Prenez vous plaisir à travailler

bagte a écrit : - Quand j’ai commencé à travailler , je bossais pour des pme et des starts ups : on rackais nous même les serveurs , on avais des accès root presque partout , on testais pleins de solutions , on avait une liberté qui n’existe plus aujourd’hui dans mon environnement (je travaille pour des banques ou ds grands groupe , ou tout est tellement cloisonner à cause de la sécurité , au point ou , pour installer un simple package linux il faut 20 mails , 5 réunions et 3 semaines … je trouve qu’on fait plus de bureaucratie que d’informatique – mais des bon TJM difficile de les trouver ailleurs

Ca confirme bien qu'il n'y a pas que le TJM qui compte. L'environnement est également très important.

Sinon, les congés / reposes / sports, ca aide?

Bonjour,

Je fais le même constat depuis quelques années (12ans pour ma part).

Le problème de la banque c'est que ces dernières années il y a eu une forte augmentation des contrôles (sécurité, blanchiments, délis d'initiés,..) et donc énormément de cadrage et d'audit (et de managers frileux).

On trouve encore des missions sur des petits projets où on fait tout du dev à la mise en prod, main dans la main avec les utilisateurs. Ce n'est pas très bon niveau sécurité mais au moins on est très impliqué.

A côté de ça il y a d'autres projets où tout est cloisonné, on fait du dev sans jamais voir son utilisation en Production. Les utilisateurs demande des fonctions en passant par X intermédiaires et ça termine dans notre backlog à traiter. C'est tout de suite moins marrant.

Mais ce n'est pas forcément que de la faute des clients, nous gagnons en expérience tous les ans et on se complaît à rester sur des projets où on peut valoriser ces années de travail. Problème, les techno vieillissent et nous avec.

A côté de ça les banques investissent énormément en "nouvelle technologies" (Bigdata, IA, Blockchain,..) avec souvent de jeunes managers à la tête de ces projets et c'est à nous d'avoir le courage de sortir de notre zone confort et de se former pour retrouver des projets "jeunes".

Pour ma part je suis informaticien par vocation et j'aime mon métier ; je fais du support utilisateur N2/ Coord projet
Ce qui me dégoutte de plus en plus du métier, en revanche, c'est toute la bureaucratie et les politicards auxquels on peut avoir à faire, ces collègues gamins ou irrespectueux, ces managers qui se sentent pousser des ailes en prenant les subordonnés de haut alors qu'ils n'ont aucune connaissance métier/technique...

• Toujours penser à mettre untel ou untel en copie pour "se couvrir"
  Pression des managers a 90% du temps inutile
  Absence partielle voir totale de communication en interne (qui implique donc une situation extrêmement difficile lorsque l'on doit rendre des comptes derrière aux chefs de projets côté client).
  Rétention d'information volontaire (Politique++)
  Ces équipes qui viennent te voir le matin a 9H tapante "coucou, on va MAJ l'application ce matin", personne t'a prévenu avant, c'est toi qui chope toutes les galères, pire, a 90% du temps ça ne fonctionne plus après!
  Ces gens qui se complaisent dans des process handicapants/trop longs, non ouverts au changement et à l'amélioration continue.
  Ces gens qui font 3 réunions par jour pour discuter le bout de gras, avec aucun CR dérrière et surtout aucune avancée projet. (Je me suis une fois amusé à "surveiller" une collègue, la nana faisait minimum 2/3h de reu par jours avec la même personne, au calme...)
  Ces SSII qui essaient au maximum de gruger sur le TJM, qui n'hésitent pas à jouer de la menace et de la manipulation mentale en cas de conflit (conflits souvent créés "à cause" de leur pratiques très borderline)
  Ces heures de bureau où rien ne se passe, et que tu sais pas quoi faire et tu te cherches toi même ton boulot ...
  Et j'en passe...

C'est un bref résumé d'un jeune informaticien (8ans d'experience seulement donc 3 en freelance). Disons que je vais au boulot car il faut manger et que mes projets cmoptent avant tout.



Ma mission actuelle c'est un peu de tout ce que j'ai sus-cité, a 1H15 de trajet... Je compte les jours jusqu'à ce que j'ai réussi à redresser un peu la barre (5 mois d'interco en pleine régul URSAFF, ca a fait extrêmement mal !) pour partir ... Et c'est bien dommage d'être comme enchainé quand on est censé avoir la liberté!

J'évite autant que possible les grands comptes, sauf dans l'énergie et l'industrie, et je fuis les banques, pour les raisons évoquées plus haut

Je suis d'accord avec vous, pour ma part 18 ans que je travaille dans l'informatique, et j'adore l'informatique, un peu geek, meme si je n'aime pas cette expression..

Entre les collègues ambitieux, près a tout pour avoir un peu de pouvoir...
Les réunions qui ne servent à pas grands choses sans CR.
Les chefs qui demandent des choses inutiles (surtout des Kpis, Dashbord) sans acheter des outils adaptés.

Les EAI sans intéret...

Je suis passé depuis peu en "mode" freelance (portage et bientot ma boite)
Dur de trouver des bonnes missions avec le TJM adéquate avec la mission.

Mais on fait quand memes de belles rencontres avec des collègues qui deviennent plus que des collègues...

Mais en meme temps la société actuelles est comme cela, on pense d'abord à soi, non?

Si j'ai l'occasion d'arreter, j'arreterai...

Bonjour,

Personnellement, j'arrive encore à prendre du plaisir dans ce que je fais, après 20 ans de vie pro . mon boulot n'est pas ma passion mais je l'aime suffisamment pour ne pas en être blazé

En lisant les différentes interventions, j'en suis venu à plusieurs réflexions que je pense partagées

- Ces lassitudes ou frustrations ne sont pas liées au monde de l'informatique mais visible dans toutes les fonctions : plus de procédure, plus de politique

- Même si le monde de l'entreprise a tendance a frustrer de plus en plus les gens, cette frustration ou ennui monte avec l'âge .
Je veux dire par là qu'une personne de 40-50 ans vous aurait dit à peu près la même chose dans les années 1990 et qu'un jeune de 25 ans aujourd'hui n'a pas la frustration que vous avez alors qu'elle travaille dans le même environnement

- ces témoignages vont à l'encontre des discours que font les freelance aux consultants salariés qui hésitent à passer indep'.
Je pense au discours un peu caricatural certes mais qui est vrai " tu vas voir, freelance, moins de contrainte, plus de liberté....) et beh non .
On souffre tout autant qu'un salarié car quoique l'on dise, la majorité des freelance doivent se fondre dans les process et l'organisation du client.

la recherche d'adrénaline, de challenge, de succès, d'échec, de risques, n'est pas dans le monde des freelance info, elle est dans le monde des entrepreneurs.

il y a de quoi demotiver, j'ai vu une degradation des conditions du secteur

- salaires débutants pour inge Français ou TJM (freelance) les memes qu'il y a 20 ans a peu pres. le cout de la vie lui a evolué, je parle meme pas des loyers parisiens dementiels

- competence technique peu ou pas valorisée, a quoi bon developper des compétences techniques ?

- SSII qui verouillent le marché grand comptes. SSII qui souvent prennent des débutants, traffiquent les cv et les facturent plein pot pour maximiser la marge. du vecu ces develppeurs débutants (mais factués plein pot) et du grand n'importe quoi ces débutants parfois car tromper un mec experimenté c'est plus dur...

- dans certaines boites ce sont des non-informactiens qui développent les applis, le resultat est a la hauteur , du grand n'importe quoi. apres tout, tout le monde est censé faire de l'info non ?

- des delais tres courts et ds projets d'une personne sur des applis complexes (developpeur/admin/support/MO/fonctionnel/chef de projet avec tout l'aspect politique en prime)

- jeunisme. informatique = secteur ou le jeunisme est peut-être le pire. meme pour les freelance ca joue mais moins

- grandes entreprises parfois tres mal gerées : pas de documentation, pas de procédures (disaster etc), developpement directement sur le systeme de production (qui gere toute la boite compta etc)
bien sur en cas de probleme plus personne n'est responsable de rien.

- horaires (systeme 24/24 7/7 repandus en industrie par exemple) et obligations d'etre joignable a tout moment pour relancer les systèmes

- pour la politique d'accord avec les autres interventions

Salut,

20 ans de carrière en informatique, la plus grande partie en tant que salarié SSII, et j'ai encore pas mal de plaisir à travailler. Ce n'est pas du plaisir inconditionnel, évidemment l'environnement compte beaucoup. Beaucoup sont avides de pouvoir ou optent pour la stratégie de "bunkerisation" (acquisition d'un périmètre de responsabilité technique puis le défendre à n'importe quel prix et par n'importe quelle méthode pour ne jamais être remis en question).

A peu près le même constat sur les points négatifs, j'ajouterai comme truc vraiment pénible : l'adoption à marche forcée de méthodes qui ne marchent pas (6-SIGMA, AGILE etc), les séances de "psychothérapie collective" (team-building,..), enfin bref tous les trucs soi-disant à la mode et vendus par des mecs qui n'ont jamais travaillé mais t'expliquent comment tu devrais travailler. La "forte productivité française" devrait être reconsidérée par bien des égards.

Des goûts et des couleurs : autant je suis allergique au Team Building ou aux organisations trop normées, qui sont du flicage déguisé, autant je suis fan de la méthode Agile.

@phili_b Vous êtes dans le développement, l'infra, la gestion de projet (autre ?). Dans mon cas je suis dans l'infra. Chez une très très grande banque française nous appliquions Agile et à la fin de chaque Sprint on avait un burn-down chart qui montait presque en ligne droite au lieu de descendre. Malgré ce résultat délirant, aucune remise en question du management de proximité car "ça venait d'en haut". Je comprends que dans d'autres secteurs cela puisse aider.

J'ai été Product Owner chez un éditeur.

Le monde de la banque est tellement rigide que ça me parait antinomique avec l'Agilité : j'ai vu pas mal d'offres de certains grands comptes où l'organisation présentée comme Agile me paraissait plus rigide qu'une organisation traditionnelle.

Autrement dit effectivement je ne suis pas étonné que l'Agilité, ou tout autre méthode, soit utilisée dans beaucoup de grands comptes comme une pseudo psychothérapie collective dont les décideurs élaguent tout ce qui érode leur pouvoir, ou les jeux politiques.

OscillationForcée a écrit : @phili_b Vous êtes dans le développement, l'infra, la gestion de projet (autre ?). Dans mon cas je suis dans l'infra. Chez une très très grande banque française nous appliquions Agile et à la fin de chaque Sprint on avait un burn-down chart qui montait presque en ligne droite au lieu de descendre. Malgré ce résultat délirant, aucune remise en question du management de proximité car "ça venait d'en haut". Je comprends que dans d'autres secteurs cela puisse aider.

On devait être dans la même banque. J'en suis parti, j'ai fuis très loin, je me porte vraiment mieux depuis et j'ai de ce fait banni les banques.

Après, je prends beaucoup de plaisir à travailler, je suis dans l'infra' et j'adore ! Il est vrai que je préfère les missions où je suis domain admins, le main contact sur l'infrastructure VMware, Nutanix, les baies, ... bref j'aime tout faire ! Mais actuellement je suis dans une mission où je m'occupe exclusivement de la partie Microsoft et je m'y plais beaucoup, je sais que je ne resterai pas pendant de longues années, mais pour l'instant ça me plais et je suis heureux de venir travailler le matin (malgré les 1h30 de trajet.)

Un point très noir selon moi, comme itconsult l'a soulevé, le jeunism. Il s'agit d'un réel fléau, j'ai beaucoup de certification à mon actif (et pas les plus simple...) j'ai 8 ans d’expérience (comme les certifications, on m'a pas fait faire les choses les plus simples...) et pourtant quand j'arrive chez un nouveau client, la confiance est très dur à obtenir, quand je propose des solutions "innovante" on ne me laisse même pas terminer ma phrase que celle-ci est déjà refusé, et on va pas se mentir, je suis pratiquement certain que si il s'agissait d'une personne qui aurait eu 10ans de plus que moi (j'en ai 26), la solution aurait été considéré limite comme "WAOW mais c'est génial pourquoi on a jamais fait ça avant" alors que là j'ai le droit plutôt à des "non mais tu sais rien laisse faire les grands" ... bref ça dégoute un peu, mais on s'y fait, au début je ne comprenais pas trop donc j'insistai, maintenant je propose et si j'ai le droit à un refus, j’exécute les ordres et n'insiste plus. Au bout d'1 an la confiance est gagné et ils commencent à comprendre qu'à 26 ans on peut avoir de bonnes idées 🙂

rominou a écrit : j'ai 8 ans d’expérience

rominou a écrit : j'en ai 26

Euh.. T'as commencé à bosser à quel age ? 😃

Laipso a écrit :

rominou a écrit : j'ai 8 ans d’expérience

rominou a écrit : j'en ai 26

Euh.. T'as commencé à bosser à quel age ? :D

26-8 = 18 😉 🤣

Pour résumer mon parcours (j'essai de faire très court) :

- 18 ans j'arrête l'école (après 2 années à avoir essuyé des échecs scolaires pour absentéisme)
- Je trouve mon premier boulot dans une ESN qui accepte le challenge (le culot, la confiance, la détermination, ...) je fais 3h de transport par jour pour 1k€ pendant 1 an, je me plains pas, je fais ce que j'aime et les clients sont ravis, je devais dépanner des TPE avec leur soucis.. de TPE
🤣
- Après un an je demande à évoluer (culot, détermination, ... 😉 ) on me place sur un site en tant qu'helpdesk de proximité, je gère un site de 500 personnes, je suis lâché dans la nature, je me donne, j'apprends, je fais de mon mieux, des heures supp volontaire, ...
- 3 ans après je change de mission, je demande à passer administrateur système, j'arrive dans une mission où je suis encore sous payé, mais je m'en fous, j'aime ce que je fais et j'apprends énormément ! 1 an et demi après, le client remarque mon potentiel et me fait transférer dans l'équipe des ingénieurs, avec comme projet de refaire l'infrastructure VMware dans un nouveau datacenter + migrer toutes les VM (150 esx à recréer, 1500 VM à migrer, ...) et d'autres truc par-ci par-là tout aussi technique. Au terme de ce projet, j'ai pris le lead technique de cette équipe pour définir les besoins, ce qu'on devait mettre en place, ...


Tout ça sans diplôme, je suis devenu indépendant en Juin sans rien connaitre à une entreprise, je me lance tête baissé (confiance, culot, ... 🙄 ), aujourd'hui je me vends en tant qu'Expert Microsoft (il n'y a que BI que je ne connais pas), VMware, Nutanix, Veeam. Connaissance sur les firewall (forti, checkpoint, paloalto), les switchs (hp, cisco) et beaucoup de sécurité informatique (je me forme actuellement sur la MCSE 70-744, j'ai suivi des formations Ethical Hacker, ...)


Etant donné que mon parcours est très atypique, si mes collègues passent dans le coin, vous me reconnaîtrez forcement et je vous passe donc un petit coucou 😃

Je sais calculer ;)

Mais du coup tu n'as pas "8" ans dans ce que tu fais actuellement, c'est la ou je voulais en venir ^^

Après, l'âge je suis aussi d'accord avec toi.

Je suis dans un domaine ou je suis tout le temps le plus jeune, et du coup pour faire passer des idées (que je trouve meilleur que ce qui est fait) il faut savoir faire preuve de beaucoup de patience et de relationnel ^^

Laipso a écrit : Je suis dans un domaine ou je suis tout le temps le plus jeune, et du coup pour faire passer des idées (que je trouve meilleur que ce qui est fait) il faut savoir faire preuve de beaucoup de patience et de relationnel ^^

C'est en effet une difficulté, à vivre, je trouve, quand on est en prestation en SSII ou en freelance, même quand on a de l'expérience : on nous demande de faire des propositions, d'être actif et innovant ... et le client est souvent en incapacité de répondre favorablement ("ah, si ça avait été il y a un an d'accord, mais là le projet est trop avancé", ou alors il n'a pas envie d'étudier les éléments qui seraient nécessaire à comprendre, ...). Le client cherche parfois le mouton à 5 pattes et ensuite, quand on propose des choses qui se nourrissent de notre expérience et de notre expertise, on ne nous fait pas toujours confiance, c'est plus rassurant pour lui qu'on s'en tienne à ce qu'il nous a demandé.

Il y a également les consignes appuyées qu'on nous donne comme "ne pas réinventer la roue", "alerter au plus tôt en cas de blocage ou si jamais une réalisation va être en retard", ... et puis on se rend compte après que l'entreprise développe des projets similaires sans s'en apercevoir tout de suite ou bien que des projets vont dans le mur mais ... les mêmes n'appliquent pas ce qu'ils disent pour ne pas mettre en péril leur projet, leurs ressources, ...

De nombreux autres éléments ont été donnés et qui sont parfois sources de démotivation. Pourtant plus ça va et plus je me dis qu'il y a des endroits où s'épanouir (et la situation est favorable en ce moment). J'aime le domaine dans lequel je travaille (développement logiciel) et j'y trouve une source de sujets inépuisables. En démarrant en freelance, j'espère contrebalancer les inconvénients listés dans ce sujet par la possibilité de choisir ses missions, la mise à profit de périodes entre missions pour creuser des sujets qui me tiennent à coeur ou consacrer du temps à d'autres choses. Et ainsi maximiser le plaisir d'exercer mon activité.

et on va pas se mentir, je suis pratiquement certain que si il s'agissait d'une personne qui aurait eu 10ans de plus que moi (j'en ai 26), la solution aurait été considéré limite comme "WAOW

Détrompez-vous, j'ai droit au même traitement et j'ai pas loin de 20 ans de plus que vous. Et j'ai entendu la même chose de consultants encore bien plus capés et âgés que moi. Cela va malheureusement bien plus loin qu'une idée refusée d'entrée, il y a aussi les rapports d'audit, les dossiers d'archi qui prennent des semaines à réaliser et qui partent à la benne sans même être considérés. Le client n'est pas forcément idiot dans sa démarche, cela peut aussi s'expliquer par du conservatisme, ou tout simplement du mimétisme si celui-ci est inscrit dans l'ADN de la société (je fais ce que mes concurrents font, je n'ouvre jamais la voie). C'est frustrant ou vexant, mais il y a quelques petits clients qui vous donneront l'opportunité de vous exprimer (pour les gros c'est sans espoir).