Embaucher en EI ou monter une structure dédié.

Salut,

Un premier niveau de réponse :

On voit rarement des entrepreneurs en EI. Si tu restes en EI, tu crées un lien entre ton revenu fiscal de référence et l'embauche d'un employé. Situation plutôt étrange à mon avis.

A mon sens, l'EI n'est pas fait pour ça.

A minima je te conseillerais de passer en EURL.

Ne pas être en RL déjà de base c'est chaud, je l'ai expérimenté pendant la période Covid et je paie encore aujourd'hui un échéancier URSSAF...

Ça permet selon moi d'avoir une gestion plus 'propre' de ton entreprise en différenciant bien ce qui est toi et ce qui est l'entreprise, et ça permet de faire un peu d'optimisation fiscale, ce qui de nos jours n'est pas à ignorer.

Exemple trouvé ici:

https://www.indy.fr/blog/quel-statut-juridique-choisir-exemples-concrets/

💼 Situation professionnelle

Le chiffre d’affaires prévisionnel d’Antoine est de 111 000€. Comme son activité se développe bien, il a pour projet d’embaucher un salarié dans les 2 ans. Il ne souhaite pas faire entrer des investisseurs ou des associés au sein de son entreprise. Il précise qu’il aimerait maximiser son revenu net plutôt que sa couverture sociale : il ne souhaite pas nécessairement cotiser au maximum pour sa retraite.

✅ Le statut juridique recommandé : L’EURL à l’IS

Au regard de la situation d’Antoine, le statut juridique le plus recommandé pour lui est l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) à l’IS (impôt sur les sociétés). L’EURL permet de protéger son patrimoine personnel, en le séparant totalement du patrimoine de l’entreprise : c’est la société qui possède les biens professionnels. Le statut d’EURL est idéal pour embaucher un ou des salariés à l’avenir. Antoine va également pouvoir maximiser son revenu net plus facilement. Les cotisations sociales représentent 45% du revenu en EURL, contre 80% en SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).

On va commencer par le début si vous voulez bien.

Vous commencez tous par la fin, là... Godard faisait pareil pour ses films ben résultat on n'y comprenait que dalle !

Donc :

J'ai dans l'idée de prendre cette opportunité pour embaucher moi-même mon ou mes anciens collègues.

Pourquoi ?

Merci pour ces premières réponses.

@VincentB, pourquoi, et bien je vais vous répondre (petit mouvement d’épaule à la Sarko).😀

Quitte à proposer un prestataire pour un poste chez un client, autant saisir l’opportunité de créer sa propre structure afin d’augmenter ses revenus. Même si l’objectif premier n’est pas de faire la plus grosse marge.

Ça peut permettre aussi à de supers technicien d’augmenter leurs propres revenus. (Ça c’est pour mon côté altruiste).

Risqué ne veut pas dire interdit ou impossible.
Il y a plein de sociétés qui ont des employés...

Petite précision, je ne suis pas dans le domaine de l'IT, et le dernier inter-contrat 'subit' (1mois) date de 2015, lorsque le repsonsable de l'affaire a dit a tout le plateau ' -Posez les stylos, l'affaire s'arrete maintenant'.

Peu de chance, mais pas sans risque😀 , de se retrouver avec son employé qui ne soit pas placé chez le client.

Pour en revenir au sujet initial, est-ce possible de cumuler EI et avoir une autre structure dont le domaine d'activité serait sensiblement identique?

Tu as combien d'autres possibilités que ce client la, qui te tombent sous la main régulièrement (tous les mois à minima) pour placer ton/tes employés une fois leur mission terminée ?

Et tu as combien de cash pour payer un salaire + charges à ces employés, en l'absence de mission ?

Et tu as combien de cash pour payer un salaire + charges à ces employés en début de mission, sans avoir encaissé de ton coté la facturation ?

Je suis sollicité environ une fois par semaine (LinkedIn) sans être en recherche depuis plus de 2 ans. Mon début de mission actuelle a commencé en février 2021.

Dans mon scénario idéal, je vais en mission chez mon futur client (que je connais déjà) prester en direct.
Comme je sais qu'il a du mal à recruter de bon profils, je lui demande si c'est possible de monter ma structure (société de prestation) et lui propose des candidats (2 anciens collègues très compétents, que j'ai déjà supervisé et qui m'ont demandé de retravailler avec moi).

Ce n'est qu'après validation du client pour les candidats que je présenterai que je les embaucherai.

Il faut savoir que le client est très ouvert et concilient, ce qu'il recherche avant tout ce sont de bons techniciens.

J'ai assez de cash(perso) pour payer 3mois de salaires+charges sociales.

Bonjour JulesH (et les autres membres émérites de ce forum) !

Je vais relater ici un déboire (le mien) et un succès (le mien aussi)... comment faire d'un échec une réussite ...

Il y a quelques années (vers 2010), j'ai eu la même idée : embaucher des personnes et quelques anciens collègues hautement qualifiés dans le cadre d'un marché juteux avec une branche "fabrication" de la "Grande Muette" (3 ans de boulot full time - un chiffre à faire pâlir la rétribution annuelle du Prime Minister de l'époque).

A l'époque, j'avais déjà une EURL à l'IS car je prévoyais (dans un futur quelconque) de faire grandir la table.

J'ai donc procédé moi-même au recrutement desdites personnes (passer par un cabinet de recrutement était trop long, coûteux, avec un résultat plus que mitigeable ou mitigé, j'ai essayé avec les pochettes-surprises "Intérim" .. pas mieux) : il me fallait 5 personnes en tout pour une partie du projet + 3 encadrants (mes anciens collègues).

J'ai mis en place avec l'EC + un Conseil avisé tout le "toutim" (administratif, juridique, paie, facturation, formation, primes, avantages, mutuelles, ...).

Avec l'EC + Conseil (qui sont 2 "vieux renards" de la profession et qui ne laissent rien passer, pas même un moustique dans un grille d'aération aux normes drastiques et spartiates dans un bunker), la règle d'or :

• Avant de verser le moindre euro, assure-toi que tu as TOUT vérifié, y compris faire une analyse de risques financiers (ce que personne ne fait en règle générale) ... on fait (plus ou moins souvent des analyses de risques métiers ou à tendance sécuritaire).

• Si l'espérance est de verser un salaire à un employé, assure-toi bien que tu as les fonds nécessaires au salaire PLUS une réserve au cas où :

• Règle d'or : si veux verser 3000 à ton employé (ETAM ... CADRE ...), regarder dans la poche si on a : 3000 3,5 => 10500 (pour éviter les tracasseries diverses et variées (d'où 10500 * 5 = (52500 avant de démarrer au minimum)

  Exemples:

• Le client final a des problèmes de trésorerie (retard de paiement)

• Le client final a décidé de changer le nombre de mois de paiement des factures (malgré tu l'a bien précisé dans les contrats)

• Le client final est mécontent des livrables ou du travail réalisé en toute ou partie,

• Un des employés est malade : il faut le remplacer (baguette magique, lapin du chapeau, intérim, cabinet de recrutement, frottage de Génie)

• Un des employés a un accident trajet ne sera pas là pendant des mois, voire plus là)

• Un des employés attend un enfant ... remplacement temporaire de la personne ... formation interne ou externe de la remplaçante.

• Un employé (ton ami/collègue/connaissance/pote) a décidé de quitter le navire et cherche à t'empapaouter (et cela peut aller loin).

• Ton environnement de travail a un "pète au casque" (comme disent les Vendéens) : remédiations nécessaires illico-presto ou manu-militari.

  Ce genre de risques (qui arrivent très souvent) et peu de gens osent ouvrir la boite de Pandore : cela fait mal, voire très mal (pour votre égo car vous avez réussi ce "tour de force" ... enfin ce tour de "c..s" et les finances de Picsou qui partent en fumées noires.

• Un contrôleur URSSAF débarque, un contrôleur de la DIRECCTE survient, une équipe de la CNIL vous invite à une petite interview dans vos locaux (si vous travaillez dans un local hors de ceux du client (pas forcément très en règle : où est la l'accès PMR ? où est le coin prières ? les toilettes sont-elle séparées, correctement nettoyées et identifiées ? ... Le télétravail .... en règle (surtout si vous avez accès à des données sensibles par exemple, etc. etc. + toute la horde de documents administratifs aussi variés que possible ...

Bref ... et que dire si dans les employés/collègues/amis/connaissances, il y a des hommes et des femmes (tabou, mais ô combien plus que réel)

Quelques points importants :

• Les "amis" ou "anciens collègues" sont tes employés, pas tes "potes" (même si on boit une 'tite chopine, avec modération bien sûr, après le dur labeur de la journée) : il faut savoir faire la part des choses car on peut arriver à des situations assez délicates et conflictuelles à gérer.

• L'image de l'un ne fait pas celle des autres : attention aux comportements (j'en connaissais un qui n'a pas hésité à demander à la cliente du projet si elle "su...t bien" pour affinité)

• Se faire accompagner par un Conseil efficace et judicieux connaissant le "milieu" où vous allez opéré (métier, informatique, juridique, arts)

• Prendre un Expert-Comptable qui connaît très bien les tracas "administrativo-juridico-paie" (tous les EC et Spécialiste de la Paie en ligne sont souvent loin d'être des cadors.

• Gérer une entreprise avec des employés, c'est compliqué.

  Je suis allé au bout du projet ... travail propre et nickel .... on ne dort pas toujours proprement sur ses 2 oreilles chaque nuit et je me suis résolu à grands renforts et efforts d'explications à renvoyer tout ce petit monde dans leurs pénates respectives.

• Il y avait des contrats CDI et CDD (full et partiel) : 3 hommes + 2 femmes (dans les employés, que des jeunes fraîchement sortis de l'école et qui voulaient se "frotter aux orties du terrain" et avec lesquel(lle)s, je n'ai fait aucune discrimination salariale, même salaire) et 3 hommes, dont "bibi" dans les encadrants. Pour les encadrants, les cultures n'étant pas identiques, la "pillule" a eu du mal à passer même si j'ai fait des concessions et des consensus.

Une fois dit, j'ai radicalement changé de méthode :

• J'ai eu une autre occasion de projet : j'ai repris une partie des jeunes (qui entre-temps avaient été voir si l'herbe était plus verte ailleurs) toujours aussi motivé(e)s : 2 hommes/2 femmes et que j'ai contaminé au virus freelance. Ceux que je croyais et que je prenais pour collègues ou amis, ne font plus partie du cercle.

• Par contre, j'avais constitué un réseau parallèle de consultants libres comme l'air et freelance (environ une petite 10zaine), équipés comme il faut, avec de l'énergie à revendre et avec qui l'on se connaît depuis très longtemps (on se refile des missions diverses et variées, parfois même en mécennat).

• Modèle d'aujourd'hui : 1 projet décroché -> contrat apporteur d'affaires avec les autres membres intéressés (% sur projet complet par exemple) avec tous les garde-fous qui vont bien et/ou sous-traitance avec toute ou partie de mon réseau et ça tourne/ronronne depuis des lustres après 2016. avec toujours l'aide de mes 2 "vieux renards".

  Merci d'avoir pris le temps de me lire (je sais ... pour certains, il faut déposer une 1/2 journée ;-))

  Bien à vous toutes et tous,

  Yanolezard.