Missions courtes (< 6 mois) bonne ou mauvaise idée ?
Free-Worker-219722
Jeune diplômée (2020) j'ai fait le choix de me lancer en tant qu'indépendante dès ma sortie d'école, étant donné que les CDI se faisaient rares pour les juniors en pleine crise sanitaire (premier confinement).
Après la création de ma structure qui a traîné un peu à cause de la paperasse, j'ai trouvé ma première mission assez facilement (moins de 10 jours), cette mission été annoncée comme étant une mission longue durée (+ d'un an) mais qui a finalement durée 8 mois à cause de contraintes budgétaires.
J'ai donc entamé mes recherches pour retrouver une mission et là, quasiment toutes les ESN/Cabinets qui m'ont contacté m'on posé la question (limite en me le reprochant) sur la durée de ma première mission, qu'ils considéraient comme courte.
Ma recherche pour cette seconde mission a été beaucoup plus laborieuse que la première (Chance du débutant pour ma première mission ? Coïncidence? Période de fin d'année peu propice aux recrutements ?) j'ai finalement trouvé une mission de 5 mois après 2 mois de recherche ! Je n'ai donc pas fait la fine bouche et ai acceptée cette mission tout en sachant que la prochaine fois où je vais chercher une nouvelle mission les commerciaux vont me bombarder de questions par rapport à mon parcours... Deux missions courtes qui se suivent pour un profil junior est-ce si mauvais que ça sur un CV?
Je me demande si les missions courtes font tâche sur un parcours professionnel ou pas ? Des conseils pour me défendre lors des prochains entretiens ?
Merci et bonne soirée,
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Droopyann
Nombre de posts : 3675Nombre de likes : 1828Inscrit : 21 mai 2018Bonsoir,
Tout dépend du type de mission je dirais, et de comment vous les défendez.
Si elles vous ont permis de vous améliorer, alors ce n'est pas négatif. Mais il faut bien valoriser ce que ces missions, même courtes, ont pu vous apporter.
Ca dépend également de votre métier.
Mais toutes les missions ne durent pas 3 ans. Vous pouvez très bien en tant que prestataire (que ce soit indép ou salarié) venir ponctuellement en renfort sur une mission ou travailler sur un projet court.
Concernant les commerciaux, ça peut aussi être une façon de vous rabaisser pour mieux négocier le TJM. J'ai malheureusement déjà vu de telles pratiques, même pour des embauches salariées 😢
Egalement, ça peut être pour s'assurer que vous n'allez pas les planter en cours de mission (vu également)-- Yann EURL IS depuis 2019 -
code38
Nombre de posts : 585Nombre de likes : 180Inscrit : 23 septembre 2018@naranja Sauf si j'ai manqué l'info en relisant votre message, on ne sait ni sur quel type de poste vous vous positionnez, ni dans quel secteur d'activité. Ce sont pourtant deux critères qui peuvent donner une indication sur la durée des missions de manière générale.
C'est sûr que plus un freelance a un profil expert et plus il est compréhensible de faire des interventions plus ciblées (c'est à dire missions plus courtes). Je parle par exemple pour le métier du développement logiciel.
Vous rapportez que votre première mission de 8 mois paraît suspecte aux yeux des ESN ... ça n'est pourtant pas particulièrement court (mais il y a des clients où les prestations durent des années). Comme le dit Droopyann, il faut savoir l'expliquer et assumer en mettant en avant ce que vous avez réalisé. Ils cherchent certainement avant tout à être rassurés.
Ca peut très bien être justifié en indiquant qu'il s'agissait de missions intéressantes et que vous avez saisi ces opportunités même si vous préféreriez vous investir dans la durée (préférence pour des missions plus longues). -
Free-Worker-301294
Nombre de posts : 1368Nombre de likes : 224Inscrit : 15 mars 2022Bonjour
8 mois ça ne me paraît pas non plus si court, d'autant plus que vous avez les arguments indiquant que la fin de mission n'est pas de votre faute.
J'y vois plus aussi une tentative de négociation, à vous de "défendre" votre profil.
Techniquement enchainer les missions courtes peut aussi être une preuve de flexibilité et d'adaptabilité voire de productivité🙂 -
Free-Worker-219722
Nombre de posts : 4Nombre de likes : 0Inscrit : 2 août 2020@code38 effectivement, l'information est manquante sur mon message. J'interviens en tant que consultante AMOA, je suis reponsable de la partie conception, cadrage, rédaction des spécifications, recette fonctionnelle/qualif... -
htnfr
Nombre de posts : 1364Nombre de likes : 170Inscrit : 15 mars 2017Démarrer en tant que freelance avec peu d'expérience est très difficile. De plus: Si je me trompe pas, il n'y a pas beaucoup d'offres pour l'AMOA et on est souvent concurrencé par ceux qui ont plus d'XP et qui veulent passer de la technique au fonctionnel. -
Gazole
Nombre de posts : 152Nombre de likes : 30Inscrit : 3 juillet 2015Bonjour,
8 mois et 5 mois, ce sont des missions à la fois courtes et longues. De toute manière, tu es au pied du mur, tu n'as pas vraiment choisi. Campe sur ta position.
Une ESN dit "pourquoi vous avez choisi de faire une mission de 5 mois ?" : si elle ne comprend pas sur ton CV que tu es besoin de bosser, d'apprendre, d'évoluer, pourquoi bosser avec elle ?
Lors de ma première année j'ai enchainé, accepté (enfin, on m'a forcé la main) sur des missions courtes : renfort de progiciel, forfait, réponse à un gros appel d'offres (1 mois), forfait qui devait enchainer sur une TMA mais changement d'avis du client qui a mis . C'était formateur, mais les ESN pour qui j'ai postulé juste après étaient suspectes. J'imagine que cela aurait pu paraître pour des fins de mission prématurées car j'étais nul. Pourtant, j'ai été honnête : missions formatrices, courtes, intenses et à laquelle on attendait beaucoup de moi, réussies avec brio. Si les ESN ne veulent pas l'entendre, autant ne pas bosser avec elles : si elles chargent des noises maintenant, elles en chercheront plus tard.
Si on me demande "Pourquoi avoir choisi des missions aussi courtes" autant contre-attaquer en répondant "Je postule chez vous car je suis sûr que vous pouvez me donner une mission longue".Freelance depuis septembre 2015 - 8 ans de prestation en SSII auparavant. EURL à l'IS. -
yanolezard
Nombre de posts : 289Nombre de likes : 285Inscrit : 5 décembre 2016Bonjour "Naranja",
Dans un premier temps, je vous présente mes meilleurs voeux personnels et professionnels pour vous et vos proches, pour cette nouvelle année, qui sera (je le souhaite de tout coeur à toutes à tous) une année pleine d'espoir et de certitudes, malgré les vilaines "bestioles" qui circulent depuis un temps certain ou un certain temps.
PS : ce que j'écris ci-dessous n'est que le fruit de mes expériences, de mes tribulations et des mes pérégrinations durant ces longues années (et il y en aura, j'espère, encore d'autres à venir, pour le passage inter-générationnel entre les jeunes "requins à peau bleue" et les "vieux éléphants ou rhinocéros") et n'engage que moi.
Félicitations pour vous être "jetée dans le Grand Bain". Il y a peu de (jeunes) femmes qui "osent" vraiment "mettre le pied à l'étrier" dans le secteur de l'IT et du numérique (il y en a quelques-unes sur ce sympathique forum).
Un peu de précisions sur les durées de missions (de ce que j'ai pu rencontrer en un peu plus de 20 ans d'indépendance et de quelques années de tribulations et de pérégrinations), autour et sur notre bonne vieille planète que l'on continue de maltraiter :
- Mission "commando" : entre 1 mois et 3 mois
- Mission ponctuelle : entre 3 mois et 9 mois (correspond souvent à un remplacement)
- Mission courte : 1 an
- Mission moyenne : 2 ans
- Mission longue : 3 ans (voire plus selon certains cas)
Lorsque j'ai commencé en indépendant/freelance ... (à l'époque, notre dénomination administrative était : "travailleur à façon"), la défiance et la méfiance des "SSII" était déjà de mise.
En effet, lorsque l'on est novice ou débutant(e), il n'est pas facile de trouver une première mission (convenablement rémunérée) car, bien que l'on ait "tâté le terrain" avec quelques périodes substancielles en entreprises, cela s'avère souvent délicat de prouver que l'on vaille quelque chose aux yeux des "recruteurs" d'ESN ou de cabinets de conseils. D'ailleurs, ces "vilains petits canards" détectent rapidement, "grâce" au CV un peu vide d'expériences, qu'ils ont une proie idéale à portée de bec, de serres, de griffes ou de dents et qu'ils n'attendent qu'un signe de faiblesse de votre part ou une erreur qui va coûter "cher" (dans le monde des animaux, c'est hélas la stricte réalité) pour vous "croquer tout(e) cru(e) ou vous dépecer en lambeaux".
1/ L'empathie, la bienveillance, la transparence et l'écoute ne font pas parties de leurs registres de prédateurs.
De tout-à-chacun, le jour où il faut s'élancer, on prend son "courage à deux mains" et comme l'aiglon, on finit par quitter la branche ou le nid avec la sensation d'être quelqu'un et qui, en grandissant, par l'acquisition de l'expérience, des rencontres, des échecs, des réussites, des déboires, deviendra quelqu'un à part entière.
De mon point de vue actuel (et aussi, en regardant "dans mon antique rétroviseur"), je ne trouve rien de choquant lorsqu'une personne réalise, pour ses débuts, des missions courtes/ponctuelles.
2/ Le dicton "l'occasion fait le larron" tombe juste à point nommé.
Il y a plusieurs années, j'ai embauché 4 jeunes diplômé(e)s, fraîchement sortie(s) de leurs études, à qui j'ai fait entièrement confiance et qui se sont débrouillé(e)s comme des "chefs" pour réaliser les travaux et missions que je leur avais proposé.
3/ Certes, mon exemple n'est pas représentatif.
Ils/elles sont parti(e)s tranquillement à la fin de leur contrat pour vivre d'autres aventures et "bien leur en a pris", on a vécu des hauts et des bas (le monde des études est souvent à des années lumières de la réalité du terrain), ils ont tenu bon (et moi aussi car ce n'était pas si évident que cela de commencer avec des novices/débutants). On est resté en contact et c'est très bien.
Il est vrai que les missions, dont les durées sont de moyennes à longues, voire au-délà, sécurisent les "recruteurs" ou du moins les rassurent. Réaliser des missions "commando", ponctuelles ou courtes peut être un frein à la confiance, voire de défit. Un "recruteur" peut voir ces actions comme une instabilité de la personne, qui "cherche sa voie", qui "picore" ou qui "papillonne" autour d'une fleur en se disant "qu'un de ces quatre matins", l'iris d'à-côté a plus de pollen que sur le glaïeul où je me suis momentanément posé(e).
A contrario, "jouer sur ce terrain" peut lui conférer un réconfort : vous avez la "niaque", le courage d'affronter la réalité, d'acquérir des connaissances, des compétences, des savoirs qui feront de vous, le temps aidant, un(e) expert(e) de votre domaine.
Un point important (que beaucoup de jeunes négligent : la continuité de la formation et potentiellement une certification).
Pour votre domaine (l'AMOA), quelques-unes seraient de rigueur (je vous laisse chercher un peu). D'un certain point de vue négociation, cela peut-etre utile : aux yeux du recruteur (notamment en France, on est très "friand" de ce genre de chose), vous n'êtes pas. ou plus le jeune "canapé" qui se dit"c'est bon, j'ai la mission, je me la "coule douce", pas besoin d'effort, on verra en temps voulu : des énergumènes de ce genre, je les détecte tout de suite et généralement, ça "barde pour leur matricule".
4/ Comment peut-on acquérir de l'expérience si l'on ne se fait pas confiance ?
Dans les annonces, on demande à un(e) novice/débutant(e) d'avoir 3 ans d'expérience(s) (hors stage ou périodes en entreprise), avec une rémunération "au ras des paquerettes" .. on marche sur la tête et c'est malheureusement le cas dans bien des situations.
Il n'y a pas "d'école" sur ce sujet ... c'est le choix de chacun (pour ma part, j'ai fait des missions de tout tyoe et de durées incongrues et cela ne m'a jamais porté préjudice car j'ai démontré, à chaque fois, que c'était mon choix de vie, mon choix d'itinéraire professionnel et que personne n'allait décider à ma place quel serait la position du "Ying" et du "Yang" et que si cela ne convenait pas, comme "Tonton David", dans l'une de ses chansons ("Chacun sa vie, chacun son chemin ... passe le message à ton voisin").
Dans les études, en France, on "materne" les jeunes, on les assiste, on les aide, on leur tient la main (ou autre chose ;-)) ... MAIS on ne les accompagne pas dans la vraie vie, lorsqu'ils veulent se lancer, réellement, et prouver leur vraie valeur par l'envie de travailler et de réussir, de sortir de la "zone de confort"' (si douillette) car on s'expose à la réalité de la responsabilité .... Ce mot-là fait très peur et on ne leur a que très rarement expliqué la définition et la portée de ce mot. Les "RSSI" et autres "CISO" en savent quelque chose aujourd'hui (très réellement, ils ne l'ont appris que très récemment 😢).
Lorsque l'on me demande, au sein de clients finaux, entre plusieurs profils sélectionnés pour mon équipe, quels seraient les personnes à retenir, j'ai tendance à privilégier les individus qui "sont dans le vrai" et sans vantardise aucune, sur 6 demandes, 5 ont été ultra-positives et ont donné lieu à des prestations pour ces personnes qui ont donné entière satisfaction.
Alors, à vous de "jouer", prenez la place que vous avez choisie, prenez le chemin qui vous tente ou qui vous convient (réflechissez tout de même avant d'agir et rien ne vous empêche d'alterner des missions de différentes durées), animez votre vie professionnelle, faites ressortir à la lumière du jour vos qualités, formez-vous en permanence (contrairement à ce que beaucoup pensent, l'AMOA recouvre de nombreux métiers ou fonctions et il y a quelques mois, un fil de ce forum évoquait l'évolution des métiers du projet (j'avais laissé une trace à ce sujet).
5/ Vous allez y arriver, j'en suis persuadé. Un petit point complémentaire : par expériences, privilégiez les cabinets de conseil au ESN, ces premiers (je ne fais pas de généralités) sont plus ouverts.
Si cela a pu contribuer à éclairer quelques-unes de vos lanternes, alors j'en serai particulièrement heureux (dans le cas contraire, je serai aussi heureux car vous aurez pris le temps de me lire).
Bien à vous,
Prenez soin de vous et de vos proches.
Yanolezard -
Yebor
Nombre de posts : 1572Nombre de likes : 596Inscrit : 9 avril 2021Quand on voit une réponse de Yanolezard on sait que ça va être long 😃 mais ça reste toujours intéressant à lire! 🙂 -
Etienne35
Nombre de posts : 16Nombre de likes : 18Inscrit : 19 février 2020De mémoire, je n'ai jamais eu ce genre de reproches. Et j'ai été indépendant de 1992 à 2004, puis de 2008 à 2013 et je le suis à nouveau depuis 2017.
Et j'ai alterné missions (parfois très) courtes et longues sans souci.
Je pense, à l'instar des autres répondants, qu'il s'agit d'une manœuvre des commerciaux d'ESN (dont certains sont prêts à tout pour descendre votre TJM ou vous déstabiliser).Pour moi (mais ce n'est que mon opinion), on ne devient pas indépendant pour travailler à plein temps dans la même boite pendant 3 ans... La multiplication des expériences renforce votre professionnalisme. N'hésitez pas à demander aux gens pour lesquels vous avez travaillé des recommandations Linked-In, cela peut montrer que la fin de la mission n'était pas liée à d'éventuels reproches.
- Utilisateur supprimé
Hello,
Je suis entièrement d'accord avec ce que dit Etienne35Je pense, à l'instar des autres répondants, qu'il s'agit d'une manœuvre des commerciaux d'ESN (dont certains sont prêts à tout pour descendre votre TJM ou vous déstabiliser).
Comme Yanolezard, je suis une éléphante aussi... et pourtant on me pose également ces bêtes questions. Est-ce que c'est l'âge qui me permet de remettre ces requins à leur place, sans doute oui. Je dois dire que je n'ai pas un besoin impératif de travailler, je peux donc comprendre qu'une jeune dans la profession ne le puisse pas.
Alors les réponses que je donne à ces commerciaux avide de diminuer le TJM pour augmenter leur marges sont:Pourquoi m'avez-vous contacté si vous posez de telles questions? A partir du moment où une mission est terminée, qu'auriez voulu que je fasse? Enrichir les intermédiaires?
Un autre cas: une commerciale me pose une question. Je réponds à la question.
Elle rétorque: vous n'avez pas répondu à la question.
Moi: si, j'ai répondu à la question, mais ma réponse ne vous convient pas.
Elle: comment voulez-vous que je coche les cases pour mon client?
Moi: On ne me met pas dans "des cases" vous êtes venu me chercher, justement parce que vous cherchiez un profil comme le mien. Pas le contraire. Je décide ici de terminer l'entretien. J'ai raccroché après 10 minutes de teams. J'ai pu constater que l'annonce est toujours en ligne actuellement après plus de 9 mois. Ils n'ont toujours trouvé personne.Mission prévue pour 1 mois (étude spécifique) terminée en 10 jours.
Lui: une mission de 10 jours? Vous avez été virée ou quoi?
Moi: absolument pas. J'ai reçu les félicitations de mon travail bien fait, avec précision. Comme c'était une société en pré-faillite, j'ai pu leur faire économiser des frais supplémentaires. Depuis quand met-on en doute qu'un consultant ne doive pas tenir compte de la situation de son client? Encore d'autres questions?
Il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds. Vous avez vos valeurs, vous savez ce que vous valez. Il y en aura toujours des personnes qui essaient de vous diminuer, surtout si vous êtes une femme (et c'est une femme qui vous parle, par expérience). Il existe de ces hommes qui ne reconnaissent pas les connaissances des femmes. Faut faire avec, mais faut pas se laisser faire.
Une astuce que je peux vous conseiller, lorsque vous êtes en mission, essayez d'étoffer votre réseau, et à la fin de votre mission, envoyez leur un email de remerciements. La politesse veut que tout le monde (ou du moins beaucoup) vous répondront, et dans ces mails, vous recevrez des félicitations de personnes. Ces mails là, gardez les comme référence... cela peut vous servir auprès de ces commerciaux intermédiaires. Cela impressionne plus que n'importe quel discours.