mais ce n'est pas le cas de la majorité. Donc un travail ça reste un travail et si il faut en changer, ce n'est plus vraiment un problÚme.
BornToBeFree
Nombre de posts : 44Nombre de likes : 26Inscrit : 9 fĂ©vrier 2022Je partage cet avis (46 ans đ).
J'ai toujours été salarié non-stop,dÚs que je quittais une boite, je démarrais dans une autre sans jour de repos entre les 2.
Je n'ai jamais connu le chĂŽmage, et, pour mes 45 ans je me suis offert ce "plaisir" car je ne savais pas ce qu'Ă©tait ce truc qui faisait si peur.
Maintenant, ça fait un an, ça m'a permis de ralentir mon rythme de dingue prendre du recul et prendre les infos pour me lancer en freelance tout en marquant la moitiĂ© de mon XP avant retraiteđ
Et ça ne fait pas peur finalement.đ
Mais recabler son cerveau de salarié en Freelance ça m'a pris du temps alors que le statut freelance c'est ce qui ce qui me correspond le plus.
SASU IS - Utilisateur supprimé
La clef de tout ça : le partage et l'affectation de la valeur ajoutée.
Il y a quelques années, je bossais dans une société de BTP. Je rappelle que dans le BTP, le budget alloué à l'informatique est de 1% du CA alors que dans le secteur bancaire, il est de 6% du Produit Net Bancaire.
Nota : Le Produit Net Bancaire est l'équivalent du CA pour une banque. Ben oui, comme une banque vend de l'argent, c'est totalement débile de compter le CA réel. Ca n'a aucun sens.
Donc, cette boite de BTP.
Chiffre d'affaires : 120 MâŹ
Effectif 280 personnes.
Budget IT : 1,2MâŹ
RĂ©sultat net : 5MâŹ
Le boss avait 40% des parts. Donc, un dividende proche de 2M⏠chaque année.
Evidemment, si je passe le budget IT Ă 5%, son bĂ©nĂ©fice est de zĂ©ro. Donc, il faut arbitrer entre "prendre 2MâŹ" et "avoir une informatique au service de la performance de l'entreprise".
Evidemment, l'IT se faisait taper sur la tĂȘte parce que :
Les imprimantes et tireuses de plans format A0, qui font partie du cĆur de mĂ©tier du BTP, ne fonctionnaient qu'Ă©pisodiquement. (pas de contrat d'entretien, c'est trop cher).
La tĂ©lĂ©phonie mobile, qui fait partie du cĆur de cĆur de mĂ©tier du BTP avec 80% des personnels en dĂ©placement chaque jour, n'avait pas la performance attendue. (Pas de Mobile Device Manager, donc, pas de contrĂŽle sur les usages, donc, terminal toujours sous-dimensionnĂ©.).
Etc....
Ca, c'est une premiÚre vision de l'affectation de la valeur ajoutée, à bon escient, au service de la performance de l'entreprise.
La deuxiĂšme vision, c'est que tout simplement, 2 M⏠(dĂ©duits des 5MâŹ) rĂ©partis sur 280 salariĂ©s, ça fait quand mĂȘme 600 balles par mois pour chaque employĂ©. Je pense que personne ne peut dire qu'il s'agit d'un dĂ©tail. Pour le boss, il ne resterait alors que 40% de 3MâŹ. Pauvre de lui.
Je conclus :Comment aller prendre 600 balles supplémentaires par mois ? La réponse est dans le titre de ce fil de discussion.
NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021Par contre, il y a un gros problÚme de budget alloué à l'IT en France et encore pire dans le public. Niveau cyber sécurité on n'est vraiment pas terrible.
D'ailleurs il y a pas mal de recrutement dans le domaine, mais le salaire ne suit pas en france. Je ne parle mm pas ds propositions dans le public!
Aujourd'hui, on est dans un monde digitalisé, il est indispensable pour les sociétés de mettre un budget conséquent pour l'IT.
Beaucoup de petits commerces se sont lancés dans la vente en ligne pendant le covid.
L'intĂ©rĂȘt pour l'IT grandit.
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Paul92
Nombre de posts : 1754Nombre de likes : 336Inscrit : 1 avril 2012Sinon, pour nuancer un peu, je ne suis pas forcément en désaccord avec ton analyse : quand on rentre dans le détail, on s'aperçoit que cette grande démission est essentiellement localisée sur quelques secteurs, qui au fil des décennies se sont paupérisés :
l'aĂ©rien. Avant tout le monde rĂȘvait d'y faire carriĂšre, on voulait tous ĂȘtre pilote, les jolies filles s'imaginaient hĂŽtesses de l'air. Les grĂšves de cet Ă©tĂ© ont montrĂ© au grand jour qu'avec le low cost c'Ă©tait devenu un secteur essentiellement pourvoyeur de jobs d'Ă©tudiant, qui ne fait plus rĂȘver grand monde ;
la restauration. Avant les serveurs Ă©taient commissionnĂ©s, les places Ă©taient chĂšres. Maintenant ce sont juste des boulots harassants et payĂ©s au Smic, oĂč les pourboires ont quasiment disparu ;
les aides à la personne. Idem, les dames de compagnie d'autrefois, qui nouaient de vraies relations de confiance avec la famille sont devenues des auxiliaires de vie anonymisées aux horaires rentabilisés au maximum.
Et malheureusement j'ai l'impression que notre secteur (en tout cas pour certaines spĂ©cialitĂ©s) prend le chemin de cette paupĂ©risation rampante, avec en plus un statut d'indĂ©pendant qui est devenu une obligation plutĂŽt qu'un choix personnel. Quand je vois sur Malt des webdesigners se vendre Ă moins de 200âŹ/j une fois la commission dĂ©duite, je me dis qu'il y a clairement un problĂšmeđ. Un tel tarif ne couvre absolument pas les risques encourus (aucune protection, revenus prĂ©caires, client de mauvaise foi ...), autant prendre un emploi salariĂ© mĂȘme payĂ© proche du Smic.
Le confinement a mis un grand coup de pied dans la fourmiliĂšre. Dans les secteurs citĂ©s plus haut, beaucoup en avaient besoin de sauter le pas et se rĂ©orienter. Je n'ai pas l'impression que ce soit forcĂ©ment le cas pour nous. Nous profitons tout de mĂȘme du tĂ©lĂ©travail, et puis ce travail peut encore ĂȘtre considĂ©rĂ© comme intĂ©ressant (voir passionnantđ) pour certains d'entre nous.
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NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021Le boss peut choisir d'externaliser l'IT à l'étranger, comme ce fut le cas pendant pas mal d'année.
Je me rappelle une pĂ©riode, oĂč les ESN ne recrutaient et ne formaient que des profils fonctionnels et manager. Ils ne voulaient plus de dĂ©veloppeurs, car les dĂ©vs Ă©taient envoyĂ©s en Inde, Argentine et maintenant aussi en Europe. Et ça leur coutaient moins chers.
Mais la mise en place pouvait s'avĂ©rer longue, surtout si les donnĂ©es Ă©taient sensibles et donc devaient ĂȘtre anonymisĂ©es avant d'ĂȘtre envoyĂ©es au presta!
Certains grands comptes le regrette aujourd'hui. La crise COVID a permit de voir les limites et la nécessité d'avoir des "devs-pompiers"!
Par contre les indĂ©p qui se vendent Ă 200e/jour, c'est vrai que ce n'est pas Ă notre avantage. Mais peut-ĂȘtre qu'ils ne connaissent pas le tarif du marchĂ©
Utilisateur suppriméIl y a 10 ans, l'externalisation était trÚs en vogue un moment en Belgique, notamment avec une société indienne basée à Londres. Si Freesas peut confirmer que c'est encore le cas chez son client belge?
Perso, je viens de terminer un contrat de 2 ans et 9 mois chez un client belge qui l'a fait Ă©galement. Ils s'en mordent les doigts, dĂ©jĂ avant que le contrat d'utilisation soit mis en route. Dans 3 ans, fort Ă parier que ce contrat ne soit pas renouvelĂ©. J'ai pu voir le salaire des indiens en Belgique, car ils sont tellement tĂȘte en l'air qu'ils laissent trainer leurs extraits de compte sur la photocopieuse.
Mais le client belge n'est pas content. Dans ce mĂȘme projet, il y a eu un consultant qui a osĂ© expliquer et dĂ©montrer les dangers de la sĂ©curitĂ© informatique avec la maniĂšre de travailler de l'externalisation. Il a Ă©tĂ© virĂ© sur le champs, car il a osĂ© faire comprendre que la dĂ©cision de la direction pour l'externalisation Ă©tait dangereuse pour l'entreprise.
C'est une tendance, mais elle tend Ă s'arrĂȘter dans les prochaines annĂ©es. Pourvu que la France comprenne plus vite que la Belgique.
NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021En fait, c'est pareil en France!
Reste Ă espĂ©rer que ça va effectivement s'arrĂȘter!
Le turn over en Inde est hallucinant, les dévs veulent devenir manager ou fonctionnel au bout de 2 ans.
Dans certaines sociétés, ils leur font limite du chantage à la démission!
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Paul92
Nombre de posts : 1754Nombre de likes : 336Inscrit : 1 avril 2012Pour faire de l'offshore il faut accepter une délégation totale de son informatique (y compris la partie conception/AMOA, ce qui au niveau de la politique d'entreprise est un choix trÚs impactant). En pratique la plupart des expériences offshore se terminent par un échec parce que seul le développement a été délocalisé, dans une logique assez méprisante pour cette spécialité.
Culturellement aussi il y a beaucoup de mĂ©prises. Les Indiens ne vous contrarieront jamais frontalement car ce n'est pas dans leur culture d'aller au conflit. Mais il ne faut pas croire qu'ils soient corvĂ©ables Ă merci pour autant. La plupart des Indiens qui travaillent dans l'informatique sont des fils de bonne famille, ils n'ont aucune envie de se tuer Ă la tĂąche et d'ĂȘtre pris pour des subalternes.
Utilisateur supprimĂ©Culturellement aussi il y a beaucoup de mĂ©prises. Les Indiens ne vous contrarieront jamais frontalement car ce n'est pas dans leur culture d'aller au conflit. Mais il ne faut pas croire qu'ils soient corvĂ©ables Ă merci pour autant. La plupart des Indiens qui travaillent dans l'informatique sont des fils de bonne famille, ils n'ont aucune envie de se tuer Ă la tĂąche et d'ĂȘtre pris pour des subalternes.
Je confirme absolument. En occident, il y a des procédures (iso ou autres) qu'il faut suivre.
Il y a des sĂ©rieuses diffĂ©rences culturelles avec le fonctionnement des indiens. L'indien, il chipote, il voit que cela marche, et donc pour lui le rĂ©sultat est bon. Il ne regarde pas aux consĂ©quences Ă©ventuelles.... Je ne vous raconte mĂȘme pas la diplomatie que j'ai du utiliser pour que les choses soient faites comme stipulĂ© dans le contrat du style "Hey XXX I need your help because..."
D'un autre cĂŽtĂ© j'avais une force, c'est moi qui autorisait le paiement des KPI. Donc je les prĂ©venais, si tu fais pas ce qu'il doit d'ĂȘtre fait comme le contrat le stipule, je ne donne pas l'autorisation du paiement. Je le disais gentiment, mais au bout de quelques mois, ils avaient compris qu'avec moi aucun compromis ne pouvait ĂȘtre fait. Pour moi, les dĂ©livrables devaient concorder avec le contrat.
Tous ces dysfonctionnement ont été rapporté (d'une maniÚre diplomatique) à la direction, et qui je sais déjà , ne renouvellera pas le contrat. En attentant, beaucoup de frustration auprÚs des project managers, des responsables.
J'espĂšre sincĂšrement que les occidentaux vont se rendre compte qu'il vaux mieux payer des nationaux un peu plus cher et ĂȘtre conforme que d'utiliser l'externalisation.
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_Fred_
Nombre de posts : 750Nombre de likes : 321Inscrit : 1 mai 2015Vous dites plein de choses trĂšs justes.
Personnellement, je ne pense pas que la nouvelle gĂ©nĂ©ration soit si en faute quâon pourrait le penser. Notre gĂ©nĂ©ration (jâai Ă peine plus de 40) est entre deux feux, comme une sorte de transition. Et je ne crois pas que nous ayons plus raison que ça, en tout cas certainement pas en adoptant le raisonnement de vieux c@& Ă dire que câĂ©tait mieux avant et que les jeunes maintenant ne savent plus bosser, etc. Câest ce quâon disait de nous, je vous rappelle :)
La gĂ©nĂ©ration de mon pĂšre, paix Ă son Ăąme, est celle qui a pris le plus gout Ă lâargent. Il me disait souvent : « quand ta gĂ©nĂ©ration comprendra ce quâon lui a laissĂ©, vous viendrez cracher sur nos tombes ». Et il avait un peu raison. Les boomers ont pris gout Ă leur confort, Ă la dĂ©couverte de la classe moyenne et, surtout, Ă critiquer celles et ceux qui ne leur permettraient pas de maintenir ce confort. Câest dur comme propos, mais je pense que câest quand mĂȘme trĂšs vrai.
La nouvelle gĂ©nĂ©ration est peut-ĂȘtre une source de leçons : non, la richesse nâest plus liĂ©e Ă la quantitĂ© de travail. Non, la crĂ©ation de richesse nâest plus liĂ©e Ă la quantitĂ© de travail. Et, oui, avec lâautomatisation de masse et la singularitĂ© qui se rapproche, il nous faudra repenser un travail oĂč⊠personne ne travaille.
Alors peut-on leur reprocher de ne rien faire ? Peut-ĂȘtre. Les rĂ©seaux sociaux donnent de trĂšs mauvaises habitudes et nâinvitent en rien Ă une meilleure santĂ© mentale. Mais comme disait NC_EB, la restauration est un excellent exemple de « travaille et ferme-là  ».
Pour reprendre ce que tu disais Paul92, câest trĂšs juste, mais il ne faut pas oublier dâautres dĂ©missions plus inquiĂ©tantes : le mĂ©tier dâinfirmiĂšres et les proches santĂ©. Donc, dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ça Ă©largit la question à « pourquoi je mâinflige tout ça ». Et câest peut-ĂȘtre la marque dâune Ă©lĂ©vation de conscience.Â
Quant Ă lâĂ©lĂ©vation de compĂ©tence, ça reste Ă voir. Je nâai jamais vu auparavant des chefs de projet dĂ©veloppeurs, ce qui est aberrant comme concept. Mâest avis que le mouton Ă 5 pattes a encore de beaux-jours devant lui.
Bref. Les salaires en France sont atroces. La condition au travail pas beaucoup mieux. Si un Ă©lectrochoc permet de nous faire passer Ă un niveau de conscience plus Ă©levĂ©, je suis prĂȘt Ă dire que la nouvelle gĂ©nĂ©ration a raison, et que travailler nâest plus une raison dâĂȘtre. Ăa ne lâa jamais Ă©tĂ©, mais on nous lâa bien fait croire. La question est : jusquâĂ quand allons-nous y croire ?
Paul92
Nombre de posts : 1754Nombre de likes : 336Inscrit : 1 avril 2012Oui je n'ai pas abordé les métiers de la fonction publique, qui subissent une crise pire encore que dans le privé.
Tous ces métiers au contact du public au sens large (personnel soignant, policier, gardien de prison, enseignant, assistante sociale ...) sont de plus en plus durs, et logique les vocations diminuent. Face à cela les RH de la fonction publique, qui durant plusieurs décennies n'avaient qu'à promettre la sécurité de l'emploi pour voir les candidats affluer aux concours, sont totalement désemparées.
NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021Bonjour,
ça me fait penser, quand j'Ă©tais en ESN, ils ont eu une pĂ©riode oĂč ils ne recrutaient que des managers, team lead et autres termes en tout genre.
Quitte à créer un nouveau poste...Au lieu de recruter des dévs et/ou fonctionnels, dont ils avaient besoin!
Mais je pense que c'Ă©tait en vue de faire de l'off shore!
Pour les infirmiers/Ăšres, il y en a qui ont dĂ©cidĂ© d'aller travailler ailleurs, notamment en Suisse, pour ĂȘtre mieux payĂ©s. D'autres ont dĂ©missionnĂ© mais passent par des agences d'intĂ©rims. (certaines ne rĂ©clamaient pas le pass vaccinal pour travailler).
Et il y a celles et ceux, qui ont changés de métiers, au vu des conditions dans lesquels ils pratiquaient.
- Utilisateur supprimé
Je crains de ne pas comprendre votre raisonnement : s'il y a une grande dĂ©mission (je me demande d'ailleurs oĂč sont passĂ©s tous ces dĂ©missionnaires), comment se fait-il qu'il y ait une baisse des TJM ? Ăa devrait plutĂŽt ĂȘtre le contraire...
J'ai des appels quotidiens d'ESN pour des missions sur Paris qui pleurent sur la pĂ©nurie de main d'oeuvre dans l'IT et Ă cĂŽtĂ© de ça des tarifs 20 Ă 30% en-dessous de ceux de 2019 (ils veulent conserver les tarifs de mi 2020 oĂč de nombreux indĂ©pendants se sont retrouvĂ©s sur le marchĂ© Ă cause du Covid,provoquant une chute des TJM). Pourtant la situation est aujourd'hui inversĂ©e, les TJM devraient donc ĂȘtre au moins au niveau de 2019 voire au-dessus.
J'ai plein de collÚgues qui étaient en CDD depuis des années qui ont été passés en CDI par leur boite sans aucune négociation possible alors qu'elles peinent à recruter et passent les CDD en CDI de peur qu'ils s'en aillent.
En bref j'ai le sentiment que les entreprises ne sont vraiment pas en position de force dans de nombreux secteurs (dont l'IT) mais ne veulent rien lùcher (salaire, TJM, télétravail, tracances,...).
Utilisateur suppriméAh, pas d'accord sur le tout premier point.
Le TJM affiché, c'est cÎté demande. C'est comme le prix de vente de maisons. Va voir sur la base de données des transactions (impots.gouv.fr). Il y a un décalage certain entre la demande initiale et la transaction réelle.
Cependant, je ne nie pas qu'il y a des contrats qui se concluent avec des TJM trĂšs bas. Mais soyons sincĂšres. Quand tu embauches un DEV react.js Ă 32000⏠et quand tu embauches un DEV react.js Ă 58000âŹ, tu n'as clairement pas la mĂȘme compĂ©tence en face. Il y a un intervenant qui tĂ©moignait sur ce forum du fait qu'il remplaçait 3 dĂ©veloppeurs. Je n'ai aucun doute sur ce qu'il a dit. J'ai dĂ©jĂ eu le cas. Le DEV en question donnait des conseils Ă l'architecte logiciel, au Product Owner pour les features et au DG pour la mise en place du CrĂ©dit ImpĂŽts Recherche. Ben, on n'est pas sur la mĂȘme planĂšte.
Je ne peux que conseiller Ă tout le monde :
de se former
de passer des certifs, de faire reconnaitre sa compétence.
d'avoir un réseau humain trÚs étoffé autour de lui.
de travailler son branding personnel.
C'est la seule maniĂšre de se dĂ©marquer du fameux DEV Ă 32000âŹ.
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hmg
Nombre de posts : 26868Nombre de likes : 418Inscrit : 9 janvier 2005Bonjour,
Attention : vous avez une vision déformée par vos expériences.
La grande majoritĂ© des entreprises en France sont des TPE et un grand nombre de salariĂ©s travaillent pour elles. Dans ces TPE, la variable dâajustement câest le dirigeant et souvent ces entreprises ont du mal Ă finir le mois sans ĂȘtre dans le rouge. 600⏠net en plus dans un restau Ă un serveur ou cuisinier, câest plus de 1200 Ă financer (avec congĂ©s et cotisations). Ces 1200, le dirigeant les prends dans sa poche. Sâil ne peut pas, il fait quoi ? Soit il fait sans, soit il arrĂȘte son activitĂ©.
Câest dâailleurs la mĂȘme chose en pire (car non dĂ©cidĂ© par Le dirigeant) dâaugmenter le salaire minimal.
Jâai connu des entreprises oĂč des salariĂ©s gagnaient plus que les dirigeants.
Cordialement, - HMG - hmg_71@yahoo.fr Expert comptable - Paris - www.hmgec.com Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas.NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021Bonjour,
Merci pour les précisions.
Dans ce cas, c'est peut ĂȘtre le gouvernement qui devrait rĂ©agir et baisser les charges sur ces mĂ©tiers ou autre chose?
hmg
Nombre de posts : 26868Nombre de likes : 418Inscrit : 9 janvier 2005Bonjour,
Complexe de baisser pour certains métiers car il existe des cas trÚs différents les uns des autres. Certains profitent, d'autres dégustent.
OĂč placer la limite ? Quand une dĂ©cision est prise, elle impacte plusieurs choses.
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Imaginons que l'on augmente le SMIC pour augmenter le niveau de vie, cela entraine un coĂ»t plus important pour les entreprises donc une augmentation des prix pour maintenir un revenu stable au dirigeant (souvent en TPE qui gagne +/- comme ses salariĂ©s ou un peu plus mais sans garantie du type chĂŽmage et de fortes responsabilitĂ©s). Du coup, le niveau de vie pour ceux qui ont un smic plus important n'augmente pas autant qu'ils le voudraient. MĂȘme s'il y a un chiffre plus fort sur leurs paies.
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Imaginons que l'on baisse les charges sociales pour augmenter le net, cela entraßne une baisse des ressources pour des organismes sociaux dont les besoins ne baissent pas. Donc pour compenser les déficits, l'Etat doit trouver d'autres sources et augmentent impÎts/taxes/cotisations ailleurs. Or, il n'y a pas beaucoup d'ailleurs. Si cela touche les dirigeants vus plus haut, les importations, les taxes locales, les impÎts des entreprises... Bref, les entreprises doivent augmenter leurs prix car autre chose a augmenté. Au final, là encore, le niveau de vie n'aura pas une si grande augmentation.
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Je pourrais donner d'autres exemples. Il n'y a pas de solutions miracles.
L'idéal serait de trouver un marché extérieur qui apporte du travail, des revenus sans entraßner une augmentation en France car c'est sur un autre marché. Mais cela ne concerne pas tous les secteurs.
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Au final, les décisions prises ou non : il y aura souvent que des insatisfaits au final quelques mois aprÚs.
Cordialement, - HMG - hmg_71@yahoo.fr Expert comptable - Paris - www.hmgec.com Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas. -
Paul92
Nombre de posts : 1754Nombre de likes : 336Inscrit : 1 avril 2012Il n'y a pas forcément de corrélation entre le niveau de rémunération et la productivité qu'on va vous réclamer.
Par contre ce qui est certain, c'est que lorsque la facturation est trĂšs bonne, on est prĂȘt Ă accepter beaucoup plus de choses que lorsqu'on est payĂ© au ras des pĂąquerettes.
Alors grande dĂ©mission on pas, on en revient toujours Ă la mĂȘme problĂ©matique : Ă moins d'ĂȘtre passionnĂ© (et encore) c'est en grande partie la thune qui va dĂ©terminer vos choix.
NC_EB
Nombre de posts : 898Nombre de likes : 287Inscrit : 22 janvier 2021Ah ben ça c'est clair!
AprĂšs moi j'aime ce que je fais, sans ĂȘtre passionnĂ©e pour autant.
Droopyann
Nombre de posts : 3683Nombre de likes : 1832Inscrit : 21 mai 2018Bonjour,
En fait, la "thune" est surtout un facteur de démotivation.
Si je n'ai pas ce que j'estime mérité (ce qui n'a rien à voir avec la valeur réellement produite), alors je suis démotivé.
Si j'ai ce que j'estime mĂ©ritĂ©, c'est normal. Il faut d'autres facteurs pour me motiver (intĂ©rĂȘt de la mission, ambiance, avantages ...)
Si j'ai plus que ce que j'estime mérité, ça peut ponctuellement me motiver (coup de bourre sur un projet par exemple, avec prime à la clef). Mais à long terme, ce plus va devenir la normalité, et ne sera donc plus un facteur.
Dans l'exemple de Paul92, ok, au début, j'accepte une(des) contrainte(s) car j'ai un TJM plus important que d'habitude. Au bout de quelques mois, ce TJM sera devenu ma norme, et je commencerai à revoir certaines des contraintes initiales.-- Yann EURL IS depuis 2019 -
Free-Worker-602054
Nombre de posts : 14Nombre de likes : 11Inscrit : 29 juin 2022Je serais intéressé de comprendre dans quelle direction ces démissionnaires sont allés, car le taux de chÎmage n'a pas fortement augmenté, donc on pourrait exclure que ces personnes ont démissionnées pour aller à PÎle Emploi.
Retraite anticipée ?
Congé sabathique ?
Formation en vue d'une reconversion ?
La grande majoritĂ© des entreprises en France sont des TPE et un grand nombre de salariĂ©s travaillent pour elles. Dans ces TPE, la variable dâajustement câest le dirigeant et souvent ces entreprises ont du mal Ă finir le mois sans ĂȘtre dans le rouge
=> Si tu dois exploiter/sous-payĂ© tes salariĂ©s pour que ton entreprise soit rentable, c'est peut-ĂȘtre qu'il y a un problĂšme avec le business plan de la boĂźte.
Droopyann
Nombre de posts : 3683Nombre de likes : 1832Inscrit : 21 mai 2018Peut ĂȘtre dans la crĂ©ation d'entreprise :
https://www.creation-entreprise.fr/les-chiffres-sur-la-creation-dentreprises-en-2021-en-france/
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2015204
Sachant que ça implique les indeps
-- Yann EURL IS depuis 2019 -
Yohann.H
Nombre de posts : 266Nombre de likes : 89Inscrit : 28 février 2019Bonjour,
Je rebondis sur un poste ancien. J'avais entendu ça je ne sais plus oĂč ... Connaissez vous la pyramide de Maslow ? Les "vieux" sont typiquement lĂ dedans : ils cherchent la sĂ©curitĂ© avant tout.
Les jeunes ont changé de paradigme, ils sont dans une pyramide de Maslow inversée ne cherchent plus la sécurité, mais à s'éclater (et une bonne paye).
Les "vieux" sont fidÚle à leur boite. Les "jeunes" sont fidÚles à leur équipe mais n'hésitent pas à papillonner.
De plus, avec tous les influenceurs et best-seller sur l'entreprenariat, beaucoup osent se lancer et ne supportent pas la hiĂ©rarchie imposĂ©e dans une entreprise. Et puis, on sait maintenant qu'on peut gagner sa vie sans ĂȘtre employĂ©.
Pour ma part (30 ans), ma question premiÚre en CDI était le salaire et l'évolution de poste. Quand j'essayais de discuter avec mes parents : ils étaient focus sur la sécurité de l'emploi, quitte à toucher des clopinettes. Inutile de vous dire que quand j'ai voulu me lancer en freelance, j'ai entendu que les risques mais 0 encouragement LOL
Conseiller en investissement financier (CIF) Pour plus de détails : https://strathd.frUtilisateur suppriméOui, il y a vraiment un changement de perception.
Sur le fond, c'est ce que décrit Marx dans "le capital". Une des thÚses du bouquin c'est que le "propriétaire" spolie les "travailleurs" en captant une partie la valeur ajoutée qu'ils produisent. Je pense que c'est tout à fait exact, mais qu'une entreprise doit également rémunérer les apporteurs de capital. Donc, c'est un équilibre entre 2 forces qui apparemment s'opposent, mais en réalité sont complémentaires.
La grande démission est réellement un rééquilibrage de cette réalité.
_Fred_
Nombre de posts : 750Nombre de likes : 321Inscrit : 1 mai 2015Ce qui est paradoxal, c'est qu'à l'époque de nos parents ils n'avaient aucun problÚme de précarité et que trouver un travail était nettement plus facile qu'aujourd'hui. Donc c'est la génération avec le plus de facilité qui avait le plus peur alors que la génération d'aujourd'hui s'éclate à la no future alors qu'elle devrait, sur le papier, chercher des choses stables et concrÚtes. Les réseaux sociaux n'aident pas puisqu'ils déforment la réalité en faisant miroiter des réussites incroyables dans un monde qui justement segmente de plus en plus la richesse. Bref. C'est trÚs... paradoxal.
Utilisateur supprimĂ©@Fred, lĂ , il faut ĂȘtre tout Ă fait clair. La France a fait des choix qui ont apportĂ© structurellement un fort chĂŽmage et des prix faibles. Ce virage s'est fait graduellement entre l'Ăšre Pompidou et l'Ăšre Chirac (inclus).
On a baissé les barriÚres douaniÚres.
By the way, on a fermé les usines textiles.
By the way, on est passé du modÚle constructeur de voiture au modÚle assembleur de voitures.
On a importé des biens qui étaient produit dans des pays ne respectant pas les droits humains et les critÚres sociaux européens. En 2004, j'ai acheté des chaussures de sport à un enfant de 3 ans pour 5 euros, chez Décathlon. Trois ans avant, ça m'aurait couté 30 euros. J'étais sidéré.
On a décidé qu'on avait quelques industries leaders, dont
Airbus (Rappelle moi, la derniÚre fois que tu as acheté un avion ?)
Dassault (Rappelle moi, la derniÚre fois que tu as acheté un avion de combat ?)
Safran (Rappelle moi, la derniÚre fois que tu as acheté un moteur d'avion ?)
STX France (Rappelle moi, la derniÚre fois que tu as acheté un paquebot?)
Thales (Rappelle moi, la derniÚre fois que tu as acheté un systÚme d'armes ?)
question : a quelle catégorie de population ces industries fournissent-elle du travail ?
Ouvriers hautement qualifiés, agents de maitrise, ingénieurs.
Pour finir, regarde ça, c'est FA-SCI-NANT !! Tout est dit.