Quel avenir pour le "Management (de Transition)" et quelle(s) évolution(s) peut-on en attendre ?
yanolezard
Bonjour à toutes et à tous,
L'on voit poindre, depuis quelques années plus marquées, dans les offres de missions, ici ou ailleurs, un mot (qui peut faire peur ou qui peut faire prendre conscience, c'est selon) : "management" (ou "manager" à prononcer à l'anglophone/l'américanophone).
Selon certains "Analystes", le management traditionnel à la "Grand-Papa"/ à la "Papa" prend du "plomb dans l'aile", tout comme d'ailleurs le management des "cheffaillons" (style hérisson énervé). Avec le télétravail, les "cheffaillons-contrôleurs" (pour la plupart, ils ne sont devenus "cheffaillons" que par "protection", sans formation aucune de l'humain), ils ont ainsi perdu de leur pouvoir de nuisance.
Comment contrôler que ses "ouailles" travaillent alors qu'ils sont peut-être en train de jouer à "Doom en réseau" ou à "Space Invader" en mode console ?
Avec les outils collaboratifs (certains), il y a le "trafic light" qui peut donner une (incertaine) information sur "qui bosse" ou "qui fait semblant" ... "l'espionnite" (illégale ?) a parfois démontré ses limites et a permis à certains de franchir, non pas le Rubicon, mais une certaine ligne rouge qu'il ne fallait pas dépasser .... et l'entreprise a dû prendre des décisions radicales : "you are fired" !!! ... Sauf qu'un manager de parti, on n'en retrouve pas 10.
Les entreprises ont beaucoup de mal en ces périodes troubles à trouver des solutions à. leurs problèmes de management (interne/externe/hybride/indoor/offshore), soit "management de managers (Les exécuteurs de basse besogne et/ou de basses oeuvres) ", soit "management d'exécutants" (Comptez-vous ! 1,2,3,4 ..)
Les managers, n'étant pas complètement des "moutons noirs", ne se trouvent pas sous "les pas d'un cheval" et l'entreprise "se donne le temps" de chercher "la perle rare". En attendant, il faut bien que la vie reprenne son cours (comme Michel Jonasz reprend celui de sa vie en sortant de la boîte de jazz) et subitement, on recherche un "manager de transition", un "mouton à "x" pattes, capable de "ressouder/recoller/refondre les morceaux" qu'un autre s'était empressé de faire sauter auparavant, que ce soit dans l'IT ou dans d'autres secteurs/domaines/professions.
Mais "Quel est cette étrange bête ?" (comme l'aurait dit en son temps modifié le "padawan" de "Collaro Show") ... La bête ultime (non pas le 666) du Management d'équipe !!
Quelle(s) expérience(s) du Management de Transition pouvez-vous partager ?
Qu'en avez-vous pensé, à chaud comme à froid ?
Seriez-vous prêts à sauter dans le "grand bain" (comme les parachutistes sautent dans le grand air) ou au contraire, toute raison garder, ne pas jouer au téméraire et attendre de voir, comme au poker dans les westerns (modernes ou pas), ce qu'une telle opportunité pourrait bien vous apporter ? Qui (ou quel chasseur d'images) serait capable de dénicher l'oiseau rare ou le cancrelat malfaisant ? (car cela existe aussi).
Petite précision (avis personnel) : l'on ne naît pas manager, on peut le devenir, pour peu que l'on s'intéresse vraiment prioritairement à l'humain (au sens le plus profond de l'être et/ou de l'individu), on peut avoir des appétences et des "skills" (le mot à la mode) et on peut aussi en acquérir certaines. Contrairement aux idées reçues, le management n'est pas une science exacte, ce n'est pas non plus la panacée à tous les problèmes de l'entreprise ou des clients et le management (de transition) ne s'arrête pas qu'à une "gestion " simpliste du "bonhomme".
Dans nos missions, nous sommes toutes et tous, certes à un degré différent de la chaîne, un maillon de transition ... Nous arrivons "comme un chien dans un jeu de quille" ou "comme des cheveux sur de la soupe" dans des contextes simples, complexes, farfelus, ubuesques, kafkaiens (j'en passe et des meilleures) avec l'objectif final de "passer le relais" à "l'élu" ... auparavant, votre rôle, "si vous l'acceptez" sera de déminer et de préparer le terrain, de remettre à plat, ou de rebattre les cartes, de calmer les ardeurs et les bouffées de chaleurs délirantes, d'arrêter les euphorisants à base d'hélium et de voir la vie autrement (en mangeant ou pas une soupe bien chaude), le tout avec calme, circonspection et doigté, réalisé à la vitesse de l'éclair (le client ne va pas débourser la cagnotte du loto et vous garder éternellement). Rassurez-vous ... Cela n'arrive pas qu'aux autres.
Et vous, vous en pensez quoi ?
Yanolezard.
- Utilisateur supprimé
Salut @yanolezard,
Pas vraiment d'accord avec les descriptions que tu fais ou avec le ressenti que tu as. Mais, allons-y, discutons-en.
Les notions de petits chefs, etc... je n'y adhère pas du tout. Il n'y a que des personnels qui ont ou pas :
la légitimité
le leadership
Ces deux notions sont difficilement atteintes lorsque les personnels sont montés à l'ancienne et qu'il n'ont pas de technicité managériale. Ils n'ont eux mêmes pas été accompagnés et ils sont eux même en difficulté. La même personne placée dans un environnement favorable n'aurait pas de difficulté. C'est souvent une question d'environnement, de moment dans la carrière, d'équipe, de sponsoring, etc....
Nous avons les mêmes références apocalyptiques et ça me fait plaisir que tu cites l'apôtre Jean.
Les notions de chien dans un jeu de quille, pour les managers de transition, etc... je n'y adhère pas non plus.
Je n'ai que des expériences où j'ai eu une valeur ajoutée que les internes ne pouvaient pas avoir. J'ai restructuré, j'ai mis en évidence des choses qui étaient devant les yeux de tous, mais qu'ils n'avaient pas les moyens intellectuels de conceptualiser. J'ai fait grandir mes équipes, j'ai été l'interlocuteur du COMEX, du CODIR, de toutes les directions individuellement et de toutes les équipe individuellement, etc....
Verbatim de mon avant-dernier DG : "On t'a mis au milieu du jeu et on a été très surpris par ta capacité d'action. Tu es plug-and-play".
Verbatim de mon dernier n+1 : "Tu étais attendu comme le messie. On pensais que tu mettrais 2 mois à prendre le poste, et tu l'as fais en 2 semaines. Maintenant, c'est toi qui drive le service.".
Ben, pas vraiment chien dans un jeu de quille, plutôt ressenti comme faciliteur et fédérateur.
Qu'en penses-tu ?
Free-Worker-262938
Nombre de posts : 24Nombre de likes : 6Inscrit : 27 mai 2021Bonjour,
Merci pour cette vision éclairée. Je retiens le mot légimité.
Le management est plutôt une fonction / un rôle. Dans mon entendement limité management =
- Encadrement / gestion d’équipe
- Gestion de budget
- Développement commercial dans certains cas
- Définition et mise en œuvre d’une stratégie locale (échelle de la BU /Département/ Service) pour ceux qui ont pris pas mal de galons
Dans la réalité cela se traduit par beaucoup de réunions et de tâches administratives résultant pour les personnes propulsées trop tôt dans le rôle par une perte de chance de développer de vraies compétences (techniques ou métiers) aboutissant parfois à du mis-management caractérisé ou du micro management symptomatique. Ce n’est toujours le cas mais cela se produit souvent malgré tout.
Pour être bon dans ce rôle, il faut :
- De la légimité très forte expérience métier / technique…
ET
- De la volonté et de l’ambition pour incarner et assumer le rôle et les responsabilités qui vont avec
Sans l’un OU l’autre c’est quick !
Je ramène ma fraise sur le sujet parce qu’on m’en parle quelques fois.
IL vaut mieux un bon expert ou un bon opérationnel qu’un mauvais manager.
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yanolezard
Nombre de posts : 289Nombre de likes : 285Inscrit : 5 décembre 2016Bonjour @DevAndOps,
Je me disais bien que je n'étais pas tout seul à exercer ce métier/fonction/rôle passionnant.
Merci de ces retours, ô combien intéressants.
Chacun a effectivement ses propres expériences, bonnes ou moins bonnes, plaisantes ou non, heureuses ou malheureuses.
En presque 40 ans de bons et loyaux services, dans ce monde et dans d'autres, je trouve que le management (de transition) nous en apprend tous les jours (je le ressens/perçois de cette manière), pour peu que l'on s'intéresse à ce qui nous entoure, de façon non superficielle : le côté "bling-bling" de la chose ne m'intéresse pas et "faire le beau" à la foire ou au comice agricole ne rentre pas dans mon champ périmétrique.
Les "Cheffaillons" / "Petits Chefs" /autres "hérissons énervés" :
J'en ai rencontré de nombreux : ils sont arrivés là par protection, par ce qu'ils ne savaient pas vraiment faire grand-chose de leurs dix doigts mis à part "aboyer" (ils ne mordent que très rarement), dans certains secteurs industriels ou du bâtiment TP (et ce ne sont pas des clichés). Ils sont "gentils" mais ont du mal avec l'autorité, souvent dans la communication. Ils se forment (et pas toujours dans le bon sens), mais ça finit par leur retomber dessus.
Le "Chien dans un jeu de quilles" : cela m'est arrivé et m'arrive souvent, on a souvent le rôle du "pompier" (éteindre l'incendie à la Red Adair). Tu débarques dans une organisation "floue" et l'objectif est loin d'être aussi clair que de l'eau de roche et quand la "politique" s'en mêle, il y a intérêt à faire comme les araignées. : avoir des yeux (elles en ont toutes, jusqu'à 8 paires pour certaines) et des oreilles (les Grandes et les Petites).
J'ai appris à gérer des situations souvent (très/trop) tendues (façon RAID) et à les désamorcer (lâcher du mou pour le chat ou du lest, tu coules moins vites), notamment quand tu as, en face des équipes jusqu'à 100 personnes.
Il y a des situations où cela se déroule comme le script d'une pièce de théâtre ou d'une film de cinéma. Le casting est parfait.
On t'attend comme le "Messie" (pas comme au foot), tu ingères les processus et les risques comme tu avales les madeleines de Prost (avec délectation) et en quelques semaines, tu peux piloter la station. ISS à toi tout seul.
Cela m'est déjà arrivé chez un "Telco" où j'ai fait "feu de tout bois" en 2 mois là où 99% des autres transitoires mettaient 6 mois en. moyenne. Pourquoi, comment, nul ne le savait : je rencontre des gens, je parle, je m'intéresse, j'écoute, je plaisante, je pose des jalons, j'appâte, je bouscule, .... J'ai même eu droit à une citation dans leur journal par le n+2 de. l'époque pour la gestion des équipes N4 des "Rois de dessous le tapis" en offshore.
Un de mes clients, récemment m'a demandé mon "truc" pour savoir comment réinstaurer un dialogue bienveillant entre des gens à "couteaux-tirés" dans un projet à la dérive depuis 17 mois et à fort enjeu politique et de sécurité. Je lui ai répondu : "A votre avis .... Ouvrez les yeux et regardez les gens". Dans une autre situation, un client a tout fait pour m'empêcher de partir (une transition de 1 an et qui a duré 4 ans) : et comment on va vire sans toi ? Le cimetière est plein de gens irremplaçables ... mais avant de partir, je vais vous trouver quelqu'un.
Bien à vous,
Yanolezard
-
Super Consultant n°9872315231
Nombre de posts : 67Nombre de likes : 67Inscrit : 29 juillet 2019Intéressant. Personnellement, j'essaie de bifurquer de la direction de projets de transformation vers le management de transition, mais je n'y arrive pas. Les clients que j'ai rencontrés veulent tous de purs managers, c'est-à-dire des non opérationnels et non projet. Ils hésitent et finissent par dire non.
Utilisateur suppriméSalut vingtroismilleseptcentquatrevingtdeux,
"I'm not a number, I'm a free man". 6️⃣
Trêve de plaisanterie, je suis également sur des missions de management de transition et, il est évident que les clients finaux cherchent des "gros managers". Ils cherchent des gens capable de parler aux clients, aux C-levels, au management intermédiaire et capable de fédérer leurs équipes. Donc, comme tu le dis, la partie management est très très importante.
Cependant, je n'ai jamais vu un manager de transition qui n'aie pas une technicité très pointue dans son domaine. (Donc, pour ton cas : la maitrise de la direction de projet sanctionnée par la certif PMP, par exemple)
D'autre part, la règle implicite pour devenir manager de transition, c'est que tu aies exercé dans le domaine d'activité de ton futur client. Il y a très peu d'exception à cette règle. Donc, tu as un CV avec 10 ans de banque et 7 ans d'immobilier. Ne vas pas chercher des missions dans l'aéronautique, tu as 5% de chance de rentrer dans ce domaine directement en tant que manager de transition.
Enfin, je crains qu'il y ait une incompréhension dans ton positionnement. Manager de transition n'est pas un métier. Manager de transition c'est comme le télétravail. C'est une modalité d'exercice. Donc, ton positionnement devrait être :
Métier : Directeur de projets, directeur de programmes, PMO
Domaine d'activité : Industrie nucléaire, chantier navals, édition logicielle, banque, assurance...
Certif : PMP, SAFE, SCRUM
Budget habituel géré : 3M€
Equipe gérée en hiérarchique : 4 CdP
Equipes projets gérées en non-hiérarchique : 80 personnes.
Modalités de travail: management de transition, dispo sous 48H, France entière.
C'est ça la vraie logique du truc 😉
_Fred_
Nombre de posts : 750Nombre de likes : 321Inscrit : 1 mai 2015Pourquoi tu veux sortir de la direction de projets de transformation ?
Utilisateur suppriméOui et non. Dans nos métiers (freelance), il faut toujours avoir un coup d'avance. 😂 Donc, l'exploration est importante.